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SANTÉ PUBLIQUE : COMMENT LE WHISKY EN SACHET DÉTRUIT LA JEUNESSE CAMEROUNAISE

De plus en plus, à côté de la drogue, la consommation d'alcool de production artisanale, distillé à partir du vin de palme ou de raphia, du maïs, de mil ou de sorgho fermentés, est très répandue au Cameroun, notamment dans les quartiers et les villages, en raison de son prix à la portée de tous. La tendance à la miniaturisation du conditionnement des liqueurs, enclenchée il y a 20 ans, est imputable à la dévaluation du franc Cfa qui a revu à la baisse le pouvoir d’achat des Camerounais. Et dans la fabrication des whiskies, des producteurs peu scrupuleux y ajoutent du méthanol (substance toxique plus douce et sucrée que l’éthanol) et d’autres produits toxiques pour augmenter le taux d'alcool. Des pratiques pourtant très dangereuses pour la santé. D’ailleurs, du contenu au conditionnement, en passant par la fermentation, ces types de liqueur qui foisonnent à travers le pays sont en marge de la règlementation et par conséquent dangereux pour la consommation. Le 05 mai dernier, la consommation d'alcool frelaté (le méthanol) a fauché 80 personnes au Kenya. 

Et selon les récentes données de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), «l'alcool tue une personne toutes les 10 secondes». Au lendemain de la guerre  lancée par les pouvoirs publics, à travers l'Agence des Normes et de la Qualité (Anor), contre les boissons alcoolisées sous le conditionnement plastique, il y a quelques semaines, le bihebdomadaire La Météo vous promène dans les méandres du phénomène des scotchs d’origine incertaine et de qualité douteuse au Cameroun. Le désœuvrement de bon nombre de Camerounais participent de l’abandon quasi-total des uns et des autres à la consommation de l’alcool. «On ne boit pas le vin lorsqu’on sait qu’on a un boulot qui t’occupe. Moi par exemple, je suis au chômage depuis pratiquement 8 ans. Je bois lorsque je trouve, pour essayer de noyer mes soucis et mon oisiveté», déclare un jeune rencontré au quartier Mvog-Ada à Yaoundé. D’après le trentenaire, il est parti de son village natal à recherche d’un éventuel emploi. Malheureusement, depuis qu’il est dans la capitale, les conditions de vie sont plutôt difficiles. Et cela étant, notre interlocuteur s’est lancé dans la consommation précoce des whiskies en sachet, qui lui sont généralement offerts par des amis et connaissances. «Le constat c’est que chez nous ici, il est plus facile pour quelqu’un d’offrir un sachet de King Arthur qu’un plat de nourriture ou de l’argent à son ami ou frère. Et c’est bien autour d’un pot que l’on perd le temps lorsqu’on a rien d’important à faire», renchérit notre interlocuteur. 

Il y a également l’indifférence et la tolérance des autorités dans la réglementation des processus de fabrication, de commercialisation et de consommation des vins en général et des spiritueux en particulier. Comme une activité normale, il est récurrent de voir des vendeurs de la cigarette, des «call-boxeurs», commercialiser sans coup férir le whisky en sachet sur la place publique. Et aujourd’hui, l’on constate qu’au Cameroun c’est la quasi-totalité d’activités qui s’accompagne de la vente de ces boissons frelatées. Visiblement, le gain facile de certains a, contre des normes en vigueur, contribué à la vulgarisation et la perpétuation de la fabrication et la commercialisation des boissons frelatées sur l’étendue du territoire. Et bien évidemment, le faible pouvoir d’achat fait partie des principales causes à l’origine du phénomène de consommation des boissons de la contrefaçon et la contrebande. Car, on ne peut pas gagner un salaire de catéchiste et prétendre s’acheter une bière qui coûte 500 ou 600 francs Cfa. 
Les effets dévastateurs de l’«Odontol». 
Des boissons spiritueuses sont alcoolisées et produites pour la consommation. Elles sont produites soit par distillation, macération ou addition d’arômes, soit par le mélange d’une boisson avec une autre. Leur niveau alcoométrique minimal est généralement de 15% vol.. Il faut relever que l’appellation «boissons spiritueuses» n’est pas hasardeuse. Il s’agit bien des buvandes qui portent des esprits, en ce sens qu’elles sont susceptibles de confisquer l’autonomie du consommateur et en devenir son maître absolu. Elles annihilent les capacités réflexives et engourdissent les facultés intellectuelles comme le ferait toute autre stupéfiant. C’est d’ailleurs le cas de l’«Odontol» (whisky de fabrication artisanale chez les Béti), dont la seule évocation du nom cache très mal les affres de sa consommation excessive par les populations. 
La boisson «Odontol» est une espèce de whisky made in Cameroon. Cette boisson de fabrication artisanale contient un taux d’alcool (parfois supérieur à 90% vol.) non contrôlé par ses fabricants. Et à force d’ingurgiter à longueur de journée ce mauvais whisky, les consommateurs attrapent des pathologies telles que les tremblotes, des lèvres prennent la couleur rougeâtre et les plus avancés dans la consommation finissent par perdre le goût des aliments. Au point de devenir dépendant de cette espèce d’alcool nocif pour la santé. 
Le Centre, le Littoral et le Sud sont généralement considérées comme les régions les plus consommatrices de ce spiritueux hors pair. Ici, on rencontre des personnes capables d’ingurgiter 2 à 4 litres d’«Odontol» ou 15 à 20 sachets de Gold Bond par jour. Avec le temps, l’«Odontol» est passée d’une consommation de case aux buvettes. D’abord comme une source de diversification des emplois, cette liqueur est ensuite devenue comme un exutoire des difficultés quotidiennes dans les villages et même les villes du pays. Il est à relever qu’en plus d’être préjudiciable à la santé, la production et la commercialisation des boissons traditionnelles portent un grand coup à l’économie nationale : par le non-paiement des taxes et impôts. C’est dire si l’informalisation de la production des boissons constitue une perte énorme pour toutes les parties prenantes. 
Lutte contre des liqueurs frelatées. 
Pour mettre fin à la pratique, une campagne s'est ouverte il y a quelques temps à Douala, capitale économique du Cameroun. Cette opération menée par le Cabinet international d'investigations et expertises judiciaires (Aia) vise à lutter contre la commercialisation des vins, liqueurs et tabacs frauduleux. Au terme de leur descente musclée sur le terrain, les agents de l'Aia et de la gendarmerie territoriale de Douala ont pu mettre la main sur des vendeurs grossistes de whisky frelaté. Il est question pour les autorités d'éradiquer la vente des liqueurs non conformes et susceptibles de nuire à la santé des populations. Mais, beaucoup reste à faire pour venir à bout de ces commerçants ambulants de la mort. 
Les jeunes dans l’étau du Lion d’Or…
Plus que toute autre couche sociale, au Cameroun, les jeunes (écoliers, élèves, étudiants, travailleurs ou non, filles et garçons, ‘’ben-skinneurs’’…) ont tôt fait de ravir la vedette de la consommation du scotch en sachet aux personnes âgées. Une option périlleuse quand on sait tous les risques et infections liés à l’alcool, surtout d’origine incertaine et de qualité douteuse. En ville comme au village, c’est la même ambiance et le même niveau de consommation du whisky en sachet par les jeunes. N’éprouvant aucune honte ou des qu’en dira-t-on, l’on rencontre aujourd’hui des écoliers, collégiens et étudiants qui vident à grande gorgée des sachets du Lion d’Or ou de King Arthur. Les plus galvanisés ont fait de ce breuvage une posture de prestige. D’ailleurs, les points de vente jonchant les établissements scolaires et universitaires ne désemplissent pas. Pendant que le professeur dispense le cours, les plus ennuyés ou dépossédés se retirent et font un tour chez le boutiquier ou le vendeur de cigarettes d’à côté pour se ravitailler à cœur joie. Ces nouveaux disciples de Bacchus vont même jusqu’à organiser des compétitions de la consommation de cette boisson frelatée. Certains forment de petits clubs dans les établissements scolaires. N’est-pas là une véritable déperdition du fer de lance de la Nation ? 
En lieu et place du goûter pour la récréation, certains élèves mettent dans leurs sacs de classe des provisions de liqueurs telles qu’on en trouve ici et là. Et parfois pour frimer auprès des camarades. A la question de pour quoi il consomme du whisky en sachet, un élève abordé au lycée de Ngoa-Ekellé à Yaoundé répond sans ambages «grand c’est mon réveil comme ça. Si je ne prendre pas une bonne dose, je ne suis rien. C’est le ‘’Bic bleu’’ (King Arthur) que tu vois là qui me remet les idées en place et me permet d’être à l’aise en classe. D’ailleurs, un Prof. qui me dérange, illico presto, je le mets à sa place et la vie continue», devise-t-il, sous un air très dégagé. L’on comprend alors pourquoi bon nombre d’enfants  sont devenus très agressifs et commettent sans remords des actes de violence dans la société. Ils deviennent qui voleurs, qui violeurs, qui paresseux. Et les résultats scolaires ne peuvent qu’être catastrophiques à la fin de l’année. La faute à qui ? 
C’est le même scenario des les quartiers, où les parents ont fini par baisser la garde et perdu l’autorité parentale. Bien de jeunes sont devenus incapables de garder l’équilibre : à cause de l’impardonnable tremblote attrapée dans la consommation démesurée des sachets de Kitoko ou ‘’bic rouge’’. Comme une épreuve à rendre, beaucoup en prennent à la trompette. C’est visiblement le spectre d’une société qui court vers la dérive. De plus en plus, la consommation des liqueurs frelatées contribue à la déliquescence des valeurs et des mœurs. 
Le ‘’Bic bleu’’ se porte bien dans l’arrière-pays
Dans nos villages, la consommation du whisky en sachet se porte comme un charme. Il est des villageois qui ont pour petit déjeuner le King Arthur (appelé généralement par les initiés ‘’Bic bleu’’). C’est une véritable course dans la consommation de ces sachets d’un autre genre qu’on retrouve dans presque toutes les boutiques et tables de commerce. Il est plus déconcertant de voir des gens convertir une bière achetée par un ami en sachets de ‘’Condoms’’ : soit 5 sachets de whisky au lieu d’une simple bière qui coûte 500 francs Cfa. Une étrange transaction sur le taux d’alcool préféré par les uns et les autres. Et tant pis, tôt ou tard, pour les conséquences néfastes sur la santé. 
Des causes de la débauche éthylique au Cameroun. 
A Ngoumou (département de la Mefou et Akono), Baba le commerçant du coin vient d’ouvrir son échoppe que déjà, les stocks du whisky en sachet sont en cours de rupture. En effet, le whisky en sachet qui prend plusieurs dénominations (‘’Condom’’, ‘’Réveil matinal’’, ‘’Assougsatif’’, ‘’Bic bleu’’, ‘’petite Guinness’’, ‘’Man épiss’’, Ignan, Odon,…) pour les initiés est consommé par toutes les couches sociales  (hommes, les femmes et les jeunes) et catégories sociales (chômeurs, travailleurs, ministres du culte, personnes en bonne santé et malades, écoliers et élèves). Du Kitoko au Rhum café en passant par le Fighter, Gold Bond, King Arthur, Officer Voldak, Queen Coffee et le Lion d’Or, le whisky en sachet se consomme aisément ici. Il suffit d’avoir 75 ou 100 francs Cfa, selon le spécimen, pour être servi au petit coin du village. Les adeptes du breuvage l’ingurgitent à longueur de journée. Un fervent consommateur de Ngomedzap déclare entre deux rasades : «Je bois le whisky en sachets parce qu’il coûte moins cher. 
Et quand je le mélange au vin de palme, je me sens bien, comme un oiseau en plein vol».  Autre lieu même scénario. Dans les gargotes, les adeptes du méthanol en sachets trouvent bien leur compte. Interrogée sur ses recettes et potentiels clients, Chantal, une vendeuse d’Essazock, localité située sur la route Mbalmayo avoue : «Je vends entre 8 à 15 paquets de sachets de whisky par semaine et mes clients sont des hommes, des femmes, des élèves et même des écoliers».  Dans l’indifférence totale des autorités, dans les lieux publics (marché, stationnement, gare routière ou ferroviaire, voie publique…), on voit jonchés de plastiques de différentes marques et couleurs. Les lieux de deuil, de funéraires ou de toutes autres détresses ne sont pas en reste.  
De par sa disponibilité, son coût à la portée de tous, sa manipulation facile, le whisky en sachet est devenu au fil des temps, un excitant hautement consommé dans les coins et recoins du pays. Tant pis pour les effets négatifs sur la santé de ses nombreux consommateurs. Et apprend-on, les conducteurs de mototaxis, les taximen et les transporteurs routiers nocturnes sont les gros buveurs de ces boissons déconseillés. D’aucuns disent sans ambages que «le whisky, donne la force, réchauffe le corps, permet d’avoir le moral et de résister à des longues heures de conduite». Il est même des chauffeurs de voiture de transport qui gardent le produit dans leurs coffres pour en prendre en cours de route. Et bonjour des accidents de la circulation dans les axes routiers ! 
Kitoko, tue-moi à petit feu !
Consommé à tort ou à raison, le whisky en sachet contient un degré d’alcool capable de provoquer de graves ennuis de santé, et conduire parfois dans le monde des morts. Dieu seul sait combien de nos compatriotes sont décédés pour cause d’un mal provoqué par le whisky frelaté, quand ils ne succombent pas directement après une absorption excessive du Kitoko ou King Arthur. «Je ne sais pas combien de degré d’alcool contient un sachet de whisky, mais quand je bois je me sens à l’aise», déclare M. Castor, paysan de son état. Même ignorance chez cet autre consommateur : «Que voulez-vous que je fasse, tout ce que l’homme consomme ici bas tue, même la nourriture que nous mangeons. Je bois le whisky en sachet, en attendant ma mort», lance l’octogénaire. 
Du côté des vendeurs, même si quelques-uns déplorent la grande consommation de ces boissons de qualité douteuse, ils sont plutôt motivés par le gain financier réalisé à longueur de journée. Approché, un infirmier de l’hôpital d’Akono dénonce : «Dans certaines marques, le taux d’alcool ne figure même pas sur l’emballage. Ce qui empêche le consommateur d’évaluer en termes de volume, la quantité d’alcool ingurgité». Pour lui, «le whisky en sachet est le vrac qui contient un taux d’éthanol élevé. Il faut interdire cette consommation aux populations». Réaction similaire de Biboum Omer, laborantin dans une structure hospitalière à Yaoundé : «La consommation immodérée de l’alcool, quel que soit son support, peut provoquer des maladies graves telles que la cirrhose de foie, le cancer de la gorge ou de l’œsophage et bien d’infections qui finissent toujours par avoir le dessus sur les malheureux consommateurs». Selon un consommateur de longue date, «la plupart des liqueurs vendues ici et là contiennent de l’essence, l’éther, l’aldéhyde ou du méthanol». 
Des substances très nocives pour la santé. Si la plupart des breuvages en circulation ont l’apparence du whisky, ils sont loin d’en avoir les qualités requises. Rien sur l’emballage n’indique parfois pas le volume d’alcool, pas plus que les ingrédients utilisés ni le processus de distillation. En décidant d’interdire dans les prochains mois, la fabrication, la commercialisation et la consommation de ces liqueurs issues de la contrefaçon et la contrebande, à travers l’Anor, le gouvernement camerounais prend là une décision hautement salvatrice. Car, il était temps de siffler la fin de la récréation pour cette activité qui a fait plus de mal que de bien aux populations. 
Les métropoles dans la tendance ‘’Odontol’’
De plus en plus, des jeunes comme des personnes âgées se livrent à la consommation des produits nocifs pour la santé, à travers le pays. L’on dirait que la capitale est, de nuit comme de jour, l’épicentre de la commercialisation et la consommation de ces spiritueux frelatés. A Yaoundé, tous les types d’alcool sont commercialisés et consommés au bord de la rue comme de l’eau potable qui ne présente aucun risque pour la santé. 
Visiblement, les marchés Mvog-Atangana Mballa et Mvog-Mbi, Mokolo et Ekounou, en pleine capitale, se présentent comme les lieux par excellence du commerce et de consommation des boissons frelatées, et notamment l’«Odontol». Et comme une compétition, au carrefour Mvog-Atangana Mballa, la quasi-totalité des jeunes et des vieillards ne jurent que par la consommation du whisky en sachet et autres vins de maïs frelatés comme le «Bili-bili». L’on veut bien comprendre que les prix sont à la portée de toutes les bourses. Car, il suffit d’avoir dans ses poches 50, 75 ou 100 francs Cfa pour s’offrir un sachet de whisky anormalement alcoolisé. 
Des espèces de vin artisanal à l’origine de nombreux maladies et décès sont à la portée de tous. Pour une fabricante rencontrée au quartier Etam-Bafia à Yaoundé, «Nous produisons du vin pour les gagnepetits, incapables de s’offrir une bière qui coûte 500 à 600 francs Cfa». S’il est un accroissement exponentiel des maladies cardiovasculaires dans la société, c’est aussi à cause de la consommation exagérée des whiskies d’origine douteuse et au dosage approximatif de l’alcool. A Douala, la capitale économique, les abords de l’Université, le marché central, les boulangeries… sont les endroits d’exhibition des vins frelatés. A Ebolowa, le carrefour «Tamzou» est l’un des centres commerciaux de la ville de l’’’Ignan’’ (petit nom donné au whisky frelaté). 
Vers la fin du whisky en sachet sur le marché 
En attendant de voir concrétiser ses intentions dans la lutte contre la production du whisky en sachet, l’Agence des normes et de la qualité (Anor) a laissé entendre que les jours de ces spiritueux dangereux miniaturisés sont comptés. «Les whiskies en sachet ne seront bientôt plus autorisés sur le marché camerounais», a martelé Charles Booto à Ngon, directeur général de l’Anor au cours d’une rencontre avec les opérateurs du secteur. Il y a quelques semaines, l’organe de normalisation s’est concerté avec les acteurs de la filière et les associations des consommateurs nationales, pour les sensibiliser sur les dangers que présente la consommation du vin frelaté sur la santé.  Au terme de cette rencontre, il a été révélé une norme camerounaise des boissons spiritueuses. La norme révisée, selon les responsables de l’Anor, concerne les volets de la fabrication et de la commercialisation de ces produits sur l’étendue du territoire national. Au même titre que les liqueurs distillées de manière artisanale, les whiskies en sachet y sont concernés. Mais, seul un arrêté du ministère en charge de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique donnera une application obligatoire de la norme à travers le pays. 
Dès lors, bien de boissons spiritueuses seront appelées à disparaître, et définitivement, du marché national. Il est désormais question de maîtriser la qualité même de la matière première qui entre dans la fabrication de ces vins de grande consommation. Aux responsables de l’Anor de rappeler que «l’alcool autorisé dans la fabrication des vins spiritueux est l’éthanol, et non le méthanol», tel que produit actuellement par beaucoup d’acteurs de la filière, parfois par ignorance. Le méthanol étant essentiellement néfaste pour la santé des consommateurs. On retiendra aussi de ses assises que le taux d’alcool dans les boissons homologué ne devrait pas dépasser les 40°vol. Et il est à relever qu’une décision signée le 29 décembre 1997 par le ministre d’Etat chargé du Développement industriel et commercial porte suspension de la production, de la distribution et de la consommation des liqueurs de fabrication artisanale.
Le conditionnement des whiskies en sachet se présente comme l’une des problématiques jusqu’ici difficiles à résoudre par les pouvoirs publics. Ce d’autant plus que c’est un secteur qui rentre dans le cadre de l’informel, difficile à contrôler. Mais, une fois la production et la commercialisation officiellement interdites, le ministère du Commerce s’en chargera du contrôle sur les espaces commerciaux locaux. Ces liqueurs en marge de la règlementation et par conséquent dangereux pour la consommation qui foisonnent dans nos marchés sont ainsi appelés à disparaître. C’est dire si, avant qu’il ne soit trop tard, les opérateurs du secteur de la fabrication des whiskies en sachet devraient commencer à changer d’activité. Bien que le pouvoir d’achat soit dérisoire pour beaucoup de Camerounais, pour des raisons de santé, les consommateurs doivent de leur côté commencer à lorgner du côté des produits sains et réglementés. La société civile n’est pas en marge du projet  de l’interdiction de la fabrication et la commercialisation du whisky en sachets au Cameroun. De source introduite, l’Assemblée nationale a été saisie par cette dernière lors de la session ordinaire de mars dernier. 
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