Au delà de nos frontières que je chéris tant, l’actualité me
pousse. Elle me pousse à dire mon admiration pour le peuple frère burkinabé.
Mais comment garder ma langue en de moments si spéciaux?
Après le Sénégal et les lions de la Téranga qui ont refoulé
un dictateur naissant, voici le pays des «hommes intègres » qui saisit la
perche qui lui était tendue. La parole devient honneur lors qu’elle se traduit
par un acte concret. Cet acte écrit
notre histoire lorsqu’il fait bouger les lignes... La jeunesse et le peuple
burkinabé après celui du Sénégal parlent au monde mais surtout à l’Afrique. Cette Afrique où la succession
familiale à la tête de l’état, l’autocratie et la dictature doublée de crimes
et d’enrichissement illicite sont érigées en mode de gouvernance au mépris du
pouvoir véritable qui est le peuple. Ce peuple peu écouté sous les tropiques
sait désormais grâce aux burkinabés qu’il faut responsabilités savoir prendre.
La défection de M. Compaoré doit certainement faire regretter les kamerunais de
n’avoir pas su poser l’acte qu’il fallait en 2008 lorsque le régime actuel
violait notre loi fondamentale...Le peuple kamerunais n’avait certainement pas compris que la masse reste
gagnante devant la crasse...Que la masse et donc le peuple dicte sa loi en démocratie
et n’attend pas qu’on l’invite dans le débat et la prise de décisions.
Une dictature « ça ne donne pas le lait » un peuple opprimé ne
devrait pas aussi en donner à son adversaire...
L’éducation politique est une nécessité pour la conscience
collective. Celle-ci naït de la volonté de chacun. A condition de se hisser au
rang de citoyen et pour cela il faut
bien quitter celui de populace...Bon sang qu’il est JOUISSIF de regarder Blaise
Compaoré perde sa maligne innocence...
Après 27 ans d’arrogance qui ont fait de lui l’expert en médiation
de conflit lui valant facilement la couronne d’homme sage de l’Afrique de l’Ouest
aux yeux de certains africains sans mémoire, le voici mis au sol comme le commun
des mortels. Mieux dans un sous sol. Moins courageux qu’on ne l’eut connu,
obligé de trouver asile dans un lieu non encore révélé.
Il semble bon de rappeler à certains que ce n’est pas un
coup d’état comme ils tendent à conclure mais bien une révolution comme celle
de Tunisie ou encore celle du Sénégal qui a viré Wade heureusement à la fin du mandat pour les mêmes
motifs.
Il est donc de l’intérêt de tous burkinabés, mais surtout de
celui de ceux qui sont descendus dans les rues de ne pas lâcher la patate. De
ne point laisser aux militaires qui s’annoncent
déjà pour la transition le soin de concocter une issue. Ils doivent veiller à
primo: arrêter de M. Compaoré qui veut filer à l’anglaise afin qu’il répondre
de ses crimes et manquements devant la justice burkinabé Secundo : organiser
des élections transparentes et libres le plutôt possible. A défaut ils ne
tiendront que la queue de cette révolution historique. Et historique
sera-t-elle plus encore si le peuple reste maïtre du nouveau destin de
son pays. Ce n’est qu’après tout ceci que la trentaine de morts laissés sur le
carreau aura enfin un sens. Et dans ce sens la prophétie de Thomas Isidore
Sankara prendra finalement corps. Celle qui disait « On peut tuer un
homme, mais pas ses idées ». Ou encore « la patrie ou la mort, nous
vaincrons ! ». Cette victoire est à portée de mains, ne la laissez s’échapper.
L’assassin de T.I.S l’apprend à ses dépends, la révolution
engagée par ce dernier se matérialise désormais dans cette société qu’il a tant
souhaité égalitaire, fière, digne et émancipée de ceux qui l’ont précipité dans
une sépulture devenue monument. 27 ans après que lui M. Compaoré ait tout essayé
pour l’effacer de nos mémoires. L’histoire ne se falsifie pas, elle se façonne
de manière endogène par la seule volonté du peuple concerné.
Et le pouvoir lui, ne vient pas de Dieu. Il vient de ceux
qui nous en donnent mandat et devant qui nous devons répondre quand les
circonstances l’exigent. C’est cela à mon avis la leçon que nous recevons des
Burkinabés au cours de cette révolution.
Oui, le courage n’est pas une bravoure mais un état d’esprit
!
RESPECT peuple du Burkina Faso !!!
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