Aperçu à la télévision sur le porte-avions Charles De Gaulle le 15 août 2014 à l’occasion de la commémoration des 70 ans du débarquement des alliés en Provence, en compagnie de plusieurs autres chefs d’Etats, le président camerounais n’est pas toujours revenu à la maison.
Où se trouve le président? Pour la énième fois la presse est obligée de se poser la question alors qu’elle est censée donner au grand public une réponse à celle-ci. Sans communiqué de presse des services du chef de l’Etat, sans communications faites par lui-même ou ses relais médiatiques, on est une fois de plus obligé de supputer sur le lieu où se trouve celui qui a reçu mandat du peuple de le représenter et préserver l’intégrité du territoire national. Mieux, dont le serment contraint à l’«acountability » en ces temps de guerre déclarée à l’ennemis commun à tous les Camerounais en ce moment: Boko Haram.
Paul Biya a quitté les plages du Var où se déroulait la cérémonie du 15 août. Ce, en même temps que les autres 14 chefs d’Etats présents. D’après des informations dignes de foi, il a rallié aussitôt sa suite de l’hôtel Meurice où il séjournait encore jusqu’à hier, 18 août 2014. Nos informateurs indiquent qu’il pourrait quitter, ce jour même, le chic palace de la Rue de Rivoli situé au deuxième arrondissement de Paris pour une destination helvétique et probablement les bordures du Lac Léman où il a ses habitudes. Le président aurait alors opté d’y passer quelques jours de vacances au moment où l’opinion espérait qu’il dérogerait à la règle d’un séjour estival au soleil cette année, en raison du climat sociopolitique sulfureux dans l’Extrême-nord du Cameroun en butte à des attaques répétées de la secte Boko Haram.
Pis, le séjour du président hors du pays étant acté par un communiqué du directeur du cabinet civil -devenu caduc avec l’échéance dépassée du 15 août- il est officiellement encore en visite en France alors que tous ses homologues ont décampé depuis longtemps. C’est donc à partir d’un endroit présomptif que le chef des armées pilote, pour l’heure, la lutte contre Boko Haram et liquide les affaires courantes. Le plus lourd symbole de ce télé- commandement est la création de la 4e région militaire décrétée jeudi dernier depuis la France, même si les textes sont officiellement signés à Yaoundé, le 14 août 2014.
Le contexte altère quelque peu la régularité des décrets du président (le lieu étant fondamental dans la signature d’un texte) et vient rappeler que la situation sécuritaire est grave et que le président devait revenir au bercail aussitôt après la commémoration des 70 ans du débarquement en Provence dont l’objet visait la célébration de la bravoure des « armées africaines » au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Mais le président a visiblement choisi de prolonger « sa part de débarquement » dans un étalage qui mêle arrogance et je-m’en-foutisme à l’égard du peuple.
Pourtant comme l’espérait Le Messager à son retour «rapide » de New-York, le chef de l’Etat aurait pu, au vu de la situation sécuritaire au pays, passer ses vacances sur place comme le font en temps de crise, le président «vraiment» élu dans les pays «sérieux».
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