Leurs récurrents mouvements d’humeur résultent des récentes mesures décidées par le chef de l’état depuis son retour d’Allemagne le samedi 12 septembre dernier : Mise à la disposition des militaires camerounais de retour de Centrafrique de la somme de six (06) milliards de FCFA, Décret portant rémunération des délégués du gouvernement et de leurs adjoints, des maires et de leurs adjoints. « Les petits vieux » comme on les appelle affectueusement, s’estiment donc lésés, obligés de faire entendre leur voix car, l’Homme-lion ne sort de sa réserve que lorsque les gens descendent dans la rue et manifestent bruyamment. Il convient cependant, d’inviter les pouvoirs publics et surtout le sapeur-pompier N°1, Paul Biya à donner des instructions et des directives pour ces personnes nécessiteuses, abandonnées à elles-mêmes et fragiles.
Pourquoi depuis 26 ans, le président Paul Biya n’arrive- t-il pas à résoudre ce problème pour satisfaire ces femmes et ces hommes qui ont pourtant servi loyalement et avec abnégation leur pays sans chantage aucun et dont certains sont de nos jours décédés dans le plus grand dénuement ? Pourquoi ne pas leur payer leur dû quand on se souvient que certaines de ces entreprises ont rapporté de l’argent qui a servi à d’autres fins et surtout à sortir le Cameroun de son honteuse situation de Pays Pauvre très endetté (PPte) ?
Quand on fait un tour du côté du Ministère des Finances, on a les larmes aux yeux quand on découvre le physique dégingandé de ces petits vieux, on en vient à se demander pourquoi le chef de l’état ne se penche pas sur leur cas désespéré ? on peut cependant comprendre la réaction du pouvoir en place qui ne redoute rien de ces petits vieux, qui, en fait, ne représentent aucune menace pour le pouvoir RDPC. Ils n’ont ni armes, ni aucun moyen de pression susceptible d’ébranler le pouvoir, de le mettre en danger. Même les forces de maintien de l’ordre envoyées sur les lieux pour faire régner l’ordre républicain ont du mal à user de la violence face à ces petits vieux sans défense. « Le président de la République n’ignore pas notre situation. Nous avons compris qu’il est le président pour certains Camerounais et non pour tous les Camerounais parce qu’au moindre petit geste des militaires, il réagit, nous qui sommes dans la rue tous les jours, il nous ignore et pourtant c’est lui qui a autorisé la fermeture de nos sociétés ». c’est le cri de désespoir de l’un de ces petits vieux qui parle également des musiciens qui sont en train de décharger leurs frais sur ordre du chef de l’état. Joseph A. âgé de 75 ans estime que la nation ne s’occupe pas de leur cas dans la mesure où certains de leurs pairs sont décédés et leurs enfants ne peuvent plus aller à l’école. Les pouvoirs publics ne s’occupent point de nous alors que nous sommes du 3e âge, qui signifie maladies, précarité, faiblesse des revenus et, surtout, l’abandon par tout le monde.
On nous demande d’aller au village. Nous n’en disconvenons point, mais qu’on paye nos droits et notre reliquat. Cependant, à l’endroit des pouvoirs publics et de la nation toute entière, le chef de l’état a pris cette habitude lors de l’augmentation des salaires des fonctionnaires et des employés des services privés et parapublics, de ne jamais s’occuper des retraités car, pour lui, ce sont des laissés pour compte qui ne représentent ni menace, ni faim. Pourtant, lors des élections présidentielles, les voix de ces petits vieux contribuent toujours à le faire réélire.
Pourquoi donc, ne pas leur renvoyer la balle ? Je me souviens, lors de l’élection présidentielle de 2002 en France, Jacques Chirac était président candidat et Lionel Jospin, premier Ministre de la cohabitation et challenger. Au cours d’un entretien avec la presse, Lionel Jospin avait traité Jacques Chirac de personne du 3e âge et toutes les personnes de cette catégorie s’étaient liguées contre lui et avaient accordé leurs voix au candidat Jacques Chirac. Au 2e tour, le Pen et Chirac se retrouvaient sans Lionel Jospin. Avis donc à M. Paul Biya, lui-même du 3e âge, de ne point négliger ses congénères et de résoudre leurs problèmes.
Le Cameroun ne manque point de moyens pour résoudre ce problème des petits vieux car, il reste le président de tous les camerounais, du 1er au 3e âge. Ceux qui ont rendu des services à la nation du temps de leur vigueur doivent être récompensés par la nation au même titre que les actifs actuels. Il n’y a point de honte à être vieux car, c’est une grâce divine et n’atteint point cet âge vénérable et honorable qui veut, mais qui peut par la grâce de Dieu. Ce problème dure et perdure depuis 26 ans, c’est juste une simple question de volonté politique. Je me souviens également de ces propos de l’un de ces petits vieux qui affirmait qu’il y a un temps pour tout et que le meilleur temps, c’est celui de Dieu et non celui des Hommes. Tout a un début et une fin. J’espère que je ne suis pas un avocat du diable en évoquant ce problème des primes des petits vieux. Le président Paul Biya est et demeure le président de tous les camerounais, du 1er au 3e âge et l’on affirme qu’on reste jeune de 7 à 77 ans comme pour rigoler allègrement.
Heureusement, le Cameroun, c’est le Cameroun ! Je termine par cette assertion de Monseigneur Jean Zoa, défunt Archevêque de Yaoundé qui affirmait lors de la catastrophe de Nsam en 1998 «S’il y en a beaucoup, qu’il y en ait beaucoup pour tout le monde. S’il y en a peu, qu’il y en ait peu pour tout le monde. S’il n’y a rien, qu’il n’y ait rien pour qui que ce soit !».
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