Au cours de sa visite de prise de contact dans la capitale économique, Edgard Alain Mebe Ngo’o n’a pas eu que de bilans positifs, des entreprises qui sont sous sa tutelle. Le nouveau ministre des transports devrait également venir en sapeur-pompier à certaines entreprises sinistrées. C’est le cas de la société Camtainer. Seule structure de l’Etat spécialisée dans le transport terrestre et maritime des conteneurs, elle a perdu son capital depuis plus de 15 ans a-t-on appris. D’un effectif d’une quarantaine de personnes, un comité de gestion à la tête duquel se trouve Zacharie Galba, a été mis sur pied en 2014 pour éviter la fermeture totale de l’entreprise. Mais après avoir payé 6 mois de salaire, le président dudit comité maintient que l’entreprise est au bord du gouffre, d’où la sollicitation de l’appui de la tutelle pour une restructuration.
Une masse salariale pléthorique
Le cas du Chantier Naval et Industriel du Cameroun, est tout aussi préoccupant. D’après son directeur la situation économique, la vétusté de l’outil de production et le fort endettement, sont les caractéristiques actuelles du Chantier Naval et Industriel du Cameroun. L’heure est grave et même les charges salariales prennent un coup. « Nous avons eu des problèmes pour payer les salaires du mois d’octobre 2015 et si rien n’est fait, nous risquons d’avoir les mêmes problèmes ce mois de novembre», a précisé Alfred Forgwei Mbeng, directeur du Cnic. En effet, créé pour être le fleuron en matière de formation, les difficultés que rencontre cette entreprise depuis plusieurs années, mettent en péril son fonctionnement apprend-on.
Pis encore, les tensions de trésoreries obligent les patrons à se séparer de certains employés. Si sur la question du licenciement de certains employés, les responsables restent discrets sur le nombre d’emplois menacés, des sources proches indiquent qu’il s’agit exactement de 443 emplois. Toujours est-il que ces responsables déplorent une masse salariale pléthorique, qui malheureusement ne cadre pas avec les produits d’exploitation. Créé en 1988 avec un chiffre d’affaires de 800 milliards Fcfa, celui-ci a significativement baissé et en 2015, il est à 15 milliards Fcfa. Malgré les trois virements d’un total 600 millions Fcfa procédés par le gouvernement pour sauver le Cnic, la compagnie continue de se noyer. La vétusté de l’outil de production, le naufrage de deux Docks de réparation des navires dont l’un, de 10 tonnes et l’autre de 3500 tonnes, sont donc les raisons évoquées de cette crise au sein de l’entreprise qui est détenue aujourd’hui à 100% par le gouvernement Camerounais et ses démembrements.
Une autre société Camerounaise dont Edgard Alain Mebe Ngo’o devrait sortir du gouffre, la compagnie nationale Camairco. En effet, ce n’est plus un secret, l’étoile du Cameroun est malade. D’ailleurs, Nana Sandjon, directeur général de ladite compagnie, l’a expliqué au ministre des transports lors de sa visite. L’entreprise actuellement est endettée de 33 milliards. « Les recettes que nous produisons sont d’environ 2.5 milliards la moyenne mensuelle, contre les charges d’environ 4 milliards ce qui crée un déficit. Au départ il était plus important, mais ça baisse au fur et mesure qu’on avance », a-t-il expliqué. Une dette à laquelle, se greffe la pauvreté de son parc avion.
Nommé par décret présidentiel le 2 octobre 2015, le nouveau ministre des transports a pendant trois jours, fait le tour du propriétaire. «C’était une visite de prise de contact, nous allons étudier le problème afin d’avoir le bon diagnostic et trouver des solutions…», a indiqué Edgard Alain Mebe Ngo’o. D’ailleurs les responsables des entreprises sus évoquées espèrent avoir des solutions concrètes dans les jours à venir.
© La Nouvelle Expression : Lucienne Wouassi
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