La directrice générale du Fmi, tout en saluant la "résilience" de l'économie camerounaise soutenue par le commerce, l'artisanat, les Pme, recommande "l'amélioration du climat des affaires".
Beaucoup a été fait, mais beaucoup reste à faire. Ainsi peut être résumé le regard de Christine Lagarde sur les performances économiques du Cameroun. En visite officielle au Cameroun du 7 au 9 janvier, la directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi) a eu des échanges avec le président de la République, le Premier ministre, le ministre des Finances, le gouverneur de la Banque des états de l'Afrique centrale (Beac), le président de la commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac), les représentants du secteur privé et bien d'autres hauts responsables.
On gardera de cette visite dense deux phrases fortes. La première porte sur la résilience de l'économie camerounaise. "Cette performance, dira Mme Lagarde, contraste avec les projections de croissance d'environ 2% pour la Cemac dans son ensemble." La seconde a trait à un climat des affaires "peu propice à l'investissement privé". Par climat des affaires, il faut comprendre toutes les problématiques liées à la mal-gouvernance, à la corruption, aux lenteurs administratives, au laxisme, à l'inertie, aux tracasseries diverses, etc.
La patronne du Fmi recommande, avec l'humilité qui la caractérise – du moins en public –, des "mesures supplémentaires destinées à faciliter les activités du secteur privé et à renforcer l'intégration régionale", seuls leviers permettant "d'assurer une croissance rapide". Pour l'année 2015, le taux de croissance du Cameroun a tourné autour de 6% alors que, dans le même espace de temps, les recettes pétroliêres ont drastiquement chuté et la facture de la guerre contre Boko Haram a explosé. Comment cela a-t-il été possible ?
Aux origines d'un taux "formidable"
Dans son adresse à la nation le 31 décembre dernier, le président de la République avait indiqué que l'économie camerounaise avait su résister dans un environnement international défavorable, elle qui a maintenu ses prévisions de croissance à 6% avec une inflation limitée à un peu moins de 3%.
S'agissant de ce taux de croissance, plusieurs observateurs interrogés soulignent que les projets structurants (barrages hydroélectriques, port en eau profonde de Kribi, etc.) n'ont nullement pris une part active à cette performance du Cameroun. La raison en est que les projets structurants non seulement ne produisent pas encore de bénéfices, mais en plus représentent un important poste de la dépense publique dans la mesure où la contrepartie de l'Etat est exigée, par les financiers internationaux, pour leur réalisation.
Dans la réalité, la croissance en 2015 fut, selon le chef de l'Etat dans son toast en l'honneur de la directrice générale du Fmi, le 7 janvier, la résultante d'une "économie diversifiée". Des secteurs tels que le commerce, l'artisanat, les petites et moyennes entreprises ont ainsi contribué à la résilience de l'économie camerounaise et à l'atteinte d'une croissance que même certains pays développés envient secrêtement. Même si la croissance n'est pas inclusive dans la mesure où tous les Camerounais n'en profitent pas en termes d'emplois, d'amélioration de niveau de vie ou encore d'allocations, il y a lieu de saluer les artisans institutionnels de cette performance honorable.
Quelques artisans de la croissance à 6%.
Le ministêre des Finances s'est remarquablement hissé à la hauteur des attentes en payant réguliêrement les salaires des agents de l'Etat ainsi que les prestations des opérateurs économiques. Au Commerce, on s'est attelé à combattre l'inflation et la pénurie des produits de premiêre nécessité, et à organiser le secteur dans le sens de la préservation des intérêts de toutes les parties. Au département des Petites et moyennes entreprises, de l'économie sociale et de l'Artisanat, il est constaté un net accroissement de la viabilité du domaine, véritable fer de lance de l'économie nationale. Quand on sait que la banque est à l'entreprise ce que l'air est aux poumons, l'ouverture, l'année derniêre, de la Banque des petites et moyennes entreprises constitue une réelle avancée.
La Météo : Michel Tafou
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