«Il n'y a plus de France: il y a des groupes, et il y a des individus. [...]L'immigration massive et le communautarisme ont créé une prise de conscience du fait qu'il y avait quelque chose qui ne tournait plus rond en France.» Lors de son discours prononcé à Saint-André-lez-Lille, dans le Nord, mercredi 8 juin, Nicolas Sarkozy a insisté sur ce qui se révèle être sa ligne directrice dans la campagne pour les primaires à droite: une défense de ce que doit être l'identité française. En dénonçant ce qu'il prétend être du communautarisme, en regrettant la montée de l'individualisme et de l'indifférence entre les membres de la nation, l'ancien président dessine en creux la France qu'il souhaiterait: un pays homogène et soudé dans lequel les citoyens se sentiraient reliés les uns aux autres par le sentiment de faire partie du même ensemble.
Cette orientation de campagne de Nicolas Sarkozy se manifeste aussi par sa volonté de se placer aux côtés d'une majorité silencieuse contre une élite par nature à la fois ultraminoritaire et très bruyante. «Une minorité pense qu'il n'y a pas de problème d'immigration, pas de problème de communautarisme, pas de problème de sécurité, la majorité pense le contraire, mais c'est la minorité qui aujourd'hui décide de ce qu'il convient de dire et, pire, de ce qu'il convient de penser.» Un«politiquement correct» qui nous empêcherait de parler des problèmes liés à l'immigration.
C'est également au «politiquement correct» que Donald Trump s'en est pris dans les médias pour se défendre de l'énième accusation de racisme après ses propos critiquant un juge fédéral qui le poursuit dans le cadre de son projet d'université privée. Et ça n'est pas le seul parallèle qui vient à l'esprit. En misant tout sur l'identité, Nicolas Sarkozy veut refaire de la France un grand pays fier de lui-même, pour paraphraser le slogan de campagne du candidat républicain américain, «Make America great again» (again, en l'occurrence, puisqu'il a lui-même emprunté le slogan au Reagan de 1980).
Une stratégie de campagne qui vise à faire le plein de votes d'Américains blancs des «working class» des territoires désindustrialisés du pays, inquiets des effets de la globalisation économique et qui rejettent l'immigration et, plus généralement, le principe d'une société multiculturelle et multiethnique. Selon les études menées auprès des sympathisants de Trump, leur «identité blanche» est une dimension importante de leur vote. D'autres études ont souligné qu'à côté du stéréotype d'un électorat de «white trash» qui vit dans des mobile-homes (il existe une corrélation positive entre l'intention de vote Trump et le nombre de ces derniers), le candidat républicain séduit aussi la portion de l'électorat blanc qui se sent en déclassement alors même que son revenu annuel est bien au-dessus de la moyenne.
Sarkozy semble vouloir privilégier des thématiques à fort contenu symbolique national, en délaissant un terrain économique plus technique –et sur lequel il est doté d'un bilan qu'il n'a pas vraiment intérêt à mettre en avant. C'est un autre parallèle avec les États-Unis où, comme l'exprime le quotidien en ligne conservateur American Thinker, chaque débat que Trump engage, qu'il s'agisse de construire un mur à la frontière, de réformer l'éducation ou autre, est connecté à ce qui fait l'identité américaine.
Il serait bien abusif de placer Donald Trump et Nicolas Sarkozy sur le même plan. Le premier s'est mis à dos toutes les personnalités les plus respectables de son parti et, même lors de ses pires emportements, Nicolas Sarkozy est très loin de rivaliser avec le niveau habituel de Trump. Politiquement, c'est plutôt avec Marine Le Pen que le candidat américain qui assume fièrement son populisme est comparé. Il partage avec la candidate du FN une critique du marché ouvert et une défense du patriotisme économique. Le profil des électeurs et des sympathisants est d'ailleurs cette fois très similaire de part et d'autre de l'Atlantique, alors que l'ancien président reste plus populaire chez les plus âgés et les plus aisés. Mais une trumpisation de Sarkozy n'est pas à écarter pour autant. Ce dernier s'en inspire d'ailleurs ouvertement, en présentant son rival Alain Juppé comme le candidat du système alors qu'il aurait, lui, les faveurs du «peuple» de droite.
Sarkozy semble vouloir privilégier des thématiques à fort contenu symbolique national, en délaissant un terrain économique plus technique –et sur lequel il est doté d'un bilan qu'il n'a pas vraiment intérêt à mettre en avant. C'est un autre parallèle avec les États-Unis où, comme l'exprime le quotidien en ligne conservateur American Thinker, chaque débat que Trump engage, qu'il s'agisse de construire un mur à la frontière, de réformer l'éducation ou autre, est connecté à ce qui fait l'identité américaine.
Il serait bien abusif de placer Donald Trump et Nicolas Sarkozy sur le même plan. Le premier s'est mis à dos toutes les personnalités les plus respectables de son parti et, même lors de ses pires emportements, Nicolas Sarkozy est très loin de rivaliser avec le niveau habituel de Trump. Politiquement, c'est plutôt avec Marine Le Pen que le candidat américain qui assume fièrement son populisme est comparé. Il partage avec la candidate du FN une critique du marché ouvert et une défense du patriotisme économique. Le profil des électeurs et des sympathisants est d'ailleurs cette fois très similaire de part et d'autre de l'Atlantique, alors que l'ancien président reste plus populaire chez les plus âgés et les plus aisés. Mais une trumpisation de Sarkozy n'est pas à écarter pour autant. Ce dernier s'en inspire d'ailleurs ouvertement, en présentant son rival Alain Juppé comme le candidat du système alors qu'il aurait, lui, les faveurs du «peuple» de droite.
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