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L’intégration par le foot
Modèle de gestion, l’équipe de Mfou qui savoure aujourd’hui un premier sacre national s’affiche comme un véritable concentré de vie commune assumée. La jeunesse reste son credo. Aimé Zang, 39 ans a créé son club alors qu’il n’avait que 29 ans. Oumarou Sokpa, l’entraineur n’a que 36 ans. En outre, la moyenne d’âge des dirigeants de l’équipe n’excède guère 38 ans. C’est la jeunesse qui a pris le pouvoir ! Apejes est aussi un véritable laboratoire de l’intégration nationale à la Camerounaise. On a entendu certains esprits retors crier à la victoire des Beti contre les Bamilékés après le sacre des bleu et blanc dimanche dernier. Mon œil ! Savent-ils seulement que Léon Zang lui-même se réclame de la chefferie Bateseng’la dans la Menoua ? Savent-ils que ce jeune président visionnaire a bénéficié à ses débuts de l’appui massif d’un certain Idriss Carlos Kameni, son ami d’enfance avec qui il s’est malheureusement brouillé du fait de l’action d’esprits malveillants ? Savent-ils que le manager général d’Apejes s’appelle Fogouh Daniel, que le Secrétaire Général a pour nom Francis Fankam, que le directeur sportif se nomme Titti François Roger ? Je voue un indicible mépris aux partisans de la catégorisation tribale. Soufrez donc que je ne décline les « villages » de ces jeunes passionnés que vous saurez sans doute identifier par vous-mêmes.
Pourquoi diantre ces adeptes du bellicisme ethnique sont-ils si sensibles à toute initiative de consolidation de l’unité nationale ? Par les valeurs qu’il véhicule, le football reste un formidable creuset de construction nationale. On le sait, mais certains se limitent aux slogans. Aimé Léon Zang est passé à l’action en montant une équipe où on cultive le mérite, l’effort et la convivialité tribale. On voit d’ici poindre des élites opportunistes du département de la Mefou et Afamba qui n’ont jamais remis une seule palette d’eau à l’équipe par le passé et se découvrent subitement des vertus de supporters acharnés d’Apejes de Mfou. Décidément, dame récupération ne sait même pas se faire belle pour séduire son monde. Qu’elle aille donc tomber des cœurs ailleurs que dans le sacré pré carré de notre déesse football. Ici, seule compte la vérité des stades. Les plus méritants sont célébrés. Les médiocres sont appelés à aller mieux se pouvoir. Bamboutos n’a pas perdu parce qu’il vient de Mbouda, mais bien parce que le fond de jeu rachitique de ce club tranche superbement avec le volume et la ferveur de ces supporters. Apejes n’a pas gagné par qu’il vient de Mfou, mais bien parce que son modèle est une ode à l’exemplarité footballistique. Que cela soit dit… et entendu.
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