1- Le caractère tribaliste du nouveau gouvernement est constant. Les postes-clés sont en très grande majorité détenus par les frères du village et du voisinage.
2- M. Biya a refusé de réduire la taille pléthorique du gouvernement pour ne pas être contrarié dans sa perpétuelle mise en œuvre de la fameuse théorie coloniale et aujoulatiste des macroéquilibres régionaux et des microdosages ethniques. Tous les hauts cadres de son parti ainsi que les alliés politiques sont maintenus au sein du gouvernement et la plupart en poste.
3- M. Biya vient de consolider sa cinquième colonne politico-économique qui a pour centre de gravité le trio Ferdinand Ngoh Ngoh-Louis Paul Motaze-Magloire Séraphin Fouda. Pour avoir piloté durant la dernière décennie les grands projets structurants et les Budgets d’investissement publics où la part belle a été faite à la région natale de son créateur, M. Motaze, véritable artificier de la conspiration régionaliste, revient en mission commandée au ministère de l’économie, du plan et de l’aménagement du territoire pour verrouiller le Recensement général de la population qui est annoncé et dont les résultats publiés seront déterminants pour la future élection présidentielle ainsi que pour les prochaines élections municipales et législatives en termes de découpage électoral.
4- Dans le domaine sécuritaire, le repli identitaire et tribaliste de M. Biya est manifeste. Les responsables en charge des questions de défense et de sécurité continuent d’appartenir à la même aire géographique.
5- M. Biya a accordé sans surprise une prime détestable à la malgouvernance. En nommant l’ex-Directeur de l’IUT de Douala au poste de ministre délégué auprès du ministre des travaux publics chargé des routes, il achève de fragiliser le Contrôle de discipline budgétaire et financière qui avait pourtant mis en débet le nouveau promu dans le cadre de la gestion de l’université de Douala. Le Contrôle de discipline budgétaire et financière qui est logé au ministère du contrôle supérieur de l’Etat est une instance stratégique de contrôle de la fortune de l’Etat. Les détournements de deniers publics, les fractionnements des marchés publics, le népotisme et la corruption continueront d’être érigés en méthode de gestion des affaires publiques.
6- Ce nième gouvernement en 33 ans de règne ne changera absolument rien au quotidien des camerounais qui seront toujours assénés par la misère et la pauvreté rampantes. En maintenant en poste certains ministres notamment les ministres en charge de l’eau et de l’énergie, du travail, de l’emploi, de la santé, de la justice, de l’enseignement supérieur et autres, aucun changement notable n’est à espérer dans la politique de la santé, dans l’approvisionnement en eau et électricité, dans l’indépendance de la magistrature, dans l’activité économique, dans l’amélioration des conditions de vie des salariés et des retraités, dans l’amélioration des conditions de vie des étudiants et des enseignants des universités et grandes écoles, dans le développement des infrastructures universitaires.
Pour terminer, il y a lieu de se rendre à l’évidence que les nouvelles créatures tout comme les anciennes ont été cooptées pour toujours échouer. Le véritable remaniement ou réaménagement interviendra lorsque M. Biya quittera le pouvoir. Il n y a rien à attendre de cette nouvelle équipe du fait de l’hyperprésidentialisme de M. Biya. J’ai toujours été surpris que des compatriotes soient surpris des faits et gestes du monarque. La montagne que des naïfs scrutaient depuis le 31 décembre 2013 a comme prévu accouché d’une petite souris
Honorable Jean Michel NINTCHEU,Député de la Nation
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