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Laissons partir Charles Ateba Eyéné dans la dignité par Vincent-Sosthène FOUDA

Laissons partir Charles Ateba Eyéné dans la dignité que nous devons à tout mort !

Dis-moi comment tu traites tes morts, et je parlerai mieux de toi, c’est ce qui me vient à l’esprit depuis le décès de Charles Ateba Eyene et tout ce qui entoure aujourd’hui l’organisation de ses obsèques. Est-il pensable que ce décès fasse plus mal à quelqu’un d’autres qu’aux enfants biologiques de Charles Ateba Eyene ? Pouvons-nous mettre nos mots dans leur bouche ?

Malgré la maladie, malgré ce qui se confirme aujourd’hui comme un abandon de tous et par tous, malgré les frustrations de ne pas voir ses talents récompensés, Charles n’a jamais perdu sa foi en la politique comme outil pour servir le bien commun. C’est au nom de cette même politique, que nous demandons de le laisser partir dans la dignité.


La force de l’engagement de cet homme ne s’est jamais démentie tout au long de sa vie. Pour les nombreux auditeurs des radios de la capitale politique du Cameroun, pour les nombreux téléspectateurs des quatre coins du pays et même de la diaspora, il a ouvert la voie à une jeunesse qui depuis de nombreuses années se sent abandonnée à elle-même.

Son engagement était marqué par la détermination et la patience, comme nous avons pu tous le constater dans son abondante production et lors de ses interventions publiques.  Son travail a contribué à paver la voie aux jeunes générations qui s’engageront demain dans le service aux autres.

Charles n’a pas baissé les bras face à la maladie, surtout quand celle-ci refusait de lui offrir un répit. Il a été debout jusqu’à la fin, son travail d’écrivain, le passionnait, il jugeait ce travail utile pour la société pour l’avenir du Cameroun.

Je me souviens d’une longue conversation que nous avons eue en décembre 2013. Nous avions parlé de la« tentation de partir...» et Charles m’a dit : « C’est notre pays nous ne devons pas abandonner pour nos enfants et petits-enfants ». 

Charles Ateba Eyene n’était pas un homme parfait, il a commis de nombreuses erreurs dans son parcours intellectuel et certainement dans sa vie d’homme. C’est le moment de montrer notre humanité. 

Rendre hommage à un être que nous avons connu c’est avant tout le désir d’exprimer ce qu’il a su nous apporter par son passage sur la terre, ce qui restera gravé dans notre cœur et ceci à tout moment. L’hommage rend présente la personne absente voilà pourquoi au nom de la commune humanité il est inadmissible d’assister à tout ce que nous voyons autour de la dépouille et de l’organisation des obsèques de monsieur Charles Atéba Eyene. Le fait pour nous de souligner les qualités de Charles ici est une manière pour nous de nommer les valeurs que nous aimerions voir survivre en nous et autour de nous. Comme une sorte d’héritage sans testament voilà pourquoi le concert de pleurs sur la disparition de Charles Atéba Eyéné touche toutes les couches de notre population. Malgré l’attachement nous devons laisser Charles Atéba Eyéné partir et ceci dans la dignité.
Je crois au nom de cet héritage sans testament qu’il aurait dit :
Quand je ne serai plus là, lâchez-moi
Laissez-moi partir
Car j’ai tellement de choses à faire et à voir !
Ne pleurez pas en pensant à moi !
Soyez reconnaissants pour les belles années
Pendant lesquelles je vous ai donné mon amour !

Vous ne pouvez que deviner
Le bonheur que vous m’avez apporté !
Je vous remercie pour l’amour que chacun m’a démontré !
Maintenant, il est temps pour moi de voyager seul.
Pendant un court moment vous pouvez avoir de la peine
La confiance vous apportera réconfort et consolation.

Nous ne serons séparés que pour quelques temps !
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur !
Je ne suis pas loin et la vie continue !
Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai !

Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là,
Et si vous écoutez votre cœur, vous sentirez clairement
La douceur de l’amour que j’apporterai !
Quand il sera temps pour vous de partir
Je serai là pour vous accueillir

Absent de mon corps, présent avec Dieu !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer !
Je ne suis pas là, je ne dors pas !
Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement de notre poussière

Je suis la lumière qui traverse les champs de maïs
Je suis la douce pluie de la grande saison
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer

Je ne suis pas mort
Je vous aime pour l’éternité.

Vincent-Sosthène FOUDA
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