La Société Nationale de Raffinage du Cameroun, la SONARA, serait la première entreprise du Cameroun en termes de chiffre d’affaires. Cette conclusion provient du dernier classement des 500 entreprises en Afrique publié par le magazine panafricain Jeune Afrique. Le critère déterminant du classement semble avoir été le volume du chiffre d’affaires. Avec près de 1000 milliards de Fcfa de chiffre d’affaire réalisé dans l’année de référence des données, à savoir 2011, elle se hisse à la 76ème place africaine, en hausse de 28 places, et devance la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) qui est 86ème en hausse de trois places, la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun 246ème, AES African Power Co 287ème, MTN Cameroon 308ème et Orange Cameroun 362ème. Cette performance de la SONARA est rendue publique alors que lors d’un dernier conseil d’administration, son ancien Directeur Général Charles Metouck a été limogé et remplacé par Ibrahim Talba Malla à la tête de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH), une des organisations actionnaires de la SONARA. Il est aussi difficile de savoir ce que l’année a rapporté aux actionnaires de la SONARA, son résultat net étant non défini dans le classement. Au demeurant, la SONARA et les cinq autres entreprises qui l’accompagnent dans ce classement, apparaissent au top des 10 premières entreprises d’Afrique centrale, toujours en termes de chiffre d’affaires. Au total, 39 entreprises basés au Cameroun apparaissent dans le classement des meilleures entreprises d’Afrique centrale.
Ce classement cache cependant une vérité, qui est celle de la rentabilité des entreprises. Les gabonaises Total Gabon 96ème, Société Gabonaise de Raffinerie (SOGARA) et Maurel&Prom Gabon, ont créé le plus de richesses pour leurs actionnaires dans la sous-région, avec des résultats nets cumulés et affichés de 406,055 milliards de FCFA. Au contraire, les 39 entreprises camerounaises présentes sur le top 70 des entreprises d’Afrique Centrale ont généré des profits de l’ordre de seulement 187, 2 milliards de FCFA. Il est à préciser que l’essentiel des profits dont on parle au Gabon concernent les entreprises pétrolières à fort capitaux étrangers et que dans le cas du Cameroun, de nombreuses entreprises comme celles du groupe Bolloré ou encore des groupes comme CFAO Technologies, n’ont pas dévoilé leurs résultats net, tout autant que la SONARA, qui semble avoir eu un résultat négatif. La Société Anonyme des Brasseries du Cameroun reste l’entreprise la plus rentable, avec près de 43, 5 milliards de bénéfice net réalisé en 2011, année de référence du classement. Elle est talonnée par MTN et Orange Cameroun, qui ont réalisé des bénéfices nets de 28,2 et 28,44 milliards de FCfa environ. On notera aussi que même si AES Sonel est classée troisième entreprise camerounaise en terme de chiffre d’affaire, elle est au bas de classement en terme de bénéfices nets déclarés aux actionnaires. Dans l’année de référence, elle a eu 78 millions de Fcfa de résultats nets. AES est devancée par des entreprises comme la SOCAPALM qui pour un chiffre d’affaire cinq fois inférieur, a réalisé un résultat net 100 fois supérieur. Sur un point de vue global, le classement met à jour le véritable potentiel de l’économie camerounaise dans la sous-région. Il ne représente plus que 25% du Produit Intérieur Brut de la CEMAC, la communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale. Le Cameroun présente cependant un avantage net sur ses voisins, il a le meilleur bilan de PIB hors pétrole et le meilleur potentiel aussi en terme de ressources humaines. Bien qu’étant en tête en termes de chiffres d’affaires, le secteur pétrolier au Cameroun ne crée finalement pas plus de richesses que les autres secteurs d’investissement au Cameroun.
- Blogger Comment
- Facebook Comment
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez nous un commentaire sur cet opinion.