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Ce que Pius Ottou pensait du Fcfa : les pays membres de la Cémac doivent s’armer d’audace pour dénoncer les conventions monétaires signées avec la France.

L’économiste pense que les pays  membres de la Cémac doivent s’armer d’audace pour dénoncer les conventions monétaires signées avec la France.

Avec les réserves de change de la Béac placés au Trésor français, peut-on dire que la France profite injustement de l'argent des pays membres de la Cémac ?
Oui, la France gagne injustement l’argent des pays membres de la Cémac. La manière dont elle pèse sur la Cémac ne traduit pas la logique d’une coopération monétaire. En fait, la France exerce un diktat sur les autres pays, alors qu’on est censé être dans une coopération monétaire. Ce qui implique des intérêts égaux pour chaque partenaire. Ce qui n’est pas le cas. En plus, la nature du franc Cfa est un frein au développement des pays africains. Malheureusement, ces pays africains ne sont pas suffisamment audacieux, puisque seule l’audace peut garantir la paix, le progrès et la patrie.

Le président Obiang Nguema se plaint d'énormes bénéfices que gagne la France à partir de ces réserves de change de la Béac. Comment faire pour que les pays membres de la Cémac profitent de cette manne qui leur appartient ? 
C’est simple de redresser la situation actuelle. Il faut remettre en cause et renégocier les conventions monétaires signées avec la France afin d’avoir un nouveau taux de placement des réserves de change des pays de la Cémac. Surtout que le poids des dépôts des Africains en devises par rapport au taux de change en cours sur le marché international est très faible. La seule chose à faire, c’est de déposer une dénonciation à Brazzaville où cette convention a été signée. Chaque pays membre de la Béac peut dénoncer cet accord en déposant une lettre à Brazza. Malheureusement, on ne sent pas un leadership  où un collectif allant dans ce sens.  Il faut qu’ensemble les pays de la zone Cémac dénoncent ces accords iniques. Ce qui pourrait aboutir à deux solutions : soit quitter la zone Cfa et créer une monnaie autonome, soit créer une monnaie binaire à coté du franc Cfa. Cette monnaie binaire est utilisée uniquement à l’intérieur du pays et le FCfa à l’international. La Suisse, l’Uruguay, le Brésil ou la Bavière en Allemagne ont ce système monétaire.  En général, les solutions peuvent être individuelles. Mais, pour des raisons d’efficacité et de rapport de force, il faut une action collective.

Pourquoi est-il si difficile pour les pays de la Cémac de dire non à ces conventions de coopération monétaires ?
L’infantilisation des pays de l’espace Cémac qui pensent que gérer une monnaie en autonomie relève de  l’impossible est la résultante des comportements des colonisés dont l’Afrique peine à s’en sortir. Il faut connaître notre histoire. Pour tous ceux qui craignent la France et la considèrent comme un dieu intouchable, il convient de leur rappeler qu’au moment où la France est occupée en 1940 par les nazis, c’est à partir du Cameroun que naît l’expression : « France, mère patrie ».  Le général De Gaule le dit dans ses mémoires Tome I. C’est d’ailleurs pour cette raison que la croix de Lorraine est plantée à la Poste centrale à Yaoundé et à Ebolowa. Tous les autres pays de la Cémac, en dehors du Cameroun étaient des vichystes (partisans du régime de Vichy). Seul le Cameroun était gaulliste. La France combattante est née au Cameroun et il faut que l’on s’en souvienne lorsqu’on parle de l’inégalité dans la répartition des fruits de la coopération monétaire.
Propos recueillis par B-O.D.
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