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DÉPRAVATION DES MŒURS À LA TÉLÉVISION : OÙ EST PASSÉ LE CONSEIL NATIONAL DE LA COMMUNICATION ? LETTRE OUVERTE À MGR JOSEPH BEFE ATEBA par Alphonse AYISSI ABENA

La nature des images qui passent sur le petit écran et les comportements vestimentaires et civiques des jeunes ne sont pas de nature rassurante. Dans nombre des clips et émissions qui passent sur les chaînes de télévision, l’exhibition des parties intimes du corps chez les jeunes filles, l’alcoolisme,  le tabagisme  et  la banalisation de l’homosexualité occupent la majeure partie du temps. Pour un pays comme le nôtre qui considère sa jeunesse comme le « fer de lance de la Nation »,  l’avenir est incertain. La dépravation des mœurs bat son plein. Les programmes violents ou pornographiques sont diffusés dans des tranches horaires susceptibles d’être regardées par les enfants de 7 heures à 22 heures 30.

La Ligue camerounaise des consommateurs tire la sonnette d’alarme et interpelle dans cette lettre ouverte Mgr BEFE ATEBA, président du conseil national de la communication.
Monsieur le Président du CNC,
Au regret de vous exposer :
LES MEDIAS ET LES MINEURS D’AGE :
Qu’avec le plus grand mépris pour les enfants et les personnes les plus vulnérables, mais aussi pour tous les téléspectateurs et auditeurs qui les font vivre, les médias
camerounais publics comme privés, dans leur plus grande majorité, présentent prioritairement les nouvelles les plus atroces, les plus choquantes, et les plus sanglantes, engendrant, outre une banalisation de la violence, une sinistrose générale, une absence d’espoir et de perspective d’avenir.
Aujourd’hui les trois acteurs de la socialisation de l’enfant que sont les familles, les éducateurs et les medias fonctionnent isolément.
La télévision éduque de plus en plus à la violence, au refus de l’effort, au culte des paillettes et de l’argent facile mais encore à la transgression des interdits sociaux et leur banalisation (homosexualité, consommation du tabac, d’alcool et de stupéfiant).
Pourtant les textes qui fondent la dimension d’intérêt général de la défense et protection des mineurs d’âge ne manquent pas :
Au plan international, le beau texte de la Déclaration Internationale des Droits de l’Enfant, de novembre 1989, ratifié par le Cameroun, pose des principes fondamentaux :
Art. 13  Reconnaissance de la liberté d’expression de l’enfant (droits de rechercher, recevoir, répandre des informations et des idées) ;
Art.17 Reconnaissance de l’importance de la fonction remplie par les médias (…) et encouragements des medias à diffuser une information et des matériels qui présentent une utilité sociale et culturelle pour l’enfant dans l’article 29  qui définit les buts de l’éducation de l’enfant ;  
Art. 29 Ces buts sont : favoriser le développement de la personnalité de l’enfant ; inculper à l’enfant le respect des droits de l’homme, le respect de ses parents, de son identité, de sa langue, de ses valeurs culturelles ; préparer l’enfant à assurer les responsabilités de la vie dans une société libérale.
Au plan national le décret N°2000/158 du 03 avril 2000 du Premier Ministre fixant les conditions et les modalités de création et d’exploitation des entreprises privées de communication audiovisuelle dans son chapitre IV des règles de programmation et de déontologie générale il en ressort ceci :
Art. 32  Exhortation des entreprises privées de communication audiovisuelle à s’abstenir de diffuser les émissions comportant des scènes de nature à porter atteinte aux bonnes mœurs et à la pudeur, notamment celles des enfants et des adolescents.  
Art. 33  Exhortation des entreprises privées de communication audiovisuelle à s’abstenir de diffuser les émissions à caractère érotique ou incitant à la violence. 
Monsieur le Président, la délinquance des jeunes qui aujourd’hui  accapare l’attention de la classe politique et des médias, est avant tout le signe d’une perte de repère qui concerne d’abord les adultes, responsables de la transmission des valeurs fondamentales auprès des jeunes. Cette transmission a cependant des caractéristiques paradoxales, notamment pour la télévision : juxtaposition aléatoire d’émissions du fait de l’accès à des canaux multiples, mélange des genres (fiction, information, publicité), importation massive des programmes étrangers (en particulier anglo-saxon et Sud-américain), occidentalisation des formats et de contenus avec pour corolaire la valorisation du caractère spectaculaire de la violence. 
La surreprésentation de la violence individualiste présentée comme seule solution à tous les conflits, dans les produits importés de l’Europe et des Etats Unis est en effet l’un des éléments qui participe à l’acculturation de notre jeunesse.
Cette schizophrénie culturelle dans un pays qui a fait du combat culturel son cheval de bataille est difficilement compréhensible. Elle rend les enfants et les adolescents étrangers à leur propre culture et à leurs propres aspirations.
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Considérant l’une des missions de la LCC (Ligue Camerounaise des Consommateurs) qui est celle de la promotion et la protection des intérêts du consommateur, nous exhortons Monsieur le Président du CNC à prendre en compte nos revendications suivantes : 
L’utilisation par les chaînes de télé locales de la signalétique de jeunesse afin de permettre aux parents d’adapter les programmes à l’âge de l’enfant ;  
La création des comités de visionnage au sein des chaînes de télé locales dont le rôle sera la classification individuelle et spécifique de chaque programme ;
L’instauration d’un comité de dialogue et médiation entre familles, éducateurs, médias et pouvoirs publics autour de la socialisation de l’enfant. 
L’instauration des quotas de diffusion (90% du temps d’antenne consacré aux œuvres camerounaises)
LES DROITS DES PERSONNES SOURDES ET MALENTENDANTES
Par ailleurs, l’accès à l’information est un droit fondamental, nous devons malheureusement constater que celui-ci n’est pas appliqué pour les personnes sourdes et malentendantes. Pourtant, l’accès à l’information et à la connaissance est primordial pour faciliter l’intégration socioprofessionnelle des sourds. Il faut savoir qu’un pourcentage de plus en plus préoccupant de la population camerounaise présente des déficiences auditives.  
La télévision est la principale sinon la seule source d’information pour les personnes sourdes et malentendantes. 
Considérant la loi N° 2010/002 du 13 avril 2010 portant protection et promotion des personnes handicapées, en son article 33 il en ressort que : « l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et la société civile prennent toutes les mesures appropriées pour faciliter l’accès des personnes handicapées aux technologies de l’information et de la communication. (…)» ;
Nous exhortons une fois de plus, Mgr Joseph BEFE ATEBA, à prendre en considération les revendications ci-contre : 
1.La diffusion des journaux télévisés de la CRTV avec traduction gestuelle
2.Le sous-titrage des émissions télévisées à l’attention des personnes sourdes et malentendantes
3.La diffusion des émissions télévisées interprétées en langue des signes
4.La diffusion d’un programme destiné aux personnes sourdes et malentendantes
Un immense effort doit être fait dans cette direction. Il est urgent de traiter ces questions avec le souci de tous et particulièrement du mineur et de la personne atteinte de la déficience auditive, tous des consommateurs des produits télévisuels.
Vous remerciant de l’attention que vous accorderiez à cette lettre, veuillez croire, Monsieur le Président du CNC,  à l’assurance de notre parfaite considération. 
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