Vous savez tous très bien comment on appelle les mauvais joueurs chez nous, les
joueurs dépassés par les événements, en somme, les joueurs qui ne réussissent
(plus) rien sur le terrain de jeu, si tant est que la politique est un jeu. Eh
bien ! si vous l’avez oublié, on appelle ces joueurs-là les « mouilleurs ». A
une époque, lorsque nous manquaient assurément des éléments de comparaison, nous
avions véritablement pu penser que ces joueurs-là fussent les meilleurs. A
l’heure actuelle, que nenni ! Comme la ruse de l’histoire, pour emprunter à
Hegel, peut être cruelle ! Et puis, qui ignore qu’au pays des aveugles, les
borgnes sont rois ?
La semaine dernière, nous avons appris de Baham qu’un ancien
proche collaborateur de notre Nnom Ngui national est devenu un patenté boxeur.
Cet ancien bon joueur, qui se vantait à l’époque de ne pas manquer d’équipe, est
certainement en train d’oublier que chaque chose, ici bas, est confrontée à
l’épreuve du temps. Sinon, Milla, Pelé ou Maradona soulèveraient encore des
foules dans les stades aujourd’hui.
Au lieu de se retirer sagement comme eux, pourtant
véritables talents devant l’Eternel, notre ancien bon joueur (hi ! hi !hi !)
s’est remis à mouiller (il est devenu un « mouilleur », je vous l’ai dit) le
maillot, et cette fois, pas même du banc de touche, mais des gradins. Et comme
tout prétendu bon joueur qui surestime ses capacités réelles, notre ancien bon
joueur s’est remis aux entraînements.
On l’a alors vu écumer des plateaux de télévision, pour
raconter sa vie du temps où il était titulaire d’une équipe où, bien entendu,
les borgnes étaient rois. Ce qui ne fut pas du tout à son avantage, car il a dû
ulcérer le Nnom Ngui avec ses allusions à ce qu’il alléguait comme bilan. Or,
tout le monde sait que les créatures du Nnom Ngui ne créent ni n’inventent
absolument rien ; elles n’en ont ni la capacité physique, ni la capacité
intellectuelle ( elles ont renoncé à réfléchir par elles mêmes), car tout ce
qu’elles font ou entreprennent l’est « sur très hautes recommandations » ou «
sur très hautes instructions » du Nnom Ngui.
Comment cet ancien joueur pouvait-il dès lors se targuer
d’avoir simplement imaginé ci ou ça dans le pays du Nnom Ngui ? Il s’est
certainement persuadé de rentrer en jeu lors des sénatoriales passées, mais son
capitaine-entraîneur-sélectionneur nnom nguien l’a souverainement oublié. Et à
force d’attendre, alors que le temps, lui, s’écoule inexorablement sans
forcément le rajeunir, le néo-boxeur a commencé à s’énerver.
Surtout que, crime supérieur de lèse-majesté, un blanc-bec a
osé lui rappeler de tristes souvenirs concernant sa moitié, lui qui aurait pu,
en la casant à l’Assemblée, faire d’une pierre deux coups : il lui conférait
une immunité, et continuait à plastronner, cette fois-ci, depuis le lit
conjugal. Son coup ayant raté, lui qui se définissait – pour effrayer un
journaliste ? - sur une chaîne de télé récemment comme « un crocodile » est
sorti de sa rivière, pardon, de ses gongs, pour montrer son autre visage au
grand public.
Koum ! Pan ! Soit dit en passant, il paraît que tous les
êtres humains ont deux dimensions : ils sont anges et bêtes. Mais, à ce qu’il
semble, le malheur veut que qui veut faire l’ange fasse la bête. Il paraît
également que ceux qui savent refréner leurs pulsions font partie des plus
grands, des meilleurs, ceux, probablement, que Platon désignait par «
philosophes ». C’est eux qui sont aptes à diriger. Qu’à cela ne tienne, la gifle
ou les coups de poing publics de Baham viennent, une fois de plus, nous
convaincre, avec Rabelais, que « science sans conscience n’est que ruine de
l’âme ».
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