Au cours de cette cérémonie placée sous le thème : « l’invisibilité des droits de l’Homme», Me Jackson Ngnié Kamga a indiqué que le barreau du Cameroun doit mettre en place dès le premier trimestre de l’année 2016 un projet visant à améliorer sensiblement les conditions de détention. « Au Cameroun, les conditions de détention sont un phénomène extrêmement choquant. Les avocats ne peuvent plus supporter de voir les Camerounais traités comme du bétail sous le prétexte qu’ils auraient commis un délit ou un crime. Quelles que soient les raisons pour lesquelles ils sont gardés en prison, ils méritent des conditions décentes », a-t-il martelé.
« En effet la prison devrait avoir pour objectif de contribuer au maintien d’une société juste, vivant en paix et en sécurité, d’une part, en assurant l’exécution des peines par des mesures de garde et de surveillance sécuritaire et humaine, et d’autre part, en aidant au moyen de programmes appropriés dans les pénitenciers ou dans la collectivité, à la réadaptation des délinquants et à leur réinsertion social à titre de citoyens respectueux des lois de la République », écrivait Vincent Sosthène Fouda .
Ce rapport, ajoutait alors qu’il devait être introduit au sein des prisons camerounaises cinq valeurs que sont le respect de la dignité, des droit et du potentiel de croissance personnelle et de développement de l’individu, la reconnaissance du potentiel du détenu de vivre en tant que citoyen respectueux des lois, la reconnaissance de l’importance du personnel de nos prisons et la valorisation de son travail, la reconnaissance de sa force et de sa ressource principale dans la réalisation de ses objectifs de la qualité des rapports humains entre autres. Sur la question, Francis Sabeng Oloumou, chef service administratif et financier à la prison de Kondengui indiquait il y a quelque temps : « à la prison de Kondengui on a environ 4200 détenus pour 120 mineurs et à peu près 120 femmes logés dans 14 quartiers inégalement répartis. Ces détenus sont encadrés par 393 personnels. Ce qui est insuffisant par rapport au ratio international ». Il expliquait que les quartiers 8 et 9 ou encore «Kossovo», ont des effectifs pléthoriques. Et qu’un seul de ces secteurs compte près de 1300 détenus. Autant d’arguments qui confortent la position du barreau sur les conditions de détentions dans les prisons camerounaises.
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