En visite officielle en France en juillet 2009, le président Paul Biya avait non seulement demandé à la diaspora camerounaise de France, et à travers elle à tous les compatriotes de l'étranger de mettre leurs compétences au service de leur pays, mais il avait aussi fait des promesses : « Je sais qu'il y a dans nos communautés de l'étranger des « trésors » de compétence et de dévouement qui restent inexploités. Aujourd'hui encore, je vous réitère cet appel. Car votre contribution est déterminante pour la mise en œuvre de notre politique des Grandes Réalisations(…). Comme vous le dites vous-mêmes, vous êtes une diaspora de progrès. Pour ma part, je n'en ai jamais douté (…). Je prends bonne note de (vos doléances) et de celles que vous venez de me soumettre, par la voix de votre Représentant, au cours de la présente rencontre. Soyez assurés que j'y accorde tout mon intérêt et ne manquerai pas d'y apporter des solutions en temps opportun », avait déclaré Paul Biya.
Cette solution bureaucratique et non opérationnelle ne correspond pas aux attentes de la diaspora qui revient à la charge en insistant uniquement sur la reconnaissance de la double nationalité. Paul Biya a-t-il peur de la diaspora camerounaise ? Pourquoi ne pas réviser la loi sur la nationalité et permettre à ceux qui possèdent la double nationalité d’exercer aussi officiellement leur droit de vote ? Comment Paul Biya veut-il compter sur une diaspora camerounaise qui n’a ni les facilités juridiques nécessaires pour donner le meilleur de lui-même ni un dispositif institutionnel approprié créé et mis en place pour son information et son accompagnement ?
Vivement un grand débat national
Disponibilité et diffusion permanentes de l'information dans les domaines économique, social, culturel et commercial; des mesures incitatives spécifiques en faveur de la diaspora; une plus grande reconnaissance des aptitudes et compétences intellectuelles, scientifiques et techniques de la diaspora à contribuer au développement du Cameroun. Le Cameroun, qui veut émerger en 2035, fait encore partie des rares pays africains qui ne reconnaissent pas la double nationalité. Un autre débat reste d’actualité. Celui de la possibilité pour les détenteurs d’une double nationalité à occuper ou non certains postes de responsabilité au sein des institutions étatiques ou la possibilité à accéder ou non à la fonction de président de la République ! Vivement un grand débat national sur la double nationalité au Cameroun.
© La Nouvelle Expression : Edmond Kamguia K.
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