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C’EST LE MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT DE BASE QUI EXTERMINERA LA CORRUPTION, PAS LA CONAC par HECTOR FLANDRIN NOMBO

Le mot « corruption » est prononcé au moins deux fois par jour  inconsciemment ou pas, par chaque camerounais. Même si c’e n’est pas le mot lui-même qui est prononcé, c’est un de ses synonymes contextuels. Et quand même il n’est pas prononcé, pour d’autres c’est l’acte qui est entrepris, ou réalisé.
L’humour, la presse et surtout la « littérature » prononcent ce mot dans toutes les figures de style qui existent.  Et dès lors, il y’a un doute qui devient  au fil du temps une vérité : c’est la littérature, la presse et l’humour qui apprennent aux gens comment corrompre. Les sujets d’actualité ont « porté au pinacle » cette affaire en insinuant chaque fois que tel ou tel autre cadre a été emprisonné pour corruption ou détournements de fonds publics. Ça n’encourage personne, et d’ailleurs ça indique plutôt aux jeunes, les manœuvres du faux. 

En effet, plusieurs fois, les discours qui se briguaient  comme sédatifs au mal de la corruption ont transcendé leur objectif premier (celui de la guérison) et se sont dès lors convertis en des suramplificateurs de la pratique.  En d’autres termes, les mises en scène ou les représentations artistiques (littéraires ou humoristiques) éduquent plutôt les uns et les  autres à l’art de  corrompre.  Voici une petite anecdote illustrative : « un enfant de 6 ans va à un théâtre. Pendant le spectacle, il constate qu’un acteur sur la scène traverse un long rang  de personnes en attente, s’approche du vigile, le salue et est désormais le premier sur le rang ». Il y’a un gros risque que cette anecdote elle même ait pu  enseigner aux plus candides ce qu’ils ne savaient pas, mais l’objectif est de montrer une réalité.  Celle selon laquelle le jeune enfant de cette anecdote saurait d’ores et déjà que pour occuper la première place, il faut saluer le vigile. Il devient donc programmé ainsi et entreprendre une quelconque déprogrammation mentale de cet enfant deviendrait chimérique.

Cette pratique devient pour lui comme un fait culturel et Geert Hofstede (psychologue néerlandais) dans son ouvrage « vivre dans un monde multiculturel, comprendre nos programmations mentales » dit que l’esprit de l’enfant est comme un programme qui se forge selon un apprentissage continu et selon ses environnements sociaux. Pour l’enfant de cette anecdote, la corruption devient quelque chose de normal, de légitime et de tout à fait institutionnalisé. Voila  pourquoi chaque jour l’expression « on va faire comment ? » continue de se nourrir et de légitimer elle aussi ses fondements. Puisque l’esprit est construit et formaté ainsi.
Après avoir regardé une scène pareille, Si la littérature, le prêtre ou le maître à l’école dit à cet enfant que la corruption est amorale ou immorale, il restera quand même toujours insensible à cela car dans la représentation théâtrale qu’il a regardée, ni le corrupteur ni le corrompu n’a été châtié. Au contraire, ils étaient tous deux les plus heureux du théâtre à la fin. Quelle morale ?
Ceci dit, la littérature, l’humour et surtout la presse devraient se « taire » ou sinon entreprendre d’autres mesures à-propos du sujet. Ce n’est qu’un échec le fait que la presse continue de prendre ce sujet comme actualité principale, au point d’insister sur le sigle CONAC, majoritairement représenté en gras lors des mises en forme. Quelque chose qui doit  être bannie devrait cesser d’être d’actualité dans toutes ses formes, de peur d’empoisonner et d’inquiéter les âmes vierges. Tout camerounais de 12 à 100 ans, à quelques restrictions près,  serait corrompu ou corrupteur (élèves, prêtres, enseignants, hauts cadres, etc.…) étant entendu que l’argent n’est pas l’unique piston de cette machine. 
Il faudrait interroger l’histoire des mentalités camerounaises pour trouver des sédatifs à cet autre sida d’apparence. Une étude anthropologique, culturelle et historique (non corrompue) serait impérative. Cette issue n’aura  qu’un moindre effet pour notre génération. Elle aura a contrario de gros fruits  sur nos fils et donc les souches à venir. Selon le même psychologue suscité, on a  des esprits différents mais des problèmes identiques.la corruption est un problème de tous mais dans un contexte où les différences qui s’opèrent sont particulièrement repérables au niveau générationnel, au niveau de l’âge. 
C’est le ministère de l’enseignement de base qui bannira la corruption, pas la CONAC. Et voila quelques humbles propositions :
Ce ministère est celui qui porte « la mentalité » toute entière des citoyens Camerounais.les psychologues font harmonie au niveau d’un résultat clair : le démantèlement  d’une programmation mentale est très compliquée et parfois utopique après l’enfance. Ainsi ce ministère devrait intégrer dans les  programmes des tout-petits des cours d’éthique  qui de part les manuels associés, présentent la corruption comme l’un des derniers sacrilèges. Un mal puni par nos dieux, par nos ancêtres, et par nos lieux sacrés et mythologiques comme le Mont Cameroun par exemple. Ceci contribuera à la construction et à la revalorisation de nos mythes nationaux et programmera nos petits cadets à penser autrement. 
Aussi, les poètes et écrivains camerounais devraient peut être réduire les discours prolixes et parfois improductifs qui n’ont pour cible que des consommateurs qu’ils supposent avertis, adultes ou universitaires.la poésie pour enfants ça existe et ça occupe une place primordiale dans l’éducation. Même Victor Hugo a écrit des poèmes pour enfants.il y’a une multitude poètes chinois dédiés uniquement à la poésie pour enfants. Et le Cameroun aurait certainement besoin des enfants éveillés, qui ont grandi dans le savoir, la vérité et la foi et non des jeunes inconsciemment corrompus qui ont une culture religieuse, culturelle et intellectuelle dégradée. 
Aussi, le ministère de la culture, en partenariat avec celui de l’enseignement de base, devrait être producteur d’emplois « culturels » : en entretenant des compositeurs de chansons pour enfants, des réalisateurs de films pour enfants et surtout et surtout des concepteurs de dessins animés et de bandes dessinées pour enfants du Cameroun.  La précision a sa place car toutes les grandes nations du monde ont procédé par un positionnement interne d’abord, avant d’entreprendre une projection externe. La thématique principale de ces activités devrait être unanime pour formater la mentalité des jeunes cadets à une autre façon de penser.
Ils deviendront l’orgueil du peuple entier. Et la corruption deviendra une banalité attachée dans un tissu rouge, condamné et proscrit. 
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