
Sur le plan strictement juridique, nous observons que, de plus en plus, l’exécutif n’est pas en accord avec la justice camerounaise lorsqu’elle rend ses décisions. Et c’est ce que je ne cesse de décrier, j’observe que la justice au Cameroun n’est pas dite par le juge, elle est dite par le Prince (Paul Biya, NDLR). Et la question du sort du Tribunal criminel spécial se pose. Le contentieux qui a opposé ma consœur à l’État du Cameroun, n’aurait jamais dû aboutir au Tribunal puisqu’il s’agit au départ d’une banale question d’honoraire d’avocat non arrêté.
Ensuite, l’on observe que les décisions rendues pas les juges ont eu pour conséquence d’aggraver le sort de notre consœur au niveau du Tribunal criminel spécial et de la Cour suprême. On se rend compte que ces juges ont été désavoués pas le Prince. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir quelle crédibilité pouvons-nous attacher aujourd’hui aux décisions rendues pas nos juges.
Nous notons simplement que les décisions en matière pénale, notamment en matière de détournement de deniers publics, sont souvent le reflet de la politique pénale criminelle décidée, organisée et mise en œuvre par la Chancellerie. Je conclus au vu de tout ceci qu’au Cameroun, la justice ne dépend plus des juges, mais elle dépend plutôt du Prince»
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