Ma chère Aboudi, voilà 3 mois que tu es partie, trois mois ce n’est pas trois heures, ce n’est pas trois jours, c’est loin d’être trois semaines ! Nous nous parlons tous les jours certes mais ce n’est pas comme si tu étais là devant moi. Hier je t’ai regardé t’exprimer sur le terrain et j’ai décidé de faire ce que je n’ai jamais eu le courage de faire depuis notre rencontre. J'attendais un moment de calme, il n'y en a plus. Je voulais t'écrire doucement, tranquillement par une belle matinée, te remercier de tout ce que tu es dans ma vie. De ta présence auprès de ma maman, de mes enfants je veux dire de nos enfants. Ta présence auprès de moi est si bonne, si triste, si douce : ma chère âme tu as un cœur d'ange.
Je voudrais te parler seulement de mon amour, ah ! Aboudi, quel amour ! Jamais homme n'a aimé comme je t'aime. Je suis perdu, vois-tu, je suis noyé, inondé d'amour ; je ne sais plus si je vis, si je mange, si je marche, si je respire, si je parle ; je sais que je t'aime. Ah ! Si tu as eu toute ta vie une soif de bonheur inextinguible, si c'est un bonheur d'être aimée, si tu ne l'as jamais demandé au ciel, oh ! Toi, ma vie, mon bien, ma bien-aimée, regarde le soleil, les fleurs, la verdure, le monde, regarde la soif que tu as de vaincre la Chine ! Tu es aimée, dis-toi, cela autant que Dieu peut être aimé par ses lévites, par ses amants, par ses martyrs ! Je t'aime, ô ma chair et mon sang ! Je meurs d'amour, d'un amour sans fin, sans nom, insensé, désespéré, perdu ! Tu es aimée, adorée, idolâtrée jusqu'à en mourir, comme toi et moi aimons le Cameroun ! Et non, je ne guérirai pas. Et non, je n'essaierai pas de vivre ; et j'aime mieux cela, et mourir en t'aimant vaut mieux que de vivre. Je me soucie bien de ce qu'ils en diront. Ils disent que tu as un autre amant. Je l’ai vu hier, c’est le football, comme moi avec la politique. Tu es déterminée, disponible, tu refuses de subir, c’est toi qui crée et organise l’évènement. Alors oui j’ai tout compris, Je le sais bien, j'en meurs, mais j'aime, j'aime, j'aime. Aujourd’hui rien ne peut m’arrêter de venir jusqu’à toi. Le souffle qui te porte vers la victoire finale est le vent qui me porte inlassablement vers toi.
Vois-tu, lorsque nous nous sommes quittés il y a trois mois, je n'ai pas pu souffrir ; il n'y avait pas de place dans mon cœur pour les états d’âme. Je t'avais tenue dans mes bras, ô mon corps adoré ! Seul cela comptait pour moi. Je t'avais pressée sur cette blessure chérie, je t’avais enfermé dans mes désirs ! Je suis parti en te faisant confiance mais frileux sur ce que j’ose te dire aujourd’hui. J’avais le souffle de tes lèvres sur les miennes, je te respirais encore. Ah ! Aboudi, tu avais raison lors de notre dernière étreinte. Tu m’as dit qu’elle était constructrice de notre avenir commun. Je ne t’ai pas cru, aujourd’hui je vois toute ta maturité.
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Tu n'as rien perdu de ta superbe, de ta démarche, de ton coup de rein. Mais sais-tu ce que c'est que d'attendre un baiser trois mois ! Sais-tu ce que c'est pour un pauvre cœur qui a senti pendant trois mois, jour par jour, heure par heure, la vie l'abandonner, le froid de la tombe descendre lentement dans la solitude, la mort et l'oubli tomber goutte à goutte comme les gouttes de pluie, sais-tu ce que c'est pour un cœur serré jusqu'à cesser de battre, de se dilater un moment, de se rouvrir comme une pauvre fleur mourante, et de boire encore une goutte de rosée, vivifiante ? Tu l’as certainement vécu hier quand tout le monde te voyait morte devant les suissesses. Oh, mon Dieu, je le sentais bien, je le savais, il ne fallait pas nous revoir comme toi et tes coéquipières, il ne fallait pas vous regarder dans un miroir mais rentrer en vous pour découvrir ce qu’on peut faire par amour. Maintenant c'est fini ; nous scrutons ensemble le ciel pour voir par où se lève le soleil mais je sais qu’il se couche toujours à nos pieds, aux pieds de notre unique lit.
Ces derniers mots comme les premiers sont pour toi et à toi, nous ne pouvons point nous y dérober. Ce n’est pas un destin, c’est une construction à laquelle nous avons notre participation, aussi vrai que Dieu nous donne des mains, nul ne l’a jamais vu construire des ponts. C’est à l’aide des mains qu’il nous a donné que nous construisons ces ponts comme nous construisons notre amour, notre pays.
Je suis depuis si longtemps Enivré de ta seule présence, T'aimant tendrement, Amoureusement, Infiniment, passionnément... Mais il me suffit d'espérer En retour un de tes regards.
Vincent-Sosthène FOUDA – en soutien sentimental aux lionnes du Cameroun
Vincent-Sosthène FOUDA – en soutien sentimental aux lionnes du Cameroun
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