Mise à mal par le lâchage de la Société Nationale des Hydrocarbures, actionnaire et principal client de la compagnie, la compagnie d’assurances Chanas Sa doit par ailleurs répondre des détournements de deniers publics inhérents au double paiement dont elle a bénéficié au titre de transfert du portefeuille Iard de la défunte Société Camerounaise d’Assurances et de Réassurances (Socar) dont elle avait acquis les actifs.
BIEN QU’ELLE ait acquis à vil prix le portefeuille de Socar, Chanas Assurances à travers son Pdg, dame Jacqueline Casalegno ne s’est guère offusquée de flouer le Trésor public. C’est le cas effectivement de le penser, si l’on s’en tient aux récriminations y afférentes faites à son encontre par le conseil de la liquidation de la Socar. En fait, l’acquisition des actifs de la défunte Socar était assujettie au transfert conséquent de son portefeuille clients, tout au moins en sa branche Iard, entendez Incendie, Accidents et Risques Divers. Mais autant le gouvernement tint à satisfaire ses engagements, autant dame Jacqueline Casalegno alors Pdg de Chanas Assurances y vit plutôt une occasion inespérée de se faire de l’argent sur le dos de l’Etat en jouant autant sur le laxisme de l’administration camerounaise dans son ensemble, que sur celui particulier du ministère des finances et du budget et ensuite de celui du ministère des finances et de l’économie.
En fait, revendiquant légitiment ses droits eu égard à la convention signée d’accord parties au moment de l’acquisition des actifs de la défunte Socar, dame Jacqueline Casalegno obtint en son temps du ministre des finances et du budget, Michel Meva’a m’Eboutou, la régularisation par l’état du reversement des droits dus au titre de transfert dudit portefeuille alors évalué à la somme de F Cfa 1,015 milliard de F Cfa en un échéancier de deux virements bancaires opérés respectivement par la Snh sur instruction de ministre des finances et du budget, le 24 octobre 2003 à hauteur de 515 millions de F Cfa et par le Trésor public en date du 14 février 2006, pour le montant restant dû, soit 500 millions de F Cfa.
Entourloupe
Mais loin de s’en contenter, dame Casalegno crut engager une nouvelle revendication sur le même motif auprès du successeur de Michel Meva’a m’Eboutou, en l’occurrence Polycarpe Abah Abah. Elle obtint ainsi du nouveau ministre de l’économie et des finances au terme d’une séance de travail en date du 1er novembre 2005, un nouvel engagement formel du gouvernement à lui reverser le paiement intégral de la dette de l’Etat vis-à-vis de la défunte Socar, soit le même montant pour lequel elle avait déjà bénéficié d’un premier virement, celui du 24 octobre 2003 à hauteur de 515 millions de F Cfa. En fait, dame Casalegno pouvait tout au plus exiger un paiement de 500 millions de F Cfa, constituant au moment des faits, le solde restant dû par l’Etat. Mais mue par une cupidité à nulle autre pareille, elle sauta plutôt sur l’occasion pour se faire de l’argent sur le dos du gouvernement camerounais.
C’est ainsi qu’elle va bénéficier de deux paiements, le premier par décision n°05/1159/D du 16 novembre 2005 pour un montant de 600 millions de F Cfa, le relevé bancaire du 05 mai 2006 délivré par le Crédit Lyonnais Cameroun Sa faisant foi tout comme le virement de 415 millions de F Cfa, suivant relevé bancaire du 17 janvier 2007. C’est donc dire qu’au lieu de percevoir 1,015 milliard de F Cfa, dame Casalegno a plutôt perçu 2,030 milliards de F Cfa, délestant ainsi la liquidation de la défunte Socar de ressources indispensables pour mener à bien sa mission.
Tout naturellement, on comprend qu’à la découverte de cette véritable entourloupe, elle n’ait pas hésité de le signifier à dame Casalegno, non sans se réserver le droit de porter l’affaire par-devant l’opinion nationale.
Dilatoire
Mais feignant d’être l’objet de quelque chantage sibyllin, dame Casalegno s’essaya maladroitement à une démonstration par l’absurde en omettant de révéler qu’elle avait effectivement bénéficié du solde de tous comptes relativement à la dette de l’Etat envers la Socar sous Michel Meva’a m’Eboutou comme précédemment mentionné. Mais répondant à une correspondance lui adressée fort à propos, elle insinue au contraire que le ministre Meva’a m’Eboutou s’en tint uniquement à un engagement formel, les paiements dont elle a bénéficiés émanant essentiellement du ministre Polycarpe Abah Abah.
Tout de même curieux alors qu’aussi bien à la Snh qu’au Trésor public, on retrouve effectivement les mouvements de fonds effectués en sa faveur dans le cadre de la régularisation du transfert des actifs de la défunte Socar à Chanas Assurances Sa. Du coup, on en vient à se demander comment cette octogénaire peut être habitée par une cupidité aussi exacerbée. Surtout qu’elle ne semble guère disposer de progéniture qui pourrait en hériter, si ce n’est son chien, unique compagnon qu’elle entretiendrait aux dires de certains à coups de millions de F Cfa. Mais là ne semble pas être le problème, car au regard des preuves à son encontre, elle est passible du tribunal criminel spécial, quand bien même elle en s’offusque de clamer à qui veut l’entendre que nul ne peut s’engager à embrigader une femme de son âge.
Un paravent en somme, tant il est plutôt constant que depuis lors, dame jacqueline Casalegno a littéralement perdu le sommeil, se sachant débusquée.
La fuite comme solution
Indiscrétions recueillies dans l’entourage de cette dernière, elle se serait résolue à quitter le Cameroun devant la détermination du conseil de la liquidation Socar, Me François Eteme Tsala non sans qu’elle ait essayé d’exercer quelque trafic d’influence. En somme, de la fuite en avant elle comprit que sa seule issue résidait en la fuite pure et simple. Et si cela était, alors elle aura inéluctablement prémédité son coup en cloisonnant au mieux l’information y relative. Mais c’était sans compter avec les fins limiers de la liquidation qui mirent certes du temps pour découvrir le pot aux roses, mais qui par la pertinence de leurs analyses comprirent aisément pourquoi dame Casalegno entend s’arc-bouter à Chanas Assurances Sa au travers de laquelle elle savait disposer d’un subtil moyen pour extorquer l’argent à l’Etat du Cameroun.
Et comme elle vient de subir un revers au sein même de cette compagnie d’assurances, peut-être s’apprêtait-elle une fois de plus à commettre un autre coup fourré dans le genre de celui qui finalement lui a imposé la fuite ? N’empêche qu’en dépit de la descente aux enfers ainsi entamée par cette compagnie, elle reste la garantie de remboursement du trop perçu par dame jacqueline Casalegno.
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