La particularité des discours haineux est qu’ils sont monocordes, et leur verbalisation ne peut que sombrer dans l’enfantillage - Patricia par-ci, ‘tu portes les couches’ par-la. Bobiokono reagit a chacun de mes mels dans Cameroon_politics@yahoogroops.com avec un e-mail instantane qui dit ‘tribaliste’; Sismondi Bidjocka réagit avec un autre instantané qui dit: ‘pede.’ Depuis 2012.
Systématiquement. Comme des machines: bamiphobie d’une part, et homophobie d’autre part. Si ces deux phrases haineuses ont trouvé leur verbalisation dans la prose insipide de Mathias Eric Owona Nguini, comme on sait, il faut noter cependant qu’elles n’ont plus le vent en poupe au Cameroun, eh oui! Leur époque de gloire date de 2005, avec l’homélie satanique de Monseigneur Tonye Bakot, qui avait transformé la scene publique camerounaise en champ homophobe, avant que sa bamiphobie ne lui casse la pipe à l’UCAC.
Cela faisait suite à une émission de Mendo Ze, directeur de la chaine d’Etat, ‘Déviance’, dont le titre disait tout. Concotée dans les églises de réveil - par les Tsala Essomba, etc. -, églises dont même un Pius Njawe était devenu un adepte, la traque à la différence trouverait bientôt en Charles Ateba Eyene son tribun le plus venimeux dans la scène publique, le plus versatile et le plus populiste, dans une campagne qui ferait de l’homosexualité une ‘pratique ésoterique’, un ‘rite’ de ‘clubs maçoniques’. Le ‘magico-anal’ était né, comme nouveau chateau de carte que l’extrême droite avait fabriqué pour la scène publique camerounaise, à la place du chassement du tyran.
Insulter les gens qui ont un ‘physique inquietant’, comme l’écrit Thierry Ngogang, ou mieux: traquer les ‘déviances’, pourchasser la différence, eh oui, des journalistes comme Thierry Ngogang, Christophe Bobiokono, Sismondi Bidjocka étaient aux avants postes de cette perfidie qui a tout de même laissé sur le carreau de nombreux cadavres d’innocents.
De la création de notre pays en 1884 à 2005, jamais le Camerounais n’a été homophobe, même si l’Etat tribal a institué la bamiphobie comme principe de sa politique. Bamiphobie, homophobie, un couple que réunissait si bien Tonye Bakot, archevêque de Yaoundé. Mais voila, l’archevêque satanique a été chassé par le Pape lui-même en 2013, ce nouveau Pape nouveau style, pro-Gay;
Charles Ateba Eyene est mort en 2014, laissé dans un hopital vétuste par ceux-la qui pourtant, disaient-il, lui donnaient tout ce qu’il veut.
Mendo Ze a été capturé comme un chien et jeté en prison en 2014, eh oui, à Kondengui, par l’homme même qu’il avait tellement chanté, dont il avait tellement chanté l’épouse, la wolowos!
L’implosion d’Owona Nguini se vit ici sur cette page dans le cocasse de ces fins d’année. C’est une époque qui se ferme ainsi, chers amies et amis, c’est l’extrême droite qui au Cameroun perd du terrain dans la scène publique. Pas à pas nous revenons à cette évidence qui fondera la deuxieme republique du Cameroun, personne dans notre pays ne sera plus jamais discriminé, ou jeté en prison, à cause de son apparence, de sa tribu, de sa religion, de son appartenance à un groupe de confession, de son opinion ou de son orientation sexuelle. Le nouveau type de Camerounais est né: tolérant. Kiakde, c’est-à-dire détaché, décomplexé, libre.
Patrice Nganang
This is a short description in the author block about the author. You edit it by entering text in the "Biographical Info" field in the user admin panel.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez nous un commentaire sur cet opinion.