Le danger de ces chauffards ambulants qui inondent notre paysage urbain à la recherche d’innocents à tuer devient recurrent. Que n’avons-nous déjà dit sur ces tueurs qui roulent dans l’insouciance, sans conscience du danger qu’ils représentent pour eux-mêmes ou pour les autres ? A moins qu’il ne s’agisse de ritualistes à qui on aura passé la commande d’un quota minimum à livrer…
Que dire donc de cet accident survenu ce mardi 30 septembre 2014 vers 19h au carrefour Ndokoti ? Le camion, en furie, a percuté une bonne vingtaine de mototaxis, alias bendskinds, entraînant la mort de plusieurs personnes : passagers, bendskinneurs, passants. Que dire aux parents de Muyombo Ebolé Hélisse, 26 ans ? La pauvre étudiante née en 1988 devait reprendre ses cours en ce mois d’octobre de la rentrée académique.
Son décès, inattendu et brutal, surviendra 05h seulement avant le début du mois, mettant brutalement un terme à ses rêves, ainsi qu’aux grands espoirs que sur elle, fondait sa famille. Qui trouvera les mots appropriés pour apaiser la douleur de tous ceux que chérissait Mérimée Tchami ? Il était né en 1970. Mais à 44 ans, à la fleur de l’âge, il finira de manière inattendue à la morgue, alors qu’il y a encore quelques jours, il avait sûrement encore de beaux projets d’avenir pleins la tête ! Qui ira consoler la famille accablée de Mogni Germain, né en 1977 ? A 37 ans, il s’est vu infliger la rupture, très brutale, d’avec le cordon de la vie ! A cause d’un chauffard ! Et le bilan est loin d’être exhaustif.
Des morts, il y en aura peut-être d’autres, au fur et à mesure. Le chauffeur, lui, est en vie. Il a pris la fuite après son forfait… Cela s’est souvent vu : des gens ont ainsi, de justesse, pu échapper à un lynchage annoncé ! Il faut dire qu’avec la justice populaire qui fait rage, on déplore souvent des morts quand du fait du chauffard, il y a eu mort d’homme. Sans parler du fait que les victimes, cette fois, étaient pour la plupart, des bendskinneurs. Au Cameroun, tout le monde sait ce que çà veut dire : même si c’est le mototaxi qui est en faute, quand on est sage, un conseil : il vaut mieux fuir les problèmes ! En effet, chez nous, vaudrait mieux avoir affaire au diable en personne, qu’à un bendskinneur en colère ! Alors, plusieurs bendskinneurs et qui plus est, parfaitement dans leur droit, je vous laisse imaginer…Mais, la grande question est, et demeure : que faisait ce gros porteur à 19h en plein carrefour Ndokoti ?
Car non seulement l’endroit est un vrai cauchemar aux heures de pointe, mais c’est certainement, au Cameroun en milieu urbain, le lieu où la circulation est la plus compacte. La question interpelle d’autant plus que cela fait à peine 04 ans qu’une disposition administrative existe, qui interdit aux gros porteurs de circuler en pleine ville entre 22h et 06h, à cause justement, d’accidents survenus par le passé, et à cause des embouteillages ! La question du suivi des décisions administrative se pose donc elle aussi, tout comme le respect d’application desdites décisions. Et que font les forces de l’ordre ?
Submergées ou complaisantes, celles-ci laissent faire. Et les autorités administratives ? Comment expliquer que peu de temps seulement après le drame du container qui a fauché des vies humaines à Akwa-Nord à Douala en pleine heure de pointe, on se retrouve encore à parler d’accidents tous autant, sinon, plus graves, perpétrés de la même manière si effrontée ?
On a beau évoquer la valeur des visites techniques, le poids du permis de conduire et tout ce qu’on veut, dans ce contexte précis, ces aspects importants sont purement périphériques. Non, ne nous voilons pas la face, l’état ne fait pas bien son travail de gendarme ! Les familles des victimes devraient, à mon humble avis, se concerter pour se constituer en bloc et porter plainte en vue de dommages et intérêts bien corsés. Cà ne ressuscitera pas les défunts, mais çà peut aider…
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