Pour achever Jésus Christ, ses ennemis ne sont pas allés bien loin. Ils ont acheté un des douze Apôtres, en l’occurrence Judas Iscariote. Le traitre parfait, qui vous livre la proie sur un plateau d’argent. 2014 ans plus tard, l’histoire se répète. Car les faits et les circonstances qui ont conduit le Christ sur la croix demeurent d’une grande actualité. Dans un régime en pleine ébullition dans lequel chacun abat et pousse ses cartes, on assiste à un véritable jeu de massacre qui n’épargne personne.
Coups-bas, croche-pied, lynchage médiatique, intimidations, délation, le système s’étripe dangereusement un peu plus chaque jour. Avec les conséquences qu’on sait. A l’exemple de cet emprisonnement spectaculaire d’un ministre en fonction. La population observe en silence cette guerre au sommet. Elle s’interroge surtout sur la sincérité de ces missi dominici supposés venir du Comité Central du RDPC et qui déferlent de temps en temps sur le pays, à l’occasion de certains évènements, comme le 24 mars, date anniversaire du parti des flammes, ou le 6 novembre qui marque l’accession de S.E.M. Paul Biya à la magistrature suprême.
Dans leur bouche, un seul mot : soutien au Renouveau et à celui qui l’incarne. Soit ! Mais peut-on dire qu’on soutient quelqu’un lorsqu’on s’obstine jusqu’à la caricature, à faire justement le contraire de ce qu’il prône, à saboter ses actes et sa politique et à voler l’argent du pays, au risque de mettre à mal ses engagements vis-à-vis de son peuple ? Au fil des ans en effet, le nombre de véritables soutiens du Président Paul Biya se réduit comme peau de chagrin. Parmi la faune d’opportunistes qui se bousculent autour de lui, on retient davantage une armada de profiteurs, de resquilleurs professionnels qui ne poursuivent que des intérêts personnels.
D’où ces combats d’arrière-cour qui annihilent l’action gouvernementale, réduisent l’efficacité des réformes et dévoyent la politique des grandes réalisations seule à même de conduire le pays vers l’émergence attendue à l’horizon 2035. La guerre des réseaux se manifeste ainsi par ce jeu de massacre qui prend progressivement les camerounais en otage. Les traitres pillulent, semant sang et désolation sur leur passage, changeant de camp du gré des alliances et des intérêts, surtout après la chute du maître d’un réseau tombé en disgrâce ou sur le point de l’être. La même atmosphère délétère qu’on observait jadis parmi les partisans du Christ qui l’ont livré pour ce qui est de Judas, ou qui l’ont renié, à l’instar de Pierre qui le matin même assurait son maître de son soutien indéfectible. Parce qu’aujourd’hui, il est bien difficile pour le Président Paul Biya de faire confiance, devant cette armada de seconds couteaux avec du sang aux yeux, comme on dit au quartier.
Les ambitions sont si aiguisées que beaucoup ne seraient pas très regardants dans la qualité des alliances à nouer, même avec le diable. Les pharisiens qui ont tué Jésus sont donc de retour parmi nous. Et ils s’apprêtent à perpétrer le même coup de l’intérieur, si d’aventure on leur en donne l’opportunité. Restons vigilents.
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