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Terrorisme : Comment éviter les attentats kamikazes à l’Extrême-Nord ? par Denis Nkwebo


 Au moins 22 attentats en un mois. La côte d'alerte est dépassée. Les solutions manquent le plus.

 La guerre contre Boko Haram est-elle terminée, comme l'affirmaient il y a quelques mois certaines autorités camerounaises en poste dans le chef-lieu de la région de l'Extrême-Nord ? Les événements survenus ces derniers jours sur la ligne frontalière nord-ouest entre le Cameroun et le Nigeria bat en brèche l'optimisme des partisans de la guerre éclaire que devait mener les forces de défense et de sécurité du Cameroun, face aux insurgés qui, de l'enlèvement des expatriés à la pose des bombes en passant par des assauts massifs contre des positions militaires, avancent masqués. Les assaillants qui dictent leur loi sur une partie de la bande " sahélienne " camerounaises ont en plus la particularité de rompre avec les habitudes des forces djihadistes d'ailleurs : ils n'ont jamais revendiqué un seul attentat perpétré au Cameroun ; ils n'ont jamais officiellement revendiqué les prises d'otages.

Au plus, l'opinion s'est-elle contentée des revendications rapportées par certains médias étrangers, qui ont par la suite fait écho d'un changement de nom de la nébuleuse " Boko Haram ". Depuis lors, une bande transfrontalière entre le Cameroun, le Tchad, le Nigeria et le Niger est sérieusement menacée par des insurgés qui n'ont ni tête ni visage, mais sèment la terreur. Au Cameroun, les experts, avec ou sans titres, qui sont montés en puissance à la faveur de cette fissure sécuritaire sur le flanc nord-ouest de la frontière, affirment que les forces de défense et de sécurité font face à une guerre asymétrique.

La bonne compréhension de cette justification montre combien militaires et civiles ont préparé le pays entier au pire, tout en affirmant de manière péremptoire que " Boko Haram " vaincue, agissait par lâcheté. Après avoir épousé cette posture, le chef de l'Etat, Paul Biya, lors de son discours à la nation le 31 décembre 2015, soutenait que la guerre contre " Boko Haram " n'est pas terminée. Informé qu'il est, le chef suprême des armées camerounaises a pris tous les opérationnels et les théoriciens de la guerre au septentrion à défaut. Puis, entre le 1er et le 30 janvier 2016, les kamikazes se sont fait exploser au moins 22 fois dans la région de l'Extrême-Nord, faisant près de 100 morts.

Même le Nigeria voisin, présenté par les " théoriciens " camerounais de " Boko Haram " comme le seul et unique refuge des insurgés, n'a pas connu un tel record d'attaques suicides. L'Irak réputée pour ses interminables explosions à la bombe n'as pas connu pire sort depuis que les forces internationales s'activent pour sauver le pays de Saddam Hussein. Progressivement  donc, le Cameroun et sa région de l'Extrême-Nord ont été faits sanctuaire des bombes humaines qui font couler du sang tous les jours.

Terrorisme contre le terrorisme

A la suite du tout premier attentat de Maroua, les autorités camerounaises avaient vu venir la phase actuelle de la guerre. A la rentrée scolaire de septembre 2015, les mesures de sécurité avaient été renforcées dans tous les grandes villes, sur les principaux axes routiers, dans les agences de voyage et dans toutes les écoles. Le temps de la vigilance accrue est aujourd'hui révolu. Il ne reste plus que des détecteurs de métaux de fortune, tenus par des hommes sans morale et sans réflexes sécuritaires, et même par des écoliers. Les véhicules entrent et sortent de Yaoundé sous le regard souriant des hommes en tenue dont le seul exploit aux postes de contrôle consistent à faire descendre des bus les passagers qui remontent dans les véhicules sur simple présentation de la carte nationale d'identité.

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Le Jour : Denis Nkwebo
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