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PENSER UN GRAND CAMEROUN EN OUBLIANT NOS HÉROS ? par Bazou Batoula

Le goût de l’oubli m’attiédit. La saveur du déni m’écœure. Le réconfort de l’inachevé m’effraie. A la lecture des publications ayant trait à la situation que traverse le bout de terre nommé Cameroun, à son histoire, à son vécu présent mais surtout futur, je me demande encore et encore s’il est possible d’avancer sans reconnaître avec humilité, cohérence et responsabilité qu’aujourd’hui est le fruit d’hier, que demain sera le fruit d’aujourd’hui, donc encore celui d’hier ?
Je parle ici d’un pays qui a un potentiel énorme, mais lequel n’a pas encore le droit, ni l’espace pour se déployer. Terre d’Osendé Afana, qui t’accordera ce droit ? Peuple de Pierre Nguenkam, qui défrichera cet espace pour toi ?

Je parle d’un pays où ses enfants se retrouvent à se fusiller les uns les autres via médias interposés. Or lorsqu’on observe l’activité de ces intellectuels pourtant brillants, on constate une chose à eux de commun : Tous s’ennuient à mort. Il y en a un qui est dans son coin en Afrique du Sud et qui souffre de ne pouvoir former ses cadets en terre natale (le temps viendra). Il y en a un autre qui est dans son coin aux USA, qui a tellement à dire qu’il tombe dans l’incompréhensible (je te comprends). Il y en a un qui a démissionné  du gouvernement et qui espère affronter la ruche (courage à toi). Il y en a un qui fils de son père, se demande s’il survivra à la tournée de la roue (respect pour ton choix). Il y en a un qui a consacré sa vie à l’œuvre agricole et au monde rural, mais qui, ayant toujours été vilipendé se retrouve obligé d’entrer en politique (le combat continue). Le Cameroun profite t-il vraiment de ses enfants ?
Sur le terrain culturel, presque tous les artistes de ce pays sont obligés de s’évader pour pouvoir découvrir un peu de lumière et sentir leur carrière vraiment décoller. Sur le Plan sportif, c’est exactement pareil. Peut-on encore débuter et terminer une vraie carrière de sportif de haut niveau au Cameroun ? Hier, Pouemi parlait déjà du problème du franc CFA. Aujourd’hui, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on n’a pas bougé d’un pouce 30 ans après. Malgré  cela, il suffit d’approcher chaque Camerounais à Yaoundé comme à Paris pendant son moment de repos et de sérénité pour comprendre lors de la discussion que celui-ci aime son pays, souffre en voyant son pays souffrir, mais parfois en a simplement marre !
Je fini donc par me demander : « Qu’est ce qui s’est passé pour que nous soyons si spéciaux, si incohérents, si violents, toujours à s’auto flageller comme je le fais actuellement ? En fait, qu’est ce qui nous a traumatisés ? »
Je constate sans trop d’effort que la réponse se trouve là-bas dans notre histoire comme beaucoup l’indique souvent : Achever la Courbe du Deuil.  Les luttes d’indépendance ne sont ni cachées, ni exposées. Ce concept flâne juste sur nos têtes et dans nos rêves, notamment nous de la jeune génération. Pourtant c’est dans cette lutte que devrait se trouver l’essentiel de notre force et le gage de notre souveraineté. La France a été l’estime du Monde entier parce qu’elle a dit STOP au roi fou. La Flandre est une fierté vivante grâce à sa bravoure lors de l’éjection du Français et la réappropriation de sa langue nationale, le Flamand. Les USA ont savouré le plaisir du patriotisme lors des coupures des chaînes de la Reine d’Angleterre. Que dire de la Russie, de la Chine, du Vietnam, de l’Algérie ? Pourquoi le Cameroun aurait il honte d’affirmer aux yeux du Monde, et à qui on a bien voulu le cacher que les braves de ce pays avaient déjà les pieds sur terre dans les années 60-70 ?  Qui peut en face aujourd’hui prononcer le mot « tribalisme » devant Um Nyobé ? Qui peut en face dire à Ouandié qu’il ne connait pas le prix du sacrifice ? Moumié peut il recevoir les leçons de patriotisme de la part des nos pseudo intellectuels d’aujourd’hui ?
Après le choc, la colère, la peur et la tristesse, notre courbe du deuil se doit de commencer son ascension. Pour cela, nous devons accepter cette étape de manière humble, cohérente et responsable et ce, une bonne fois pour toute. Sur cette pierre de la maturité, le Cameroun pourra fièrement tourner la noble page du fils d’Edéa et de ses compagnons. Si on est sincère, on constatera simplement que ce que nous voulons aujourd’hui dans nos cœurs de loosers, de poltrons et d’hypocrites, c’est simplement ce que ces dignes combattants ont toujours voulu. Cette chose, c’est l’Unité du Peuple Camerounais. Uni, on aura assez de courage politique pour décréter la fin du CFA. Uni, on aura de la fermeté face à laquelle toutes ces églises bizarres et autres machins disparaitront exactement comme elles sont entrées. Uni, on n’aura besoin que de 5 minutes pour inscrire l’Agriculture dans la Constitution comme activité d’Etat.
Sur la touche le Cameroun a laissé et lésé beaucoup de ses enfants. Prière de les retrouver, de les ramener et d’en extraire tout ce qu’ils pourront offrir pour l’avènement un Pays décomplexé, d’une Nation prospère, d’un Peuple heureux. Dans cette démarche, achevons une bonne fois pour toute le  deuil de nos héros.
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