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GUILLAUME SORO DÉCLINE SA VISION DU PANAFRICANISME

Face à ses homologues parlementaires au Palais de verre de Ngoa-Ekelle mercredi dernier, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire s’est montré davantage épris de justice et hostile à toute politique aux relents de xénophobie. Pour la 4e personnalité de Côte d’Ivoire, le panafricanisme ne saurait être la haine de l’occident.Le processus de réconciliat ion en Côted’Ivoire fait son chemin. Depuis trois ans,le gouvernement et le président de la République à sa tête, travaillent pour le rapprochement des différentes positions. Le défi en Côte d’ Ivoire est de transformer l’ennemie en adversaire, ensuite en ami». C’est en ces termes déjà que s’exprimait Guillaume Kigbafori Soro, dès son arrivée en terre camerounaise mardi dernier. 

Le lendemain au Palais de verre de Ngoa- Ekelle, Assemblée nationale du Cameroun, la 4e personnalité de Côte d’Ivoire va délivrer une allocution qui étale clairement sa conception de la politique et du panafricanisme. L’objectif fondamental étant toujours d’appeler les uns et les autres à la tolérance, pour une Afrique unie dans la diversité et prospère.
D’entrée de jeu, Guillaume Soro s’est dit heureux de se retrouver à l’hémicycle de Ngoa-Ekelle. Les députés du Social Democratic front (Sdf) ayant décidé d’évacuer la salle au moment de la prise de parole de Guillaume Soro, l’ancien premier ministre de Côte d’Ivoire poursuit en indiquant qu’il faut bien plus que ça pour l’ébranler. Sa vie, ditil, du haut de ses 42 ans, n’a jamais été un fleuve tranquille. En effet, Guillaume Soro fait ici allusion à son parcours politique très tumultueux mais atypique, et surtout la position qui a été la sienne au lendemain de l’élection présidentielle de 2011 en Côte d’ivoire, source du malaise des députés Sdf. Comme on le sait, l’actuel président de l’Assemblée nationale avait pris parti en faveur du président Alassane Dramane Ouattara, au terme de «l’élection la plus surveillée que la Côte d’Ivoire n’ait jamais connue». Rappelant le contexte, Guillaume Soro souligne que trois grands partis politiques étaient en compétition à l’élection présidentielle de 2011.
Au deuxième tour, deux des trois se sont associés pour battre le Front populaire ivoirien (Fpi) de Lauren GBagbo. Selon, Guillaume Kigbafori Soro, Alassane Dramane Ouattara «a bien été élu président de la République de la Côte d’Ivoire». Età l’actuel président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire de poursuivre : «Si le Président Gbagbo avait cédé le pouvoir pacifiquement comme cela a été le cas du PrésidentWade au Sénégal ou du Président Rupiah Banda en Zambie, il n’y aurait pas eu toute cette tragédie postélectorale. Et Laurent Gbagbo ne serait pas aujourd’hui devant cette Cour Pénale Internationale à laquelle il n'a jamais été opposé quand il était encore au pouvoir». 
Leçon de panafricanisme
A cet effet, épris de justice et des valeurs démocratiques, Guillaume Kigbafori Soro va s’ériger contre les ambitions et velléités de passage en force du camp de Lauren Gbagbo, présenté par une certaine classe politique africaine dont le Sdf au Cameroun, comme étant plus nationaliste et plus panafricaniste que son adversaire Alassane Ouattara. Pour les partisans et fidèles de l’ancien président Lauren Gbagbo,Alassane dramane Ouattara serait une marionnette de l’occident. Mais loin d’une vision politique viscéralement vindicative, sous le prétexte d’un populisme africain, Guillaume Soro fait savoir que le panafricanisme ne saurait être la haine de l’occident. Pour l’ancien premier ministre, en dépit du fait que l’Afrique ait subi les affres de la colonisation et la traite des nègres,il conviendrait plutôt de «poser aux panafricanismes africains des questions qui visent droit au coeur de la dignité humaine en péril dans tout combat politique». Sans toutefois s’étendre sur les nuances de l’idéologie panafricaniste, «entre les mouvancescapitalistes et socialistes,pragmatistes et traditionnalistes» Guillaume Soro ajoute que le «le meilleur des critères pour évaluer le degré d’humanité d’une politique, c’est de mesurer le sort fait aux minorités vulnérables…seul vaut un panafricanisme de projet, d’inclusion et de solidarité concrètes». Visiblement hostile et outré contre l’Ivoirité, politique de xénophobie et de discrimination subjectiveconnue par la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro voudrait à juste titre que son pays se serve de l’exemple camerounais pour recouvrer son unité nationale. «Comment ne pas être admiratif, quand on vient d’un pays, le mien, qui s’est divisé lui même et ne peut s’en prendre qu’à lui et à lui seul, pour s’être trouvé dans cette situation de partition, si on le compare au Cameroun, que d’autres, les colons, ont divisé contre son gré et qui, malgré tout, est parvenu de son propre chef, à reconstituer son unité et à reconstruire son identité !», s’est exclamé le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
Lutte contre le fondamentalisme et le terrorisme
Parlant de Boko Haram, secte islamiste et intégriste nigériane dont le combat originel repose sur la haine systématique de l’occident,Guillaume Soro fait savoir que «Boko Haram ne combat pas l’injustice». Mais bien au contraire, la secte «veut la faire prospérer». Le sujet étant suffisamment préoccupant, eu égard aux agissements terroristes  de la secte aussi bien au Nord-Est du Nigeria que dans le septentrion du Cameroun, Guillaume Soro précise que «la dignité des résistances émancipatrices n’a rien à voir avec la bassesse de ces criminels qui ternissent l’Islam Africain, la Femme Africaine, l’Humanité Africaine». Avec Boko Haram, poursuit-il, ce sont les normes universelles des civilisations africaines qui sont en péril : le respect, l’accueil, le partage, le dialogue, la symbiose réfléchie de nos peuples avec la nature. Autant de valeurs que Boko Haram «piétine avec effronterie et cynisme». Pire encore, explique Guillaume Soro, «le caractère planétaire de ce danger nous est confirmé par le fait que ce redoutable mouvement qui sème le chaos au Nigéria, intervient en renfort des islamistes armés dans le nord du Mali et menace directement le peuple malien de représailles assassines».
Aussi comprend-on, que face à l’extrême gravité de la menace que constitue Boko Haram, Guillaume Soro s’en est allé droit en termes de proposition à même de renforcer la lutte contre la secte islamiste :«Je suggère que notre doyen, le Très Honorable Président Cavaye, prenne l’initiative d’engager le débat sur la lutte contre le terrorisme dans un cadre panafricain et interparlementaire et que l’Assemblée national du Cameroun organise un Séminaire interparlementaire sur les stratégies concertées et coordonnées à développer, dans la lutte contre le fondamentalisme et le terrorisme».
Ainsi, bien que boycottée par les députés du Sdf, l’allocution de Guillaume Soro s’est plutôt révélée pertinente et fructueuse, ne serait ce qu’au travers de la vision déclinée du panafricanisme de son auteur, ainsi que des suggestions en matière de stratégie de lutte contre le terrorisme en Afrique
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