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"VOX POPULI, VOX DEI":AUX GRANDS HOMMES, LA PATRIE RECONNAISSANTE ! par Love Gustave Fondjo

Les images à elles seules sont très parlantes, les sons et les couleurs incontestablement en phase comme dans une symphonie bien accordée, la communion du peuple avec son digne prince est superbement consommée. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les obsèques du Docteur Charles Ateba Eyene, ce digne fils du pays, tombé sur le champs d’honneur, resteront à jamais gravés dans la mémoire collective au point de faire d’ores et déjà des jaloux au sein même de la formation politique à laquelle il appartenait. Aujourd'hui tout le monde peut se rendre à l'évidence et affirmer que le véritable pouvoir ne se trouve pas toujours dans les salons feutrés d'Etoudi où règne plutôt un air d’indifférence et d’inertie en dépit des grandes réalisations pompeusement annoncées, mais plutôt dans la rue qui s’est invitée et illustrée avec brio dans le déroulement des activités marquant les obsèques de « Tara devenu Héros national » comme à l’époque du fameux slogan « Power to the people »

Ce peuple du Cameroun vient de démontrer une fois de plus qu’il est le socle et la composante incontournable dans la maîtrise de son propre destin. C’est lui, et lui seul d’ailleurs qui, au forceps, a modifié le programme et imposé le trajet de la procession funèbre réservée à son illustre chantre. Son point de vue a été pris en compte. Pour une fois il a pris ses responsabilités et envoyé des signaux forts à qui de droit en insistant et martelant sur sa capacité à pouvoir changer la donne si ses droits fondamentaux venaient à être bafoués. Démonstration de force surtout par sa ténacité et sa détermination à communier une dernière fois avec son « président Ateba » qui a su lui redonner espoir quand il en avait vraiment besoin avec ses prises de position à la limite suicidaire, et qui aura été son porte voix dans les dédales sinueuses de vérité dans un pays où règne la loi de l’omerta quand il s’agit des problèmes suffisamment sensibles.
Même tous les hauts gradés des forces de l’ordre, habitués a réprimer vertement une telle déferlante humaine à l’aide de leur fourgon anti-émeute « mamie wata » ont sagement consenti, sous les conseils du Docteur Mathias Eric Owona Nguini, à laisser faire afin d’éviter une hécatombe qui n’eût pas eu sa place en de telles circonstances. Même les commissaires divisionnaires Malla, Kwayep et Martin Claude Foh Soua, malgré leurs épaulettes impressionnantes ont plié devant les exigences de ce peuple pacifique qui ne demandait qu’à célébrer son « héros national ».
Fidèle à ses idéaux républicains et soudé pour des grandes causes, ce vaillant peuple du Cameroun sait sanctifier et récompenser ses fils les plus valeureux, sa crème la plus fraiche arc-boutée au firmament du patriotisme. Ce privilège restera encore longtemps octroyé à une maigre poignée de camerounais et surtout pas à beaucoup de nos dirigeants actuels, même au sommet de l’état, qui ne mériteront malheureusement pas une telle reconnaissance républicaine eu égard à la misère galopante dans notre rue publique. Car les génies comme Ateba Eyene, ayant crié la vérité et fustigé les travers dans cet océan désertique, m’illuminent le ciel que le temps d’une météore au contraire de cette gérontocratie apathique et inamoviblement installée à la mangeoire dont le bras de fer infernal avec l’ange de la mort finira malheureusement un jour comme un autre par tourner en leur défaveur.
Cette reconnaissance du mérite de Charles Ateba Eyene donnera des insomnies pendant longtemps à ce pouvoir vacillant de Yaoundé. Car le baromètre de popularité d'un individu ou d’un système, le seul juge véritable et impartial des actes et actions entreprises au cours du passage de chaque citoyen exposé aux feux de la rampe dans cette vie n'est plus ni moins que cette rue publique, cette foule qui sait "faire foule" pour des causes grandes et nobles, ce peuple qui ne rate jamais le rendez-vous de communier spontanément et naturellement avec ses Héros, ses grands Hommes et cela jamais sous un effet coercitif fut-il impulsé par un dieu sur terre.
Et « Tara » fait désormais partie des privilégiés parmi les privilégiés dans le cœur de ses frères. Sa popularité fait l’unanimité et son charisme est exaltant. Il confond aussi bien admirateurs que détracteurs idéologiques, il ratisse large, très large même. Puis il séduit tout le monde par la magie ensorcelante de son verbe nourri dans une tradition négro-africaine et abreuvé aux sources de la culture et des sciences humaines occidentales. Même mort, il est davantage puissant tant la force et la noblesse de son combat force l’admiration et le respect. Il est devenu un modèle dont la jeunesse jure de s’inspirer et de continuer les principales batailles idéologiques nobles afin de pérenniser sa mémoire et de se sortir de la misère morale en barrant la voie à tous les raccourcis dont le clientélisme et le « magico-annal » sont un passage obligé. Avec son engagement courageux, combatif et pugnace, son œuvre incommensurable pour l’éclosion de la vérité et la promotion de l’éthique, Charles Ateba Eyene entre désormais au panthéon des Héros camerounais.
En définitive, ce n'est ni un arrêté, ni un décret qui canonise ou qui confère à un individu le statut de Héros national. C'est ce vaillant et valeureux peuple, lui et rien que lui tout seul qu’on a retrouvé au printemps de Tunis après avoir aspiré un bon parfum de révolution de jasmin, sur la place Tahrir au Caire, dans les rues de Benghazi et Tripoli, dans les rues de Damas, dans toutes les rues qui brisent les liens de la servitude et où souffle un vent de liberté… Car tenir sa légitimité de la « gora » et travailler inlassablement au bonheur du peuple confère la vraie légitimité. Oui la vrai car le véritable pouvoir appartient à ce peuple dont la «foule » et la « rue » sont les principaux indicateurs qu’il faut toujours savoir jauger sans jamais tancer si on caresse, même secrètement, le mince espoir de lorgner au panthéon des dignes fils du pays dont l’histoire se serait écrite en lettres d’or.
De quoi donner des insomnies à tout ceux qui se sont enfermés dans leurs tours de béton et de marbre et qui n’ont même pas osé affronter officiellement le regard serein de ce brave peuple aux obsèques de Charles Ateba Eyene, le désormais symbole de la vérité révélée et de la liberté, « l’homme du peuple » au Cameroun. Ceci est un test grandeur nature, une démonstration de la surpuissance de ce peuple désormais debout et dont les dirigeants gagneraient à se pencher en urgence et ce avec beaucoup de sérieux et de délicatesse sur la satisfaction des besoins vitaux au risque de le revoir très bientôt dans la rue. Cette fois là non pas pour célébrer un nouveau héros national vivant ou mort, mais plutôt pour réclamer du pain et du pain. Dans ce cas un loup qui aura faim ne se montrera malheureusement pas très disert et surtout jamais propice à la danse. Comme quoi on a pas forcement besoin d’être « l’homme lion » pour devenir « l’homme du peuple » si tant est que la distance creusée avec ce peuple est symptomatique des maux et des mots qui l’assassinent.
Pour être Héros national, il faut pour cela en avoir des attributs, avoir été le véritable héraut de ce peuple et montrer patte blanche. En cela la rue publique qui fourmille de monde est prête pour reprendre le flambeau de la quête de la vérité et debout pour entonner à l’unisson l’hymne de la liberté irréversible : un Héros est tombé les armes à la main au Cameroun, vivent les Héros camerounais.
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