C’est avec une grande douleur que j’ai appris ce dimanche, le décès de l’artiste musicien Lapiro de Mbanga. Mort au États-Unis d’Amérique très loin de son pays natal qu’il aimait et défendait tellement à travers ses chansons qui s’inspiraient du quotidien des camerounais. Nous le savions très malade. Malheureusement, la terrible maladie qui le rongeait à finir par avoir raison sur lui.
Pour moi, Lapiro était un artiste pluridimensionnel. Il a beaucoup travaillé non seulement pour la musique Camerounaise, mais il fut également un homme politique aguerri. De son vivant, il s’est illustré par un attachement inconditionnel à la politique. Super star au Cameroun et dans toute l’Afrique; « Dinga Man » était un Leader d’opinion incontesté. Cela se justifiait dans ces nombreuses chansons engagées. Militant des droits de l’homme et de la liberté d’expression, l’enfant béni de Mbanga était devenu, ces dernières années, un véritable porte parole.
A travers ses prises de positions contre la modification de la constitution en 2008. Considéré comme un contradicteur du pouvoir, par le régime en place il a été condamné injustement, pour trois ans de prison après les émeutes dites de la faim de 2008. Dans son cachot de New-Bell, il n’avait cessé de dénoncer les mauvaises conditions de détention dans nos prisons. Libéré en 2011, après trois ans de privation de liberté, il a demandé au gouvernement de d’assurer une protection au vue des menaces de mort dont il faisait l'objet à Mbanga. N’ayant reçu aucune réponse, de la part de l’État, il a finalement sollicité l’exile américain, comme quoi on n’est pas en sécurité chez soi au Cameroun.
L’artiste avait encore beaucoup à donner à notre musique, mais hélas, le destin l’a brutalement arraché à notre affection ce dimanche, lui qui fut un modèle de courtoisie, de courage et de loyauté à notre endroit. Son souvenir restera à jamais gravé dans notre cœur où il occupe une place importante. Que la terre lui soit légère et que sa famille et ses amis trouvent leur consolation dans la volonté de Dieu, le Souverain, et dans notre sympathie renouvelée, nous qui l’avons côtoyé.
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