LETTRE OUVERTE AUX CHEFS D’ETAT
ET DE GOUVERNEMENT AFRICAINS MEMBRES ET/OU INVITES AU 15ème SOMMET DE LA
FRANCOPHONIE DU 29 AU 30 NOVEMBRE 2014 DAKAR- SENEGAL
Objet : Francophonie : Instrument
de Survivance de L’Hégémonie d’une France en En pleine Faillite
Messieurs les Chefs d’Etat et de
Gouvernement,
Du 29 au 30 novembre 2014, vous
prendrez certainement part à Dakar au Sénégal au 15ème Sommet de la Francophonie.
Je dis « vous prendrez certainement part », parce que pour nombre d’entre vous,
c’est une quasi obligation puisque le Président français y sera présent. Il est
reconnu que sa participation à un Sommet de cette nature implique pratiquement
et malheureusement la vôtre. Nous pensons que pour la dignité et l’honneur des
peuples que vous représentez, cette perception que vous avez de la France
devrait changer. Et même cesser. La France est la cause principale de la
pauvreté, de la misère et des guerres en Afrique noire dite francophone. Alors
cessez de courir dès qu’un Chef d’Etat français ou un Ministre de ce pays prend
part à une Rencontre en Afrique ou ailleurs. Cela ne nous apporte rien du tout
.Au contraire.
LA FRANCOPHONIE : DERNIER
ARTIFICE ET D’ILLUSION DE PUISSANCE D’UNE France EN DEROUTE :
Afin de rafraîchir la mémoire des
Africains sur la Francophonie (cet archaïsme, j’allais dire « ce petit machin »
sur lequel la France s’accroche aujourd’hui pour se faire de la contenance,
entretenir de faux airs de suffisance et d’illusion de 2 puissance), il paraît
fondamental de remonter aux origines de l’imposition de la langue française et
de son institutionnalisation aux colonies d’Afrique et assimilés.
Aux origines de la Francophonie
se trouve la « CONFERENCE AFRICAINE FRANÇAISE DE BRAZZAVILLE » qui s’était
tenue du 31 janvier au 06 février 1944 dans la capitale de l’Afrique
équatoriale française. Elle fut conçue, élaborée et présidée par le Général de
Gaulle dans la perspective de la fin de la 2ème Guerre Mondiale. Conférence
coloniale au cours de laquelle (contrairement à ce que les medias français
jusqu’à ce jour font croire) aucun Africain n’avait pris part et à l’issue de
laquelle les Autorités françaises mirent sur pied toute l’architecture institutionnelle
(diplomatique, stratégique et militaire, économique et monétaire notamment Zone
Franc, Compte d’opérations, culturelle dont l’obligation d’enseigner la langue
française dans toutes les écoles privées et publiques des colonies et
assimilés).Instrument à partir duquel plus de 70 années après, la France continue
maintenir l’Afrique noire dans les ténèbres de l’esclavage, du pillage , de la
prédation et du brigandage monétaire et économique systématique.
Déjà à l’inauguration de cette
Conférence coloniale (dont j’invite les Africains à prendre connaissance des
résolutions qui restent d’une brûlante actualité en 2014), le Général de Gaulle
avait précisé « les fins de l’œuvre de civilisation accomplie par la France
dans les colonies, écartent toute idée l’autonomie,
toute possibilité d’évolution hors du bloc français, de constitution éventuelle
même lointaine de self-government dans les colonies est à écarter » (lire Laurent
Gbagbo : Réflexions sur la Conférence de Brazzaville, Editions Clé 1978, Yaoundé,
p.29.En effet, c’est au cours de ces assises que dans la première Partie des
Résolutions adoptées et intitulées « Organisation politique de l’Empire Français
», en son chapitre D consacré à l’Enseignement, que la langue française comme
outil et instrument de la perpétuation de l’hégémonie française en Afrique a
été imposée.
Cette résolution stipule que «
l’enseignement doit être donné obligatoirement en langue française, l’emploi
des dialectes locaux parlés est absolument interdit aussi dans les écoles
privées que publiques » (Laurent Gbagbo op.cit p.74).L’on ne doit aucunement
pas perdre de vue que l’Enseignement a toujours été une arme privilégiée entre
les mains du colonisateur. D’une part, il permet de dégager rapidement une
élite pour en faire l’auxiliaire de la colonisation aux plans idéologique,
politique et économique ; d’autre part, elle permet à l’administration coloniale
de pratiquer le génocide culturel sur une vaste échelle, qui est un prélude à
la confiscation de la pensée et de l’histoire des peuples soumis.
Aussi, disons-nous aux Chefs
d’Etats africains que continuer à faire croire à vos peuples que la France et
la Francophonie constituent des horizons irremplaçables ou des leviers pour
l’émergence que les medias (publics comme privés) ressassent à longueur de
semaines est une supercherie et une atteinte à notre identité culturelle pour
laquelle de millions d’Africains, jeunes et moins se battent tous les jours.
L’Afrique et la Francophonie
Au cœur de la Francophonie, se
trouve d’abord et avant tout, l’Afrique Noire dite francophone. Victime
expiatoire de la faillite et du parasitisme économique et financier de la
France, cette zone d’Afrique reste celle sur laquelle ce pays tente désespérément
de s’appuyer afin d’endiguer son déclin multidimensionnel. Son élargissement
aux Etats comme le Qatar (pour des raisons mafieuses et financières) ou à
l’Albanie et même aux Etats Baltes (nord de l’Europe) ou à la Macédoine ne doit
pas tromper les Africains. L’essentiel du potentiel de la Francophonie se
trouve en Afrique Noire et non ailleurs. A titre d’illustration, le premier
pays francophone au monde en termes de locuteurs se trouve être la République
Démocratique du Congo(RDC) avec plus de 75millions d’habitants.
C’est pour laquelle, plusieurs
mois avant la tenue de ce 15ème Sommet , la Présidence française a commandé
(comme d’habitude) une étude sous la direction de M Jacques Attali :
l’ex-Conseiller Spécial de M François Mitterrand dénommée « Rapport Attali »et
intitulé « Le Potentiel sous-estimé de la Francophonie au service de la France
et à son rayonnement dans le monde ».
Dans ce Rapport, Mr. Attali a
précisé au cours d’une émission sur TV5 MONDE Moyen-Orient le30/08/2014 que «
la Francophonie constitue la dernière soupape de sécurité, une bouée de
sauvetage susceptible d’endiguer le déclin de plus en plus visible et palpable
du rayonnement de la France dans le monde. Les Chefs d’Etat africains qui
prennent de plus en plus des initiatives aux plans culturel, économique et
financier pour s’éloigner de la France devraient être rappelé à l’ordre au
cours de ce Sommet ».Voilà qui est clair. Dans ce Rapport, M Attali parle
essentiellement, presqu’exclusivement de
l’Afrique à l’instar du Rapport Védrine de décembre 2013(« chef d’œuvre et bréviaire
» de la recolonisations de l’Afrique).
A ce sujet, le Ministre français
des Affaires Etrangères : Laurent Fabius (faucon des faucons, farouche partisan
de l’interventionnisme et du militarisme français en Afrique) a réuni les
Présidents des Réseaux Associatifs, des ONG, des barbouzes et autres lobbies
homosexuels aux fins de monter des stratégies en direction des Chefs d’Etat africains pour
leur faire passer des messages de « fermeté et de chantage » contre
quiconque tenterait de s’éloigner de la nouvelle politique que Paris entend
mettre en œuvre en Afrique. Voilà les véritables ressorts qui sous-tendent la
Francophonie telle que perçue par la France en 2014.
L’Algérie, curieusement, bien qu’étant
une ex-colonie française qui a compris très tôt les duperies de la France, ne
fait pas partie de cette histoire de Francophonie. Donc acte. En clair, comme
le disait la romancière Maryse Condé il ya quelques années « la Francophonie
c’est l’Impérialisme français qui agonise et qui a peur de mourir et qui cache
son nom ». Le Sommet de Dakar de 2014 entre dans ce registre, c’est-à-dire une
rencontre porteuse de mauvais messages et des signaux inquiétants pour les
Africains. Comment peut-il en être autrement quand M Attali, à la conclusion de
son Rapport termine son propos en ces termes « la concurrence que les langues
locales en Afrique livrent désormais à la langue française est un péril grave
pour notre pays et notre rayonnement dans le monde. C’est une menace à prendre
très au sérieux ».
Aux Chefs d’Etats africain dits
francophones, nous leur disons une fois de plus d’être à l’écoute de leurs
peuples ; c’est la seule vraie, unique et ultime arme entre leurs mains, quand
les Charognards et Prédateurs occidentaux tenteront de les humilier ou les
débarquer. Arrêtez de courir derrière ce serpent de mer qu’est cette Francophonie
à partir de laquelle la France tire les ficelles, légitime et légalise son imposture
en Afrique. Vous avez été témoins du rôle de cette Francophonie quand son
Secrétaire Général, M Abdou Diouf (que les medias rendent curieusement et injustement
hommage) à demandé à la France d’intervenir militairement en Côte d’Ivoire
contre le Président Laurent Gbagbo. A chacune de vos rencontres avec les Autorités
françaises, faites leur comprendre que les Africains réclament la fin de la zone
Franc, la suppression du Compte d’opération, le démantèlement des bases
militaires de leurs territoires et la considération de l’homosexualité comme un
crime contre l’humanité et l’espèce humaine.
Un Message spécial au
Président camerounais Paul Biya :
Monsieur le Président,
Les Africains sont au courant des
pressions multiformes que les réseaux mafieux françafricains exercent sur vous
au sujet de AFRIQUE MEDIA, LA CHAINE PANAFRICAINE pour sa fermeture .Nous
disons un seul mot, RESISTEZ NOUS SOMMES AVEC VOUS.5
Armand Roger Biloa Mballe
Pour le Sphinx Hebdo
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