« Le projet de budget 2015 s’équilibre en recettes et en dépenses à 3746,6 milliards Fcfa contre 3312 en 2014, soit une augmentation de 434,6 milliards Fcfa en valeur absolue et 13,12% en valeur relative ». C’est la substance du projet de loi portant loi des finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2015. Le texte dont les députés espèrent obtenir copie cette semaine, a été substantiellement présenté par le Premier ministre hier, 25 novembre 2014 au sein de l’hémicycle lors de son long monologue annuel sur l’état politique, social, économique et culturel de la nation. De ce discours de politique générale, et de la copie du projet de loi de Finance 2015 qu’a pu se procurer Le Messager, il est à noter que le gouvernement, pour financer le budget 2015 de l’Etat, notamment en tenant compte d’une embellie de plus de 400 milliards Fcfa, va taxer davantage les entreprises.
Celles-ci vont connaître une augmentation du « taux de l’impôt minimum forfaitaire de 1 à 2% », soit 100% du taux actuellement imposer. Les Petites et moyennes entreprises restant elles imposables à 5%. Concrètement les sociétés assujetties à cet impôt – dans leur grande majorité des grandes entreprises – vont payer le double de ce que le fisc leur réclamait jusqu’ici, indépendamment d’une variation (en hausse exclusivement) en cours d’exercice du chiffre d’affaires auquel cette taxe est greffée.
Pression fiscale
Pour le professeur Alaka Alaka, spécialiste de la fiscalité, c’est une voie ouverte vers la fraude fiscale. Car soutient-il, si une entreprise reste assujettie au double de ce qu’elle avait l’habitude de payer et que son chiffre d’affaires chute en cours d’exercice, la tentation va être forte de ne pas déclarer le volume de ses transactions.
Pour le reste, le gouvernement va s’appuyer sur ses sources de financement traditionnelles. « Les ressources internes », vont constituer le gros œuvre du financement, 3342 milliards Fcfa contre 2983 Fcfa pour l’année en cours. Dans ce lot, « les recettes non pétrolières » lèveront plus de 2000 milliards, tandis que les recettes pétrolières vont devoir fournir 41 milliards Fcfa de plus que l’année dernière, soit une attente de 774 milliards Fcfa pour 2015. Comme il est de coutume, le gouvernement espère encore en 2015 se tourner vers les marchés financiers à travers l’emprunt obligataire pour lever 320 milliards Fcfa. Dans le volet des « ressources externes », l’endettement tous azimuts de l’Etat, décrié par les économistes et les bailleurs de fonds internationaux, va se poursuivre. Ainsi, 345 milliards Fcfa sont attendus des différents partenaires au développement et 58 milliards de généreux donateurs. Ceux-ci se font de plus en plus rares.
La répartition des dépenses, elle fait apparaître environ 55, 2 milliards de crédit pour la présidence de la République. Dont un peu plus de 25 milliards pour la mise en œuvre du programme des grandes réalisations et 9,8 milliards pour la lutte contre toute sorte de menaces à l’intégrité nationale et le maintien de la stabilité politique. Le reste des crédits sera consacré au fonctionnement des services. Le même chapitre de la préservation de l’intégrité du territoire national revient dans les dépenses prévues pour le ministère de la Défense. Ce sont 113, 3 milliards sur les près de 212 milliards de budget de cette administration qui directement sont affectées à la lutte contre Boko Haram et autres menaces de même acabit.
La Défense nationale reste ainsi dans le trio de tête des plus grosses enveloppes budgétaires avec le ministère des Travaux publics (344, 9 milliards) dont près de 2/3 pour l’aménagement du réseau routier, les enseignements secondaires avec 252 milliards
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