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SORTIE MÉDIATIQUE DE MARAFA HAMIDOU YAYA : INCONGRUITÉS ET CONTRE VÉRITÉS D’UN ASPIRANT AU POUVOIR par Muna Dimbambe

AU TRAVERS de l’interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire panafricain dans sa livraison numéro 2803 du 28 septembre au 04 octobre 2014, Marafa Hamidou Yaya ne s’offusque guère de réitérer l’injustice de fait qu’il subirait, après avoir pourtant servi loyalement le Cameroun. Autant cette déclaration d’un des collaborateurs du régime en place peut paraître inappropriée et plutôt tirée par les cheveux, autant elle revêt de nombreuses contre-vérités, si l’on s’en tient aux prérogatives qui auront été celles de Marafa Hamidou Yaya, au plus fort de sa superbe au sein des gouvernements successifs auxquels il aura participé.
Bien évidemment, il se garde volontiers de lier ses déboires non pas à quelque rétorsion politicienne, comme il voudrait pourtant le faire croire, mais bien évidemment à sa détermination à oeuvrer à sa manière, à la restauration de la démocratie mise à mal par les velléités totalitaristes de Paul Biya. A ce propos, il nous souvient qu’en prélude à l’élection présidentielle de 2011, il prit sur lui de dissuader Paul Biya de s’y présenter, afin de donner une chance au Cameroun de retrouver son aura, mais aussi et surtout de bénéficier d’une plus grande adhésion de ses populations aux indispensables efforts à consentir afin de lui assurer un développement socioéconomique harmonieux.

Autant cette suggestion se voulait noble à première vue, autant elle cachait malheureusement mal des ambitions successorales plutôt inavouées. Calculs politiciens préjudiciables S’il crut tenir secrètes ses ambitions successorales, elles furent plutôt vite débusquées ne serait-ce qu’à en juger par le choix porté sur lui par Paul Biya, pour conduire la même présidentielle pour laquelle il lui avait suggéré de ne point se présenter. Suffisant pour lui dicter la rédaction en secret d’un ouvrage articulé sur sa vision du gouvernement du Cameroun. Si le titre fort évocateur dudit ouvrage intitulé «Le Choix de l’action» décrie des nombreux manquements du régime pour lequel il aura pourtant servi, bien qu’il s’en désolidarise depuis son incarcération, il aura définitivement permis à Paul Biya de voir en lui, une menace sérieuse.
Surtout que des sources plutôt bien introduites font état de ce que, tenant à assouvir coûte que vaille ses ambitions successorales, il n’hésita pas un seul instant à se rapprocher du Général centrafricain Baba Lade. Celui-là même qui avait oeuvré pour la prise du pouvoir en Centrafrique par les rebelles de la Séleka. Entendait-il à l’occasion accéder au pouvoir par la force, quand on sait que ledit général centrafricain se prévalait de maîtriser des troupes fortes de 6 000 mercenaires ou assimilés ? Et même si par ailleurs, il crut se fonder sur l’abandon des zones frontalières avec le puissant voisin nigérian pour mettre en branle son plan de prise de pouvoir, il ne saurait être exempt d cet abandon ou encore justifier la dégradation y ayant cours par la seule paupérisation des populations qui s’en suivit.
En effet, l’arrestation du maire de Fotokol vient démentir cette assertion ce d’autant plus que ce dernier ne peut être considéré comme un nécessiteux et encore moins comme les indigents que recrute à tour de bras la secte islamiste Boko Haram. Dès lors, le fait de l’avoir retrouvé avec un important arsenal militaire vient simplement conforter la thèse d’un complot en gestation dans la partie septentrionale du pays. Complot pour lequel il semble prendre une part active. Sinon, comment comprendre autrement l’intérêt qu’il porte à la question, alors que d’entrée de jeu il clamait être interdit d’accès à toute forme d’information.
Or, dans le sillage de la prison secondaire du Secrétariat à la Défense où il est interné, il est fait état de ce qu’il dispose d’internet et de toutes les autres sources d’informations modernes. Ce qui corrobore du reste la thèse selon laquelle l’interview qu’il a accordée à Jeune Afrique, l’aura été par mail interposé. Bien plus, mises côte à côte, les nombreuses contradictions de la même interview étalent au grand jour la mauvaise foi de Marafa Hamidou Yaya. Et analyse faite, elles trahissent les calculs politiciens autour desquels il entendait accéder à la magistrature suprême. Et comme en la matière, jeune Afrique ne peut que réaliser un scoop double d’une bonne opération financière, on comprend qu’il n’hésite pas à porter haut de tels sombres desseins.
Quand on sait par ailleurs que dans le cas d’espèce, aucun des collaborateurs de Paul Biya ne saurait montrer patte blanche.
Revers
Au total, ce que subit Marafa Hamidou Yaya n’est en réalité que la suite logique de son implication effective et de sa contribution au ralentissement de l’appropriation des préceptes commandant la mise en oeuvre effective de la démocratie au Cameroun. Car si pour le cas d’espèce il existait quelque tribunal pour juger les proches collaborateurs de Paul Biya depuis 32 ans, on découvrirait à de rares exceptions que tous avaient cessé de faire prévaloir la logique élémentaire, pour contenter le Prince.
Aussi est-il loisible d’en faire des complices agissants qui ne sauraient conséquemment pas évoquer quelque virginité politique. Ce à quoi n’échappe bien évidemment pas Marafa Hamidou Yaya, bien qu’il veuille se présenter comme une victime expiatoire du régime en place. Mais en empruntant une démarche tortueuse pour ce faire, il aura plutôt engendré une véritable levée de boucliers à son encontre, ne serait-ce qu’à en juger par le peu d’engouement que sa sortie médiatique a suscité au sein de l’opinion camerounaise. Une opinion davantage préoccupée par des problèmes sécuritaires de diverses natures.

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