Après l’observation d’une période de deuil à nous imposée par la mort, dans des conditions atroces de nos compatriotes durant le voyage du train 152 de la compagnie CAMRAIL, je sors de ma réserve et exprime ma révolte.
En 2006, il y’a dix ans de cela, l’ACDIC a organisé un dîner parlementaire, doublé d’une conférence de presse à l’effet de présenter les résultats de l’étude sur les conditions de transport par voie ferroviaire au Cameroun. ‘’TRAIN SANS SOUFFRANCE’’ était l’intitulé de cette très importante campagne de plaidoyer. Centrée sur l’itinéraire N’Gaoundéré-Yaoundé, il s’agissait d’une étude pilote dont les conclusions et recommandations avaient vocation à une application nationale.
A l’époque nous avions mis en exergue et présenté à nos parlementaires et journalistes:
- Les conditions de la cession de la REGIEFERCAM à CAMRAIL dont le double objectif affiché par les officiels était une meilleure gestion financière de la société d’une part, et l’amélioration de la qualité des services d’autre part;
- Nous avions présenté une évaluation fortement défavorable portant sur l’inadéquation des objectifs annoncés et des résultats observés dans la pratique;
- Entre autres nous y mettions déjà clairement en lumière les responsabilités prévues dans la concession en ce qui concerne les déraillements par exemple;
- Nous mettions aussi en exergue le climat social tendu (grèves des employés…) et les conditions de travail difficile (Utilisation de la créosote dans la maintenance…)
- Nous relevions le non-fonctionnement du comité de suivi sensé ‘’suivre’’ l’application des termes de la convention (ETAT-CAMRAIL);
- Le retard de la réalisation des investissements prévus y était soulevé;
- Nous notions la présence de matériel d’occasion pourtant présenté comme neuf;
- Notre évaluation soulignait aussi l’explosion du coût de transport des usagers et des marchandises…
J’ACCUSE LES PARLEMENTAIRES de n’avoir rien fait et de continuer de ne rien faire
J’ACCUSE LES PARLEMENTAIRES de n’avoir rien fait et de continuer de ne rien faire
J’ACCUSE LE GOUVERNEMENT et ses démembrements pour, entre autres, sa défaillance criarde dans l’effectivité du travail du comité de suivi.
J’ACCUSE CAMRAIL, cette dernière ayant obtenu de nous une lettre de félicitations suite à des mesures correctives qu’elle initia au lendemain de la parution de notre étude, s’est arrêtée en chemin. Autrement la tragédie d’Eseka ne serait pas en train de meurtrir avec autant de douleur nos cœurs.
Néanmoins, dans l’attente des conclusions de l’enquête gouvernementale en cours, l’ACDIC se réserve le droit absolu d’engager des poursuites judiciaires en vue de demeurer en conformité avec les idéaux qui la structurent et en fondent l’objet.
Je saisis cette occasion pour, une fois de plus, présenter au nom de l’ACDIC et en mon nom propre nos condoléances les plus attristées aux familles si horriblement endeuillées.
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