Premièrement, que se constitue une équipe mixte et pluridisciplinaire d’intellectuels camerounais (historiens, politologues, anthropologues, sociologues, démographes, etc.) qui portent à cœur cette question de la vérité sur le nationalisme et les nationalistes camerounais, surtout en pays Bassa et Bamiléké. Quelques travaux de qualité existent déjà dans le domaine, mais une approche plus systématique avec des regards croisés et critiques nous permettra sûrement de réécrire cette page de notre histoire dont les versions officielles n’ont été jusqu’ici que celles des « vainqueurs ». Cette équipe mettra au point un projet de recherche qui sera conduit selon les méthodes scientifiques les plus rigoureuses pour que jaillisse la vérité, celle qui nous rendra enfin libres. Personne d’autres ne le fera à notre place. C’est à nous de prendre la responsabilité de notre mémoire, et nous en avons les moyens intellectuels. Mais au-delà des discours, en avons-nous la volonté ? Sommes-nous prêts à faire les sacrifices nécessaires ? Pour ma part, je suis prêt à apporter ma contribution à une telle équipe.
Deuxièmement, si nous assumons de manière collective cette responsabilité, les moyens matériels suivront et en abondance. Si le désir de la vérité sur cette page de notre histoire est un souci pour la plupart des Camerounais, surtout des fils et filles des pays Bassa et Bamiléké, nous n’aurons pas de difficultés à lever les fonds nécessaires pour un tel projet. Imaginez que nous ne soyons que 100 000 camerounais à contribuer chacun 1000 FCFA à un tel projet, nous voilà à 100 millions de FCFA. Que vaut 1000 FCFA par rapport à notre mémoire, à notre dignité. Il faudra donc penser à mettre sur pied un dispositif de récolte et de gestion rigoureuse et transparente des fonds. Encore une fois, c’est possible si nous le voulons. Pour ma part, mon billet de 1000 FCFA est prêt pour la cause.
Troisièmement, si nous voulons nous engager dans cette voie de la recherche de la vérité, c’est maintenant qu’il faut le faire. Beaucoup de témoins de cette page de notre histoire disparaissent sans que leur témoignage sur le vécu des événements en cause ne soit recueilli. En attendant que les archives soient effectivement ouvertes, et c’est un autre champ de combat, il convient que ceux des Camerounais qui se soucient de la vérité sur cette question s’organisent pour sécuriser les sources orales avant qu’il ne se fasse tard. C’est à cet effet que j’ai pensé que, pour commencer, une page facebook « MEMOIRE ET VERITE 237 » pourrait permettre de :
- Répertorier tous les écrits qui se rapportent à cette page de notre histoire,
- Faire et partager des notes de lectures critiques des publications y relatives,
- Produire et partager des témoignages d’acteurs et témoins de cette période de notre histoire.
Le devoir de vérité qui conduit à la liberté nous y oblige. En effet, l’heure n’est plus à la polémique, nous avons aujourd’hui tous les moyens de faire cette vérité par nous-mêmes. Il faut donc passer des discours à l’action.
P. Ludovic Lado, jésuite
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