Boko Haram… Nous supposons que ces deux mots associés veulent dire quelque chose, dans une langue que des peuples parlent quelque part dans le monde. L’Arabe, probablement. Nous n’en sommes pas sûr, puisque personne ne nous l’a expressément dit ou expliqué. Aujourd’hui, la tendance générale voudrait que « Boko » et « Haram » associés désignent un vaste rassemblement de terroristes, venant on ne sait d’où, ayant leur résidence principale on ne sait où, qui tuent, qui violent, qui volent, qui incendient, qui saccagent et, surtout, qui prennent des otages, soit pour se faire remettre des rançons colossales, soit, lorsque les otages sont des lycéennes ou de jeunes femmes, pour approvisionner des harem ou des maisons closes…
En parlant d’un simple « vaste rassemblement », nous simplifions singulièrement les choses. « Boko Haram » serait, aux dires de certains, beaucoup plus que cela. Ce serait une cruelle « Révolution Culturelle » en marche, qui voudrait imposer à une certaine Afrique un ordre nouveau, en ce qui concerne aussi bien l’éducation des enfants, la manière de s’habiller, que, lorsqu’il s’agit de religion, l’attitude à observer dans la prière et dans toute manifestation de sa foi.
Tout un programme !...
Les adeptes de « Boko Haram » sont-ils de fervents croyants musulmans ? A en croire l’un des plus grands dignitaires musulmans du Nigéria, ces gens ne sont pas des Musulmans. D’ailleurs, notre « Ulema » nigérian n’a pas hésité à accuser les chrétiens et le gouvernement de son pays d’ourdir un complot contre l’Islam, parce qu’ils font croire que le « Boko Haram » serait un instrument de propagande pro-islamique. Pourtant, quand le « Boko Haram », par cassettes-vidéos interposées, fait lui-même sa publicité et lance ses ultimatums, il n’oublie jamais de proclamer que toute son action est conduite pour que le règne d’Allah vienne et que la volonté d’Allah soit faite dans la plupart des Etats africains.
A la fin, on est perdu, forcément... S’agissant des « rapports » que le Cameroun entretient, au fil des événements, avec « Boko Haram », le mystère est encore plus touffu. Tout ce que nous savons, c’est que notre armée est en train d’en découdre avec les « Boko Haram », dans la partie septentrionale de notre pays et qu’elle s’en tire plutôt bien, malgré la très grande difficulté de la tâche. Nous savons également que nos autorités, sous la conduite diplomatique du Président Biya, parviennent presque toujours à nous ramener, sains et saufs, les otages que « Boko Haram » nous a enlevés .
C’est ici l’occasion de les féliciter, pour leur option humaniste de privilégier, avant tout et à tout prix, l’intégrité physique et la vie des Camerounais et des Etrangers enlevés par « Boko Haram ». En dehors de cela, c’est la nuit totale. Il n’y a plus que la rumeur, les « on dit », la supposition et les potins de la commère. Ainsi, le Camerounais moyen en est à supposer que nos autorités rencontrent parfois ces gens de « Boko Haram », qu’elles discutent avec eux, soit pour fixer des rançons, soit, pour échanger des prisonniers.
Où les rencontrent-elles, puisque « Boko Haram » n’a, en principe, aucun siège officiel où ses « invités » pourraient venir le rencontrer ? Quand on paie des rançons ou bien qu’on échange des prisonniers, en quels lieux les transactions de ce genre s’effectuent-elles ? Quel est, dans pareilles circonstances, l’interlocuteur valable qui est le représentant de cette nébuleuse qu’est « Boko Haram » ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que, pour la plupart des Camerounais, il manque beaucoup trop de pièces au puzzle pour pouvoir composer le visage véritable de « Boko Haram » et apprécier, éventuellement, la qualité des « relations » qu’il entretient avec notre pays… A court d’idées et d’éclairages, on en est à se demander si, finalement, « Boko Haram » n’est pas, pour le Cameroun, ce fameux ver qu’on cherche partout, alors qu’il est dans le fruit même./-
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