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FILIÈRE BANANE : COMMENT YAOU AÏSSATOU VEUT TUER LA SPM par la méteo

Pourtant, le Premier ministre a ordonné le déblocage de 480 millions de francs pour la sauvegarde des activités de la Société des plantations de Mbanga (Spm) et la restauration de la paix sociale.
Manifestement, le directeur général (Dg) de la Société nationale des investissements (Sni) a décidé de bloquer les fonds virés dans ses comptes, pour le but inavoué de renforcement du monopole de la Société des plantations du Haut Penja (Php), filiale d’une multinationale, en plongeant une bonne partie du département du Moungo dans la misère. Depuis 2008, la Spm traverse une situation difficile. Après avoir atteint les 40.000 tonnes d’exportation de banane en 2008, et assuré une masse salariale annuelle de 2,2 milliards à près de 3.000 employés, l’entreprise a été plombée par un surendettement lié, d’une part, aux coûts exorbitants de location des licences d’exportation (3 euros par carton, soit 165 euros par tonne), ce qui a occasionné  d’énormes pertes entre 2005 et 2006 d’un montant de 7 milliards de francs Cfa. Et d’autre part, par la destruction d’une bonne partie  de l’outil de production de l’entreprise lors des émeutes de février 2008.

La Sni, actionnaire de l’entreprise, avait pris la pleine mesure de la gravité de la situation qui prévaut à la Spm. Au cours d’une réunion tenue le 16 février 2011, Mme Yaou Aïssatou avait toutefois manifesté son intention de mettre un terme à la traversée du désert que connaît la Spm. «En effet, la situation de la société appelle à la prise de mesures urgentes de sauvegarde. Pour ce faire, un partage d’informations en toute transparence est nécessaire entre le management de la société et la Sni (…) La Sni n’est pas là pour liquider la Spm, mais pour lui donner une chance de survie», avait indiqué, en substance, la Dg. Celle-ci avait d’ailleurs, en date du 12 février 2013, créé au  sein de la Sni un comité de suivi «pour la sauvegarde des activités de la Société des plantations de Mbanga et la relance du processus de sa restructuration.» Mais avant, entre 2011 et 2013, le gouvernement avait accouru au chevet de la Spm, eu égard au caractère stratégique et hautement sensible de la société dans le Moungo et compte tenu de la présence de la Sni dans son capital.
C’est ainsi que la Commission technique de réhabilitation et de suivi des entreprises du secteur public et parapublic s’était penché sur le dossier et avait pondu un rapport de pré-diagnostic à l’attention du ministre des Finances avec bon nombre de recommandations pouvant faciliter la recapitalisation par Afreximbank, un bailleur de fonds intéressé par le cas Spm, et dont la plus urgente était l’intervention de l’Etat au travers d’une garantie d’environ  3,5 milliards de Fcfa. Dans la foulée, le Pdg de la Spm s’est engagé dans l’élaboration d’un business plan viable qui intègre la reprise de l’entreprise par un groupe privé (qui a d’ailleurs séjourné au Cameroun la semaine dernière) et l’accès aux subventions de l’Union européenne au travers du Mab (Mesures d’accompagnement de la banane). Il convient de relever, au sujet du Mab, que les dernières subventions au titres des aides techniques et financières accordées en 2012 à la Spm pour 1 milliard de francs Fcfa lui ont été retirées et cédées à la Php, un concurrent, filiale d’une multinationale.
Duplicité et intentions maffieuses
C’est sur la base de tous ces éléments relatifs à la restructuration de la Spm, que le Pm a ordonné au Minfi de débloquer la somme de 480 millions de francs pour assurer le maintien des emplois et la préservation de l’outil de production. La première partie de cette aide a été virée dans les comptes de la Sni depuis le mois de mai 2014, et le Minfi s’apprête à effectuer le second virement de 280 millions Fcfa. Mais contre toute attente, la Directrice générale de la Sni ne semble plus être préoccupée par la survie de la Spm. Elle a bloqué le reversement des 200 premiers millions dans les comptes de la Spm. Officiellement, aucune raison n’est évoquée par Yaou Aïssatou. La Dg est restée jusqu’ici muette face aux multiples relances de Jean Yves Brethes, le Pdg de la Spm. Déjà au bout du rouleau, les dirigeants de la Spm n’en peuvent plus et tirent la sonnette d’alarme en faisant savoir qu’ils ne seront pas responsables des éventuelles conséquences qui pourraient survenir en matière de  trouble à l’ordre public et de paix sociale.  
Des supputations vont bon train au sujet de la volte-face de la patronne de la Sni qui frise la duplicité et cache mal les intentions maffieuses de cette Dame. Car comment comprendre qu’un actionnaire, fut-il minoritaire, s’oppose à la relance  d’une entreprise qui engage ses intérêts ? Une source interne à la Sni croit savoir que la Dg de la Sni s’est engagée dans une collusion malsaine avec la Php, filiale de la multinationale «Compagnie fruitière/Dole», leader de la filière banane au Cameroun, pour étrangler la Spm. Le plan machiavélique de la Sni et de la Php aurait commencé par le blocage de la subvention de l’Union européenne que devrait logiquement bénéficier la Spm dans le cadre du Mab. Des sources introduites à la délégation de l’Union européenne à Yaoundé indiquent que la Dg aurait fortement influencé l’annulation de la subvention destinée à la Spm pour couvrir à 100% les actions sociales dans les plantations. Dans certains salons huppés de la capitale, Yaou Aïssatou s’en serait défendu, mais il est clair que le retrait du milliard de francs Cfa accordé à la Spm au profit de la Php, bénéficiaire de 70% de l’enveloppe globale de la subvention, a accentué  les difficultés de la société.
En retenant les fonds dégagés par le Minfi dans les comptes de la Sni, d’autres sources crédibles soutiennent que la Dg aurait opté pour l’asphyxie de la Spm afin de provoquer sa reprise en main totale par l’Etat du Cameroun dans une démarche qui débouchera, au bout de quelques années, à la revente des parts de la Sni à la Php qui pourra alors accroître son monopole sur la filière, même si au finish l’on n’est pas sûr d’atteindre les 500.000 tonnes de production envisagées par le gouvernement ou de redonner à la ville de Mbanga et ses environs la vitalité d’antan. Puisque, le cas échéant, la Php envisagerait de se débarrasser d’une bonne partie des plantations de la Spm dont les frais de loyers perçus par les propriétaires autochtones étaient la seule source de revenu et de survie; elle pourrait également se débarrasser d’une bonne partie du personnel hérité de sa concurrente défunte.
Pour justifier son refus de débloquer les fonds destinés à la Spm, des sources proches du dossier à la SNI confient que Yaou Aïsatou aurait juré de ne reverser aucun franc à la Spm sans l’aval du Chef de l’Etat. A la Primature, on assimile la posture de Mme le Dg à un sabotage des instructions du Pm dont les services en charge du dossier ont convoqué une réunion d’urgence le 06 août 2014 pour tirer au clair le problème de la Spm. A Mbanga, les salariés et les propriétaires des terres parlent de la provocation. Un mouvement d’humeur des salariés de la Spm est d’ailleurs programmé dans les prochains jours devant les services du gouverneur de la Région du Littoral pour dénoncer l’attitude pour le moins surprenante de Yaou Aïssatou. Après les tensions sociales liées à la hausse du prix du carburant, les attaques de Boko Haram dans l’Extrême-Nord, Paul Biya est interpellé pour éteindre le feu allumé par Yaou Aïssatou
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