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NE QUITTE PAS LE FRANC CFA QUI VEUT MAIS QUI PEUT. PAUL BIYA EST INCAPABLE DE QUITTER LE CFA par Stéphane Fongang

Selon une phrase méprisante, que Paul Biya tente de léguer à l’histoire triste de notre pays, il est facile pour qui veut confisquer le pouvoir, comme lui, de tout faire pour s’y maintenir jusqu’à la volonté, peut être, divine si on le croit lorsqu’il lance de façon arrogante à haute voix à qui veut l’entendre : « Ne reste pas au pouvoir qui veut mais qui peut ».
On peut dire qu’il se donne raison quand il s’agit de son pouvoir et rien que son pouvoir, au point où il a kidnappé et mis en prison plusieurs dignes fils de ce pays. Il a aussi, avec la complicité de certains camerounais, fossoyeurs du bien être de la population, modifié la constitution en 2008 pour se maintenir au pouvoir tant qu’il le voudra. Comme quoi une fois de plus : « Ne reste pas au pouvoir qui veut mais qui peut ».
Pourtant, il en est tout autre quand il s’agit de répondre aux demandes pressantes de la population à créer une monnaie souveraine pour remplacer le Franc colonial CFA qui n’a cessé d’appauvrir les camerounais comme le révèlent plusieurs études.

En effet, Paul Biya, bon pour confisquer le pouvoir, mais nul pour alléger les souffrances de ses compatriotes. Malheureusement il ne peut point engager son pays sur la voie de sortie du système colonial du Franc CFA. Un système qui a fait son temps et qui aujourd’hui est vomis par les camerounais. Vous serez surpris car à la question de savoir quelle est sa position sur le CFA, la réponse qu’il donnera sera aussi simple mais réel comme il sait bien le dire: « ne quitte pas le franc CFA qui veut, mais qui peut ».
Dans ce cas de figure, ce qui va au delà d’une simple population qu’on manipule, en réalité, Paul Biya ne peut pas. Il n’a pas les moyens d’une politique monétaire autonome capable de permettre au Cameroun, aujourd’hui, d’abandonner le franc CFA pour créer une monnaie camerounaise souveraine comme le souhaitent tant ses compatriotes. Au même titre que la bourse des valeurs mobilières du Cameroun ou la CamerCo, qui est, il faut le dire, est un échec total, le Cameroun version Paul Biya, n’est pas prêt ou outillé pour quitter le CFA. Biya est incapable et il faut le dire, il faut le reconnaître.
Puisque, avant de gérer une monnaie souveraine, ne demander pas au système Biya, caractérisé par une corruption génétique, de gérer entre autres, une bourse des valeurs mobilières, s’acheter un simple avion, les péages routiers, de simples primes des joueurs, ou encore le payement des droits des artistes, puisque ce sont des tâches déjà assez compliquées pour son régime. C’est la triste réalité et que nous tous devons comprendre et méditer grâce à cette célèbre citation de Paulo Coelho qui voudrait que « Ce qui noie quelqu’un, ce n’est pas le plongeon, mais le fait de rester sous l’eau ». Ainsi dit et compris, devons-nous continuer à rester sous l’eau avec Paul Biya au pouvoir depuis 33 ans ou lui dire trop c’est trop? Là est la vraie question à se poser aujourd’hui, si nous souhaitons un jour avoir une monnaie souveraine, élément incontournable d’affirmation de soi et de fierté nationale.
Il est certains que Paul Biya n’entend pas quitter le pouvoir avant ou même en 2018. Cependant, si nous voulons sortir de la noyade qui nous maintient au fond du lac CFA et qui nous appauvrit chaque jour, au même titre que la question a été posé à Maurice Kamto, l’opposant, il faudrait avoir le courage de diriger la même question vers Paul Biya, le meilleur élève de la France, qui a, présentement, les deux mains sur le volant de la destinée du Cameroun : « Comment comptes-tu sortir le Cameroun du Franc d’appauvrissement CFA ?». Ce n’est que de cette façon qu’on pourra faire de ce sujet un véritable enjeu politique pour 2018. Chaque candidat devra être claire là-dessus. Il est bon pour nous de savoir, quelles seraient les mécanismes qu’il ou elle, mettra en place pour amorcer le passage à une monnaie camerounaise souveraine?
Comment une monnaie souveraine peut nous sortir de la pauvreté.
L’autonomie ou la souveraineté ne se donne pas on ne le dira jamais assez. Elle s’acquière tout le monde le sait. Et tant qu’il ne sera pas expressément et bien exigée de nos dirigeants, c’est-à-dire ceux là qui on les rênes du pouvoir et qui tiennent de leurs deux mains le volant de notre destinée, on ne verra jamais le bout du tunnel.
On restera toujours au fond de l’eau. Car, en fait, pour être plus claire, c’est avant tout à Paul Biya, actuellement au pouvoir, qu’il faut demander d’entreprendre une étude ou un référendum pour évaluer la possible création d’une monnaie camerounaise. Selon de nombreuses recherches, le franc CFA serait contre productif pour les pays qui l’utilisent, dans la mesure où il n’a pas aidé un seul des pays qui le possède comme monnaie à sortir du trou du sous-développement. Alors que tout au contraire tous les pays du Maghreb qui ont chacun leur monnaie nationale et souveraine, fonctionnent mieux que le Cameroun, la Côte d’Ivoire ou le Gabon, considérés comme les « lumières » des zones CFA.
Autant le dire, la Tunisie (1958), le Maroc (1959), voir même l’Algérie (1963) ou enfin la Mauritanie et Madagascar (1973) qui ont leur monnaie sont des pays qui émergent, et qui sont courtisés par le même hexagone. On peut donc se dire, pourquoi pas le Cameroun?
Puisque, contrairement à ces pays qui ont eu le courage, à travers des présidents forts et visionnaires, de passer à leurs monnaies, le maintien du franc CFA s’apparente à une servitude acceptée et tolérée par des présidents faibles, bon seulement pour se maintenir au pouvoir coûte que coûte, devant l’ex puissance colonisatrice, qui nous gouvernent et donc un des chefs de file est bel et bien Paul Biya, qui a reconnu lui-même être le meilleur élève de la France.
Alors que, et contrairement aux pays africains de la zone franc CFA, d’autres pays plus prompt à se battre pour une souverainement totale et non de façade, avaient compris que la souveraineté monétaire est un préalable à l’indépendance tout court. Et comme le disent si bien Audrey Nang Obame et Julien N’kolo Reteno dans leur article Le franc CFA, entre arnaque et imposture: « Mieux, la monnaie est un instrument au service du développement et même un instrument de cohésion sociale, donc un fait social. D’abord l’ex-Indochine (Cambodge, Laos, Viêtnam) en 1954, la Guinée et la Tunisie en 1958, le Maroc en 1959,
Le Mali l’a quittée en 1962 pour la réintégrer en 1984, l’Algérie en 1963, et enfin la Mauritanie et Madagascar en 1973. Ces pays ont vu dans cette zone monétaire, les germes d’une éternelle domination. Le principe fédéral (de Gaule en 1958) inspirant ce projet donne une large place au domaine de gestion commune, « qui doit comprendre la défense, la politique étrangère, la direction de l’économie, la politique des matières premières et la monnaie ». Le système actuel de dépendance des pays de la zone franc est une résultante directe des politiques coloniales du gouvernement français.
La création et le maintien de la domination française des économies de l’Afrique francophone sont le produit d’une longue période de colonisation française et la dépendance apprise des États africains. Pour la majeure partie de l’Afrique francophone, leurs banques centrales n’ont que des pouvoirs limités. La dépendance à l’égard de l’exploitation de ressources naturelles et le degré limité de diversification qui en découle, créent des risques en soumettant les économies de la région à de fortes variations de la croissance dues, en partie, à la volatilité des cours des matières premières. »
On peut donc conclure en disant qu’il est temps qu’au Cameroun, qu’on exige la tenue d’un référendum sur le Franc colonial CFA avec une question aussi simple que « Voulez-vous, oui ou non, nous donner le mandat d’entreprendre l’abandon du Franc CFA pour une monnaie camerounaise? ». Voilà Monsieur Biya, si vous avez le courage, essayez et vous verrez si c’est bien du « ne quitte pas qui veut mais qui peut ».
 Stéphane Fongang
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