Mes chers compatriotes, Camerounais, Camerounaises d’ici et de l’extérieur, je vous souhaite à tous et à toutes une belle année 2015. Vous avez tous des rêves, beaucoup d’entre vous ont des ambitions, de l’énergie à revendre. Je vous souhaite à tous et à chacun en particulier ce que vous espérez au plus profond de vous.
Je souhaite que 2015 soit pour chacun et chacune de vous une année lumineuse. Je souhaite en particulier la santé à tous nos compatriotes que la maladie afflige. A ceux et celles de nos compatriotes prisonniers de la précarité je souhaite plus de bonheur en 2015 qu’en 2014.
Les vœux que je formule pour vous mes compatriotes, je les formule aussi pour le Cameroun, je le fais du fond de mon cœur, je ne me réjouis pas de sa situation désastreuse, de l’insécurité dans le septentrion du septentrion de notre pays. Insécurité qui endeuille de nombreuses familles partout sur le territoire national, familles des hommes en tenue éloignés des leurs pendant ces périodes de fêtes, mais aussi familles des civils – qui amène de nombreuses citoyennes et de nombreux citoyens hors des villages, de leur milieu de vie.
Je pense au chômage sans cesse croissant et dont on nous fait croire qu’il pourrait baisser par miracle au prix certes d’une Agence des Petites et Moyennes Entreprises, véritable conte du marchand de sable de « Bonne Nuit les Petits ». Je pense, eh oui, à la chute du pouvoir d’achat qui frappe si durement les ménages, le nombre de familles dans la précarité ne cesse de croître au jour le jour. Beaucoup d’entre vous ont pu s’en rendre compte devant les assiettes vides en cette période de fête. Je pense à nos institutions fragilisées chaque jour un peu plus par le gouvernement ; comment imaginer que ce gouvernement s’apprête à travers le projet de lois portant Code des Personnes et de la Famille à légaliser l’homosexualité et la Gestation Pour Autrui (GPA) ! Fragilisant un peu plus chaque jour l’institution famille sur laquelle se bâtit notre société ? J’y reviendrai certainement dans les prochains jours. Je pense à tout ce que ce gouvernement fait contre notre peuple notamment ses privatisations sauvages des sociétés de souveraineté, celles-là mêmes qui étaient le lieu d’expression de la capacité de création et d’innovation de notre jeunesse. Je pense aux lois individuelles qui sont chaque jour un peu plus grignotées par un Etat plongé dans une dérive totalitaire, un Etat inquisiteur qui viole les libertés des médias et sème la peur dans l’esprit de ceux qu’il est censé protéger.
Beaucoup trop de nos compatriotes terminent 2014 démoralisés par un concert de fausses promesses d’un régime aux abois d’un côté et par l’amnésie d’une opposition tatillonne portée à bout de bras par une certaine presse clientéliste. Oui, vous avez compris comme moi que nous ne pouvons plus rien attendre de ce pouvoir et de cette opposition qui depuis des décennies sèment de concert mort, désolation, fausses promesses… Le Président Paul Biya après 3 ans de silence a enfin réuni un conseil de ministres pour nous divertir des sujets sociétaux en sujets de société, des réformes secondaires en réformes accessoires, le gouvernement a cherché sans cesse à nous divertir pour éluder l’essentiel ! Voilà qui justifie le regain d’énergie de ces trois dernières semaines, Conseil des ministres, Conseil de la Magistrature, Nominations et Intégration des magistrats qui attendaient depuis trois ans, création d’une Agence des Petites et Moyennes entreprises last but not the least, nomination des membres de ladite agence ! Eh puis quoi encore !
Ce régime n’a fait que chercher dans son agir à diviser les Camerounais, à opposer le Nord au Sud, l’Est à l’Ouest, le pauvre au riche, le jeune au vieillard. On a presque interdit les seuls débats qui vaillent ! Mais nous, au Mouvement Camerounais pour la Social-Démocratie, et plus largement encore, dans le rassemblement Debout le Cameroun, nous travaillons – nous avons fait des propositions pour la réforme et la rédaction du Code de la Famille un sujet qui nous tient à cœur, nous avons adressé 8 rapports au gouvernement camerounais au courant de l’année 2014, allant de la réforme de l’éducation dans notre pays à l’augmentation du prix des hydrocarbures en passant par la lutte contre les groupes Boko Al Haram. Le MCPSD est une opposition responsable qui s’exprime sur les faits de notre société et refuse comme le font certains de s’enfermer dans le mutisme pour attendre que le vent passe – c’est ainsi que 218 articles ont été écrits dans la presse écrite et 228 dans les médias en ligne. Nous avons participé à une vingtaine d’émissions télévisées et autant à la radio. Sur le plan international, nous avons ouvert un champ de dialogue avec les autorités marocaines afin d’améliorer les conditions de vie de nos compatriotes en transit dans ce pays frère et au terme de nos échanges, des propositions ont été faites aux autorités gouvernementales de notre pays de rapatrier nos compatriotes. Notre proposition est restée lettre morte.
J’ai été dans l’Extrême Nord du pays et au terme de ce séjour nous avons fait des propositions au gouvernement camerounais. Nous sommes persuadés que ce travail contribue à renouer la confiance entre les Camerounais et la politique, mais aussi entre les Camerounais tout court – ce chemin de critique et de proposition est justement celui que nous invitons le Président Biya à prendre pour que la puissance publique conduise les Camerounais vers le bonheur qu’ils méritent.
Chers compatriotes, Camerounaises, Camerounais de l’intérieur du pays comme de l’extérieur, l’action politique a un sens, elle peut le retrouver si nous nous en donnons les moyens. Le Cameroun ne créera pas la croissance s’il ne renonce pas à cette dérive politique portée par le gouvernement du RDPC. Le Cameroun ne marchera pas sur ses deux jambes s’il continue à exiler sa jeunesse, à frustrer ceux qui l’ont servi avec abnégation. Sortons ensemble de ce discours de ces petits politiciens adeptes du renoncement qui échouent sans cesse et nous déçoivent davantage. Défions sans cesse ces petits politiciens à la tête d’un Etat qui n’est plus qu’un Etat fantoche.
Ils ont échoué ! Je souhaite qu’en 2015 continue à monter un discours de vérité que vous êtes de plus en plus nombreux à entendre. Nous devons maîtriser notre destin, reprenons tout au long de 2015 le gouvernail, celui confisqué par le régime actuel. Voilà comment nous allons nous redresser dans ces nombreux domaines : l’éducation, la santé, l’environnement, la sécurité à nos frontières, la sécurité des hommes et de leurs biens, le leadership ici en Afrique Centrale.
Sortons de cette crise morale, de cette mort de l’éthique, de la mort de l’ambition, car la partie n’est pas terminée et ce n’est pas seulement les meubles que nous avons à sauver à présent.
Une perspective d’espérance s’ouvre devant nous pour l’année qui commence. Tous ensemble faisons renaître notre pays, affichons nos ambitions et construisons notre grandeur, celle des arts et des lettres portée par le Sultan Njoya roi du peuple Bamoun, celle de la bravoure et de la résistance insufflée par Martin Paul Samba, Douala Manga Bell, Bangwa Asongayi, Lock Priso de Hichory Town (Bonabéri), celle de la diplomatie portée par Charles Atangana Ntsama, celle du roi Galega de Bali. Oui, notre pays poussé dans ses derniers retranchements ne sait se redresser qu’en s’inscrivant dans sa grandeur jadis, celles des chefferies de Bana, celle de Bandoumkassa, Bankondji, les chefs Babouté de Ngima, Gomtsé, Neyong, Lima (1890-1906). C’est l’histoire de notre pays et celle de nos peuples que nous devons transmettre à notre progéniture.
C’est dans la grandeur que le Cameroun doit quitter cet enfermement dans le renoncement dans lequel nous sommes bloqués à coup de petites déclarations telles que : « le Cameroun c’est le Cameroun », « je vous donne rendez-vous dans une vingtaine d’années » et j’en passe… N’oubliez pas que vous l’avez fait entrer dans la profondeur des eaux du Wouri ! Mais que non ! Aucun peuple ne saurait donner les clefs de sa servitude à son bourreau ! Souvenons-nous de nos plus grands résistants, les Lamibés Bouba Ndjida de Rey Bouba, Moham de Tibati, Oumarou de Banyo, d’Ovamg sur la route de l’Est, de Nguélé-Mendouga. C’est nous, ici, au cœur de cette forêt qui avons montré aux autres peuples d’Afrique le chemin de l’indépendance dès le 1er janvier 1960. Alors chers compatriotes, terre glorieuse, tant de gloire à ta porte, laissons le renoncement à ceux qui ont renoncé, ne les suivons pas ! Nous avons tant de choses à faire et je suis disposé à me battre avec vous. Ouvrez les yeux de ceux qui se résignent, de ceux qui sont dans le parti du renoncement. Rejoignez notre parti, aidons-nous les uns les autres, nous avons l’ambition d’être le parti du peuple, soyons le premier parti du peuple.
Alors comme nos chefs Omgba Bissogo de Mvog Betsi (1895-1896); Mbida Mengue chez les Mbida Mbani (1903-1904); Maninben Tombi chez les Banen (1906-1911); promettant la liberté à leur peuple en pleine conquête allemande, je formule le vœu que 2015 soit utile à tous et à toutes pour contribuer à cette immense œuvre de prise en main de notre destin. Que 2015 soit une année dans laquelle chacune et chacun d’entre vous pourra faire vivre ses ambitions, réaliser ses projets, aussi ambitieux soient-ils.
Bonne et heureuse année à chacun et à chacune de vous ! Croyez en vous, croyez au Cameroun surtout afin que vive la Paix dans le Travail et pour une Patrie nôtre !
Fait à Yaoundé le 30 décembre 2014
Dr Vincent-Sosthène FOUDA
Président du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie [M.C.P.S.D]
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