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AFFAIRE BOKO HARAM : UN VASTE COMPLOT VISANT À DÉSTABILISER LE CAMEROUN ÉVENTRÉ par Barthelemy Nzock et Michel Michaut Moussala

L'arrestation très critiquée par les services secrets du président Aboubakar Sidiki du Mpsc et du Notaire Me Harissou qu'on dit proche de Marafa, et leur exploitation aurait permis de recueillir des révélations troublantes sur la grande menace qui pèse sur la sécurité de l'Etat.

La direction générale de la recherche extérieure (Dgre) a procédé par des méthodes qui lui sont propres à l'arrestation sous forme d'enlèvement d'Aboubakar Sidiki, le leader du Mouvement Patriotique du Salut Camerounais (Mpsc) le 9 août 2014. A sa suite, le Notaire de Marafa, Me Harissou, militant de l'Union démocratique du Cameroun (Udc), le parti d'Adamou Ndam Njoya, et proche d'un ancien baron du régime, Moussa Yaya, a été arrêté dans les mêmes conditions par des agents de la Dgre, lui aussi à Maroua, Chef-lieu, de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun le mercredi 27 août 2014.

L'arrestation des deux hommes politiques de l'opposition camerounaise avait suscité une levée de boucliers des organisations de la société civile spécialisées dans la défense des droits de l'Homme. Des dénonciations qui avaient laissé indifférentes les hautes autorités de la République. Pour justifier ces arrestations sous formes de rapt, les autorités sécuritaires de la république avaient créé une fuite faisant état de ce que toutes les deux personnes arrêtées avaient été mises sur écoute comme plusieurs communications en direction du Grand Nord et à l'international sur le Nigéria. Leurs différentes communications avaient fini par convaincre les services de renseignements qu'elles étaient en contact avec les membres du groupe armé issu de la secte islamiste dont le fief est le Nord du Nigéria. Et qui s'est illustré par des attaques armées sanglantes et même mortelles. Une rébellion qui a fini par tisser sa toile dans la partie septentrionale du pays et particulièrement sur la ligne frontalière entre le Cameroun et le Nigéria.
Mis devant les preuves irréfutables apprend-on, les deux hommes politiques, qu'on dit très proches de Marafa Hamidou Yaya, ancien homme du sérail du régime Biya condamné dans l'affaire de l'achat d'un avion présidentiel qui est allé en fumée auraient décidé devant les fins limiers de la Dgre de passer à table. Leurs révélations sont effroyables. Ils auraient confié qu'un vaste complot était ourdi pour déstabiliser le Cameroun dans la perspective d'une alternance au pouvoir. Dans ce complot seraient de mèche plusieurs hautes autorités de la République proches du président de la république et recrutées dans plusieurs régions du Cameroun, mais en grande partie originaires du Grand Nord.
Pis encore, il y a en bonne place des officiers supérieurs de l'armée camerounaise, des argentiers, et même certains hommes de médias qui seraient mis à contribution contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Nous détenons déjà une longue liste que nous nous abstenons pour le moment de donner. Toutefois, selon nos sources, il ne fait plus de doute que tout a été mis pour faire diversion et présenter cette opération de conquête du pouvoir sous le prisme d'une guerre aussi bien symétrique qu'asymétrique avec le nouveau Djihad islamique qui porte le label Boko Hiram et dont on connait que le terrain de prédilection est le Nigéria dans une guerre interne à des fins dit-on pour imposer une idéologie de l'islam radical. On comprend pourquoi le Comité exécutif national du Sdf, principal parti de l'opposition réuni le week-end dernier a demandé au gouvernement de faire la lumière sur cette situation d'insécurité frontalière qui prend des proportions et qui fait perdre au Cameroun ses dignes fils dont certains tombent sur le champ d'honneur et d'autres, des civils pour la plupart, sont des victimes collatérales.
Panique générale du Nord au Sud
Cette sortie fait suite à celle du socio politologue, Vincent Sosthène Fouda, président d'un petit parti politique d'opposition qui a dans plusieurs de ses sorties la semaine dernière soutenait qu'il ne sert à rien de se tourner vers l'extérieur alors que le visage de la pseudo-nébuleuse est connu. «Boko Haram camerounais est une émanation des coupeurs de routes qui avaient été traqusé par le Bir qui, sous le couvert du Djihad veut agir et pourtant les religions traditionnelles, l'islam et le christianisme cohabitent parfaitement». Bien avant les politiques, au Ministère de la Défense on soutenait déjà que l'insécurité qui enfle dans la partie septentrionale et particulièrement dans la région de l'Extrême-Nord frise un business crapuleux.
Puisqu'elle s'illustrait de plus en plus par des enlèvements des expatriés qui finissait par une libération contre de très fortes rançons qu'on disait dans les hautes sphères de l'Etat, aux alentours des milliards de Francs du contribuable camerounais. «Au Nord, il s'agit d'une menace intégriste partie d'un pays voisin qui aurait tendance à faire des métastases régionales en régénérant malheureusement d'anciennes menaces pouvant se baptiser fortuitement du sceau de la secte Boko Haram, à tort ou à raison» soulignait de manière révélatrice le Lieutenant-Colonel Didier Badjeck, Chef de Division de la communication du Mindef dans un droit de réponse au quotidien Le Jour.
Avant de poursuivre que «Beaucoup de business crapuleux en effet pourraient trouver dans le climat psychologique actuel, un champ opérationnel fertile pour conduire des activités interlopes... Il faudrait noter que ces deux menaces qui sont jusqu'à preuve du contraire indépendantes ont surgi avec intensité au même moment, pendant que la façade maritime continue de nécessiter une vigilance de tous les instants et que la sécurité intérieure appelle à une grande sollicitation des hommes». Et pour corroborer à tout cela, l'Agence Anadolu rapportait dans un article publié le jeudi 28 août 2014 que «Boko Haram fait savoir qu'il attend toujours le reste de l'argent promis en contrepartie de la libération de la famille française Fournier, Opération pour laquelle ils ont déclaré n'avoir reçu que deux tiers de la somme qui était attendue». Plus encore, il a été démontré que l'argent payé pour les multiples libérations des otages circule dans la région du Grand Nord et principalement dans la région de l'Extrême-Nord.
Des confidences de pénates font état de ce que Paul Biya est très courroucé par les premiers rapports de la Dgre qui sont issus de l'exploitation de ces deux proches de Marafa. A cet effet, la Dgre a proposé au président de la République encore en vacances en Suisse que autorisation soit donnée pour que l'«Opération vigipirate» qui est mise en place depuis des mois pour démasquer les éventuelles complicités débouche à une vaste opération d'interpellation de tous ceux qui sont plus ou moins cités comme étant dans ce grand complot de déstabilisation du pays dans le seul but de précipiter une alternance par les armes. Ce qui conduirait tout d'abord a mettre en veilleuse l'«Opération Epervier». Surtout que plusieurs des personnes concernées seraient aussi dans le viseur de ce rapace d'assainissement de la gestion des finances de l'Etat.
Les prochains jours s'annoncent chaudes avec une vague d'arrestations et même d'expatriation pour exil politique. Ce qui embrasse davantage c'est qu'il n'y a pas les prisons pour accueillir tout ce beau monde. C'est la panique dans le sérail et dans les sphères du pouvoir.
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