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Gestion du calendrier présidentiel: Amateurisme et improvisation au menu par Michel Michaut Moussala

AU DÉBUT DU championnat national de football de première division, tout était planifié, codifié et les citoyens camerounais savaient avec exactitude quand aurait lieu la finale, etc. tout était programmé et le chef de l'Etat respectait scrupuleusement ce calendrier. 

Prenant également le cap de l'année judicaire, une fois par an, Ahmadou Ahidjo se rendait à la Cour suprême où il prononçait son discours et procédait également à la prestation de serment des auditeurs de justice et à leur intégration au sein du Corps judicaire. C'était l'occasion pour le président du conseil supérieur de la magistrature de s'imprégner des problèmes du corps judicaire. La sortie des promotions de l'Emia était scrupuleusement respectée et l'ancien chef de l'Etat y tenait et y veillait scrupuleusement. Tout était huilé et réglé comme une horloge suisse. 




Mode amateur 

Au jour d'aujourd'hui, sans vouloir faire la comparaison entre les deux régimes, on se rend compte que le régime actuel fonctionne en mode amateur. Pourquoi cet amateurisme à l'ère des Tic et des éminents professeurs des universités comme conseillers du prince? 

A l'heure actuelle, au sein de la magistrature, au moins trois promotions de magistrats ne peuvent pas encore exercer faute d'avoir préalablement prêté serment. Au-delà des retards dans leur intégration, c'est la non-utilisation de ce personnel qualifié qu'on déplore surtout. 

La deuxième fois que le président Paul Biya a ouvert l'annee judicaire, c'était en décembre 1988 ce qui coïncidait d'ailleurs avec le départ à la retraite de M. Marcel Nguini, président de la Cour Suprême. Cela fait aujourd'hui 26 ans que le chef de l'Etat n'a plus mis pieds à la cour suprême. Lors de ses précédentes réélections, c'est le bureau de la Cour suprême qui se déplace le lendemain pour aller lui présenter et lui remettre le procès-verbal de proclamation des résultats. Le chef de l'Etat vit dans sa tour d'ivoire, reclus et coupé de son peuple. A part quelques privilégiés, Paul Biya est injoignable et ce sont donc ces collaborateurs qui lui rendent compte de la vie de la nation sans qu'il naisse l'occasion de se frotter aux réalités quotidiennes de son peuple. 


Pas de calendrier 

Au niveau sportif, Paul Biya ne se rend au stade qui porte le nom de son prédécesseur qu'une seule fois par an. Sous Ahidjo, la finale de la Coupe du Cameroun se déroulait au mois de juin. Au jour d'aujourd’hui, c'est au mois de décembre que la finale de la Coupe se déroule et parfois c'est un simple jour de la semaine. Les équipes finalistes sont informées moins de 5 jours avant par le Cabinet Civil alors que parfois, les demi-finales ont lieu 2 ou 3 mois avant: Le jour de l'évènement, les deux équipes, démobilisées et sans aucun plan de préparation, livrent un match incolore, sans saveur et inodore. Depuis un certain temps, les portes sont ouvertes juste pour augmenter le nombre de spectateurs. Il y a comme une sorte de désamour entre les spectateurs et les acteurs du football camerounais. Les gradins sont vides, les Camerounais préférant suivre les matchs étrangers sur les écrans Tv car plus attrayants et plus attractifs. 


Cinquantenaire improvisé 

Je me rappelle que lors du discours de fin d'année du chef de l'Etat en 2010, il avait annoncé officiellement que la célébration du cinquantenaire, de la réunification aurait lieu à Buea en 2011. Les Camerounais auront donc attendu le 20 février 2014 en se contentant d'un communiqué laconique du directeur du Cabinet Civil de la présidence de la République. Les Camerounais ne sont informés que quelques heures avant la tenue effective de l'évènement certains citoyens camerounais s'attribuent ce culte du secret aux questions d'ordre sécuritaire. En effet, les services de sécurité et de renseignement de la Présidence de la République jouent sur l'instantanéité, l'effet de surprise pour expliquer le fait que les évènements ne soient jamais rendus publics longtemps à l'avance. D'autres n'affirment également que certains services de sécurité et de renseignements et même le chef de l'Etat privilégient également la consultation des oracles et des risques cabalistiques. 


Oracles comme guides 

Pouvons-nous donc affirmer que les oracles contribuent à la prise des décisions au Cameroun? Dans une certaine mesure car, pourquoi attendre quelques jours pour annoncer la tenue d'un évènement en novembre 2008, Rome avait déjà annoncé la visite du pape Benoît XVI au Cameroun pour mars 2009 ! Qu'est-ce qui avait changé même en ce qui concerne la sécurité du pape ? Une chose est sûre et certaine: l'entourage du chef de l'Etat essaie de l'enfermer dans une bulle pour le couper des réalités du pays et rester les seules courroies de transmission entre les citoyens et leur chef ! C'est la raison pour laquelle le chef de l'Etat ignore les vraies réalités du pays! 

Quand le chef de l'Etat est en visite dans un chef-lieu de région, son entourage évite à tout prix de le mettre en contact direct avec certaines autorités de peur que le chef ne découvre certains abus et contre-vérités. Il convient donc pour le chef de l'Etat de se réconcilier avec le Cameroun profond en se mettant à son écoute. Il existe des canaux formels et informels pour la haute information du chef de l'Etat. Il convient donc d'utiliser à très bon escient tous ces canaux de manière à disposer de la bonne information pour mieux gouverner, prévoir et prendre des bonnes décisions. 

Au niveau de l'agenda ou du calendrier du chef de l'Etat certains évènements doivent être programmés et publiés longtemps à l'avance. Il ne sert à rien de publier certains évènements rien que la veille de leur déroulement.
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