A Ndjamena, la capitale tchadienne, des jeunes s'en sont pris à des véhicules de l'administration pour manifester leur colère. A Moundou, dans le sud du pays, des jeunes se sont attaqués à la station Total et aux citernes d'essence. Dans les deux villes, les forces de l'ordre sont intervenues et font désormais la chasse aux manifestants. Mais tout a commencé à Sarh, dans le sud du Tchad. Dès 4h du matin, les habitants ont entamé une opération « tintamarre », notamment à l'appel du syndicat des enseignants, et ont frappé sur des casseroles, et sur tout ce qu'ils pouvaient trouver, pour faire du bruit.
Une manière d'exprimer leur mécontentement contre le non paiement des salaires pour les enseignants mais aussi surtout contre les pénuries et la hausse des prix du carburant. Le prix de l'essence est en effet passé de 550 à 1500 francs CFA, voire même à 5000 FCFA certains jours, et ce dans un pays pétrolier. Mais le ras-le-bol dépasse le simple problème de l'approvisionnement. Pour un manifestant, « l’essence, ce n’est que la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». « Il y a d’autres situations, explique-t-il. Tout ce que l’on revendique, c’est la dignité de l’homme tchadien. On a beau dire qu’il y a des présidents qui assurent la stabilité, à quoi sert la stabilité quand on a faim, quand on n’a pas l’eau potable, ni même d’électricité, quand l’école devient trop chère, quand il est impossible de se soigner dans les hôpitaux… Ça vaut quoi cette paix-là ? »
Les habitants, jeunes en tête, sont ensuite descendus dans les rues, direction la mairie, la sous-préfecture, le gouvernorat. Les forces de sécurité sont alors intevrenues et auraient tiré à balle réelle pour disperser la foule. Deux personnes ont été blessés, deux jeunes, une fille et un garçon. Selon les témoignages recueillis par RFI, ils ont été transférés à l'hôpital de Sarh. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la gendarmerie, et de nouveaux coups de feu ont dispersé le cortège. A la mi-journée, le calme était revenu à Sarh. Comme à Moundou et à Ndjamena, où la police déclare chercher, à l'heure actuelle, les fauteurs de troubles.
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