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Cameroun : La prison camerounaise lieu de réinsertion ou couloir de la mort pour le détenu ? par Dr Vincent-Sosthène FOUDA

La surpopulation de nos prisons n’est plus à démontrée - à cela il faut ajouter les conditions de détention dans un milieu vétuste - les nombreux décès dans nos prisons qui touchent les séniors m’oblige à me demander s’il n’est pas temps de réformer notre milieu carcéral ? Dans sa thèse consacrée à la prison camerounaise en 1989, Joseph O. Mbock dit que « l’institution pénitentiaire doit être pensée comme un système de discipline dont le régime doit permettre de redresser les «rameaux tordus» de l’arbre social. Sommes-nous toujours au niveau de redresser « les rameaux tordus » car il me semble que deux problèmes se posent aujourd’hui : les primo-délinquants deviennent des monstres par la case prison et la surpopulation carcérale alors même que l’Etat et encore moins les privés n’a envie de financer les nouvelles prisons. Oui mettre tout le monde en prison, même pour un tout petit délit ou un vol de beignet dans le marché, aura pense-t-on, des effets géniaux. Grâce à cela, les petits délinquants en ressortiront avec un carnet d’adresses de voyous et des combines pour de plus gros méfaits. Que dire des Séniors ? De plus en plus ils ressortent entre 4 planches dans l’indifférence de tous car la société, l’opinion publique du fait qu’ils soient accusés les a déjà condamnés et le volet réhabilitation n’existe pour personne. Il est important de situer le système pénitentiaire dans son essence, c’est un ensemble de mesure comme le souligne le Dr la révérende soeur Régine Cyrille Ngono dans sa thèse consacrée au sujet, un ensemble de mesures qui entourent, en amont comme en aval l’exécution d’une peine. Ces mesures, poursuit-elle, devraient aller du prononcé de la sanction jusqu’au processus de réintégration du détenu dans la société en passant par l’exécution de la peine proprement dite.


Le système pénitentiaire du Cameroun après avoir été la face maudite de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation est un devoir d’injustice pour le ministère de la Justice dans notre pays aujourd’hui. Il est donc urgent que nos autorités s’y penchent. Le Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie [M.C.P.S.D] préconise déjà un changement de dénomination et de compétence de nos prisons.

Ainsi nous proposons la mise sur pied de trois types de prisons dans notre pays.

En premier les Etablissement à sécurité minimale, (E.S.M) en deux les Etablissements de sécurité moyenne (E.S.M2) et enfin les Etablissement à sécurité maximale (E.SM3).

établissements à sécurité minimale

Les établissements à sécurité minimale abriteront des détenues représentant un faible risque pour la sécurité de la collectivité, le personnel et les autres détenus. Ces établissement seront construits dans  certains arrondissements.

Établissements à sécurité moyenne

Ces établissements abriteront des détenus qui présentent un risque. Leur liberté de mouvement et leurs rapports avec les autres détenus seront réglementés et surveillés. Ces établissements seront construits dans certains départements de la république. On veillera notamment à circonscrire le périmètre de l’établissement, à le sécurisé et assurer un contrôle strict des détenus.

Établissements à sécurité maximale
 Les détenus qui présentent un risque qualifié d’élevé pour la sécurité seront placés dans ces établissements qui seront dans les régions. Le gouvernement camerounais pourra aussi décider de créer ce que nous appelons une Unité Spéciale de détention (USD) sorte de prison de haute sécurité. Il est important qu’une autre philosophie du milieu carcéral soit développée.
                  En effet la prison devrait avoir pour objectif de contribuer au maintien d’une société juste, vivant en paix et en sécurité, d’une part, en assurant l’exécution des peines par des mesures de garde et de surveillance sécuritaire et humaine, et d’autre part, en aidant au moyen de programmes appropriés dans les pénitenciers ou dans la collectivité, à la réadaptation des délinquants et à leur réinsertion social à titre de citoyens respectueux des lois de la République. Cet objectif devrait être poursuivi en encourageant le détenu tout au long de sa peine, à changer de comportement, à prendre conscience de ses actes et à se responsabiliser. Il est important que le personnel soit formé à cette philosophie. Les besoins sont énormes et nous pensons que nous devons introduire dans nos prisons cinq valeurs que sont le respect de la dignité, des droit et du potentiel de croissance personnelle et de développement de l’individu ; la reconnaissance du potentiel du détenu de vivre en tant que citoyen respectueux des lois ; la reconnaissance de l’importance du personnel de nos prisons et la valorisation de son travail - la reconnaissance de sa force et de sa ressource principale dans la réalisation de ses objectifs - de la qualité des rapports humains ; l’importance du partage des idées, des connaissances, des valeurs et des expériences, sur le plan national ; enfin une gestion caractérisée par une attitude ouverte et intègre.

Il y a nécessité d’aménager les peines des séniors en puisant dans nos uns et coutumes des meilleurs méthodes de privation de liberté qui n’aliènent les détenus et ne leur font pas perdre leur dignité. L’ambassadeur Jérôme Mendouga décédé en

détention dit dans ce qui est considéré aujourd’hui comme son testament, citant à cet effet un sage de la bible, Ben Sirac « trois choses me font peur et une quatrième m’épouvante : Une calomnie qui court la ville, une émeute populaire, une fausse accusation : tout cela est pire que la mort. « La prison doit cesser d’être un long couloir de la mort, laquelle mort non seulement prend le prisonnier mais brise aussi une grande partie de la société. Nous devons sortir définitivement de ce que nous vivons aujourd’hui et qui ne nous humanise pas ; bien au contraire ! Booto A Ngon, Dieudonné Angoula, Henri Engoulou, Son Excellence Jérôme Mendouga, une foule d’anonymes sont des morts de trop dans un système conçu pour leur permettre de mieux réintégrer la société.


Correspondance : Dr Vincent-Sosthène FOUDA socio-politologue
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