Il suffit de se rendre à l’Ambassade du Cameroun à Paris lors des multiples fêtes internes du parti-état unique RDPC-CPDM pour se rendre compte que pour être un fonctionnaire camerounais, ou travailler pour la fonction publique, il faut au préalable être encarté dans le parti unique, à croire que pour gagner aussi des marchés publics il ne suffit pas d’être le mieux disant mais être reconnu comme un contributeur à l’activité du parti unique.
Depuis la chute du Mur de Berlin qui a marqué officiellement la fin de la guerre froide en 1989, les USA ont exigé à François Mitterrand de mettre fin aux régimes des partis uniques dans les « possessions coloniales » françaises en Afrique, c’est ainsi qu’il a convoqué ses sous-préfets au Sommet de La Baule de 1990 pour leur faire injonction de se mettre au régime démocratique entendez par là multipartisme.
On a alors assisté çà et là à des créations de partis d’oppositions mais au Cameroun les habitudes ont la vie dure, si les partis d’oppositions se sont effectivement créés, ils sont surtout des satellites du parti unique afin de faire de l’animation payée en douce par les préfets, le Cameroun a plus de deux cents partis politiques qui ne sont que des coquilles vides, tandis que le parti unique s’appuie sur la fonction publique, en France par exemple les mouvements politiques, bars, restaurants, tontines et associations familiales sont tous infiltrés par les services de renseignements du Cameroun.
Tant que la fonction publique camerounaise n’aura pas l’obligation de neutralité politique, aucun parti politique capable de conduire une alternance démocratique et pacifique ne pourra naître, car l’Administration camerounaise a pour principale mission de tuer dans à l’état embryonnaire cette création, et les moyens de l’état sont largement mis à contribution pour soutenir cette immobilisation violente.
Désormais tous les Chefs traditionnels sont payés au même titre que les fonctionnaires mais leur réelle mission est de veiller à empêcher toute existence de partis d’opposition capables de se rassembler et faire bloc, l’armée est prête à tirer sur les manifestants comme en Février 2008 et la France vend les armes nécessaires pour y parvenir et ses médias ferment les yeux sur la répression.
Voter au Cameroun dans ces conditions ne sert strictement à rien ; juste à conforter le pouvoir sortant et la fonction publique dont les membres sont plus riches que les opérateurs économiques du secteur privé, les officiers de l’armée camerounaise sont de grands trafiquants de matières premières qui se battent pour être affectés dans des zones dites sensibles, les petits Camerounais veulent devenir des douaniers pour vite s’enrichir, les concours de la fonction publique ne se gagnent pas au mérite mais avec des dessous de tables, voilà donc le pays où les naïfs croient à une alternance pacifique.
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