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AH, SI SEULEMENT BIYA FAISAIT CE QU’IL DIT ! par Jean-Pierr​e Djemba

Lorsque l’on fera le bilan de la gouvernance du président Biya, l’on regrettera que le chef de l’Etat ne se soit pas du tout inspiré des upécistes qui disent ce qu’ils font et font se qu’ils disent. En effet, de son livre, « Pour le libéralisme communautaire », à ses discours, on s’aperçoit en le lisant, que le président de la République ne manque d’idées sur le Cameroun. De bonnes idées même. A l’aune de sa pratique, on s’aperçoit malheureusement qu’il y a un gap entre ce qu’il dit et ce qu’il fait. Au ce sujet des bonnes dont foisonnent ses écrits, je me souviens même que, c’est notamment à partir de lecture de son livre, Pour le libéralisme communautaire que j’avais ramené du Cameroun ou j’avais été en vacance en 1989, que s’échafauda l’idée du retour d’exil de Woungly-Massaga qui vivait alors en Angola et dont j’étais déjà, le collaborateur à l’époque et qui, de passage en France, l’avait trouvé dans ma bibliothèque.
Dire c’est bien, mais faire c’est encore mieux. Dire et faire est donc l’idéal pour tout homme en charge du destin de son pays comme l’est le président Biya pour le Cameroun depuis 1982. Si cette praxis avait été en cours au Cameroun depuis l’arrivée du président Biya à la tête de l’Etat, nous serions certainement loin aujourd’hui et n’aurions pas de doute sur la promesse de l’émergence en 2035 qu’il nous fait. Peut-on rattraper le temps perdu ou si l’on préfère, le président Biya peut-il rattraper le temps qu’il nous a fait perdre depuis 1982 ? Non Car, même si comparaison n’est pas raison, on peut tout de même dire que la construction d’un pays a une sorte d’analogie avec la thérapie d’une maladie. En effet, pour ces deux choses il y a la nécessité d’un diagnostic, puis d’une ordonnance. Si dans ce mode opératoire qui est déterminant dans les résultats que l’on veut obtenir, à savoir dans un cas, soigner la maladie, et dans l’autre faire progresser le pays, le Cameroun, les choses ne sont pas faite à temps et rigoureusement, il est difficile de les rattraper car, le pays comme la maladie auront évolué et muté dans la pire des hypothèses. Dans son adresse à la jeunesse comme dans ses vœux de fin d’année, le président Biya le reconnait d’ailleurs lui-même dans le constat alarmant qu’il fait au sujet du Cameroun. C’est vraiment dommage qu’il en soit rendu simplement à devoir constater son propre échec alors que les Camerounais attendaient eux, à la suite d’une action gouvernementale réfléchie, intelligente, concertée, efficace, collective et massive, des lendemains qui chantent. C’est en effet ce que voulaient ces héros de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) ces patriotes auxquels, il rend aujourd’hui hommage dans la conclusion de son discours à la jeunesse dans les termes suivants :
« Chers jeunes compatriotes,
Comme vous le voyez, les choses bougent au Cameroun. Le mouvement est lancé et il est irréversible. C’est vous qui en serez les principaux acteurs.
Avant de conclure, je voudrais qu’ensemble nous nous reportions cinquante ou soixante ans en arrière. C’est de l’Histoire, me direz-vous. Certes, mais nous n’en avons peut-être pas tiré toutes les leçons.
A cette époque troublée, ceux qui rêvaient de l’indépendance et de l’unité nationale étaient des jeunes comme vous. Ils différaient sur bien des points : l’idéologie, le parti, la stratégie, la tactique. Mais l’objectif était clair : la LIBERTE. Et beaucoup se sont engagés dans ce combat, au péril de leur vie.
Aujourd’hui, les enjeux sont d’une autre nature. L’engagement que je vous demande ne requiert pas le sacrifice de votre vie. Il n’en reste pas moins essentiel. Il s’agit pour notre pays d’accéder à un niveau de développement tel que chaque Camerounais puisse vivre honorablement de son travail, élever dignement ses enfants, être logé décemment et protégé contre la maladie.
Telle est, mes jeunes compatriotes, la tâche qui vous revient désormais.
Un de mes vieux amis, Richard Mboumah Kohomme pour ne pas le citer, me disait, il n’y a pas bien longtemps, en évoquant le fait que le président Biya n’ait pas curieusement pensé à inclure Woungly-Massaga dans son contigent des 30 sénateurs, que : « Etre malin ne veut pas dire être intelligent ». Oui, pour marquer véritablement, sincèrement et politiquement sa reconnaissance à ceux dont il parle à la fin de son discours du 10 février 2014 à la jeunesse camerounaise, il semble avoir là encore manquer une occasion en or car NGOUO WOUNGLY-MASSAGA CDT KISSAMBA, Vétéran de l’UPC et de
l’ALNK, alias Commandant KISSAMBA, Ancien Membre du Comité Révolutionnaire de l’UPC présidé par Ernest OUANDIE, Ancien Commandant en Chef Opérationnel du IIème Front de l’Armée de Libération Nationale du Kamerun (ALNK), Ancien et dernier Secrétaire Général de l’UPC unie…, etc, etc, est objectivement, qu’on l’aime ou pas, le dernier responsable survivant de cette race d‘hommes.
Jean-Pierre Djemba, militant de l’UPC depuis 1975.
Lorsque, dans quelques semaines, nous célèbrerons le cinquantenaire de la Réunification, complément de notre indépendance, je vous prie d’avoir une pensée pour ceux qui se sont sacrifiés afin que vous puissiez vivre dans une société de liberté et de progrès.
Bonne Fête de la Jeunesse à toutes et à tous.
Vive la jeunesse camerounaise !
Vive le Cameroun ! »
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