Au palais des Verres de Ngoa-Ekelle, on refuse encore de croire à la « thèse du complot », selon les termes d’un responsable rencontré hier 24 septembre 2014. Pourtant, un informaticien affirme que le site web de l’Assemblée nationale a été piraté. Cette plateforme (www.assemblenationale. cm), abandonnée depuis plus d’un an, devait servir à rediriger les internautes vers le nouveau site web de l’institution qui répond à l’adresse www.assnat.cm.
Il y a cet avertissement posté sur l’ancien site Internet de l’Assemblée : « Arrêtez de persécuter les personnes homosexuelles ! ». Le message que l’administrateur du site ne reconnaît pas, a été publié par un tiers sur la page d’accueil de la plateforme en ligne. Sur cette même page, on pouvait également voir les adresses personnelles de certains députés, à l’instar de Kamssouloum Abba Kabir et Amin Ahmad. Les pirates ne se sont pas arrêtés là.
Ils ont pris possession des serveurs d’accès au site web. Un informaticien de l’Assemblée nationale explique que les cyber-pirates ont probablement profité d’une faille de sécurité au niveau des serveurs de l’hébergeur installé en France. « L’hébergeur avait utilisé une ancienne version de Joomla, le système de création des sites web. Le nouveau site est plus sécurisé, car il repose sur un système actualisé et plus fiable », explique le technicien.
Il assure que le site piraté a été désactivé à titre conservatoire. Ainsi, plus personne ne peut y avoir accès, y compris les pirates. Mais un cadre de l’Assemblée nationale rappelle que le mal a déjà été fait, même si le site n’était plus d’usage. «C’était encore l’adresse web publique de l’Assemblée nationale, une institution de la République », se plaint-il. En plus, cet ancien site web devait servir à rediriger les internautes vers la nouvelle plateforme qui, elle, est encore moins connue du public.
Politique de communication
L’incident pourrait refroidir les ardeurs de ceux qui, à l’Assemblée nationale, prônent une politique d’ouverture et de communication. L’institution parlementaire s’est engagée à mettre en place plusieurs outils de communication et de promotion de son image de marque : un site web, un journal, un bulletin de session parlementaire et l’envoi de documents numériques aux députés via leurs boîtes e-mails.
Mais il existe bien de conservateurs qui s’opposent à cette option, car ils n’y trouvent aucun intérêt, mais craignent que l’institution parlementaire soit à la merci des personnes malveillantes. Après ce qui vient d’arriver au site web, le débat sera remis sur la table à propos de l’ouverture. Ce fut déjà le cas lorsque des députés avaient reçu des messages insultants après que leurs courriels électroniques aient été rendus publics.
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