Le Pélican, l'Hirondelle, le Dja, l'Albatros, Bb Jet IInoms de baptême de différents avions au service des déplacements du président de la République sont aujourd'hui hors service pour des raisons techniques et politiques.
Plusieurs fois, les voitures du chef de l'Etat sont tombées en panne. La dernière en date, celle qui fait des gorges chaudes, est survenue vendredi 20 mai 2016. En pleine célébration de la 44eme édition de la fête de l'unité nationale du Cameroun. Un jour symbole ! L'image a fait le tour du monde.
Les réseaux sociaux, leurs choux gras. Vendredi 20 mai 2016 à Yaoundé. Une limousine du chef de l'Etat du Cameroun, est immobilisée subitement au boulevard du 20 mai, en pleine célébration de la 44eme édition de la fête de l'unité nationale, pour cause de panne. Les biceps d'hommes en tenue sont requis à l'effet de libérer l'espace devant servir à la parade militaire et au défilé civil notamment des écoliers, élèves, étudiants et autres partis politiques.
Le véhicule présidentiel est ainsi poussé piteusement. Si pour quelques uns, le fait tend à être banalisé, car tout automobiliste peut avoir une panne, il entraîne une portée nocive à l'image de marque du Cameroun et appelle à ce que les responsabilités soient établies et des sanctions exemplaires prises à l'endroit de ceux que les enquêtes diligentées par la présidence de la République, vont déclarer coupables.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'un véhicule du chef de l'Etat tombe en panne. Et comme il ne faillait pas s'y attendre, Issa Tchiroma, le ministre de la Communication, porte-parole autoproclamé du gouvernement, n'a pas cru devoir éclairer la lanterne des Camerounais curieux de savoir ce qui s'est réellement passé. Lui qui est souvent prompt à défendre le régime, bec et ongles. Dans l'après-midi du dimanche 12 juillet 2015, alors que Paul et Chantal Biya sont en route pour Mvomeka'a, village natal du chef de l'Etat, la Mercedes Maybach S600 qui les conduisait, est victime d'une crevaison dans les encablures de Mvog-Mbi à Yaoundé. Le couple présidentiel est obligé de changer de voiture avant de poursuivre le voyage.
Sur cette même route de Mvomeka'a, la voiture présidentielle s'était immobilisée un jour de février 2010 en raison d'une défaillance mécanique. Dans l'un comme dans l'autre cas, la frayeur ne s'en était mêlée. Des médias, à l'instar du Messager en avait fait large écho dans l'espoir de provoquer une indignation des responsables chargés du parc automobile de la présidence de la République. Toujours qu'à ce jour, rien n'a filtré.
Aéronef à prix d'or
Sur un tout autre plan, dimanche 25 avril 2004. L'Albatros, nom de baptême du nouvel aéronef présidentiel, acquis à prix d'or, est victime d'un incident technique. Le clapet permettant de verrouiller le train d'atterrissage ne se serait pas refermé. L'équipage décide de ne prendre aucun risque, ce d'autant que l'appareil avait déjà franchi les frontières aériennes nationales.
Dans la foulée, l'aéronef doit donc revenir sur Douala, illico presto, où se trouvent les ateliers techniques de la Cameroon Airlines (Camair), prêts à parer à toute situation qui commande un atterrissage en urgence et assurer une assistance technique appropriée. Paul Biya qui a juré ne plus mettre les pieds dans cet appareil à problèmes, est obligé de recourir à son Grumman G-1159 Gulfstream II-V dénommé "Hirondelle", pour s'envoler à destination de Genève où il a l'habitude de vadrouiller.
Pour la petite histoire, l'Albatros en anglais "The Albatross", ce Boeing 767-216/ER immatriculé TJ-AAC acheté au moment où les populations camerounaises sont en proie à d'énormes difficultés économiques et sociales du fait des affres de la pauvreté qui se généralise autour des années 2004, couplées aux réformes drastiques imposées par le Fmi et la banque mondiale, fait jaser. Pour des pourfendeurs du régime, Paul Biya s'est offert un palace volant à plusieurs dizaines de milliards Fcfa.
Bon à savoir, "The Albatross " est classé, par les experts aéronautiques américains, dans la catégorie Vip. Ce qui signifie, en d'autres termes, qu'il se distingue des autres appareils de ce type (notamment "le Dja" de Camair-Co) par l'aménagement spécial et luxueux réalisé à son bord. C'est une version dérivée du 767-200 qui, dans sa configuration commerciale, emporte 181 passagers. Contrairement au Boeing 727 le Pélican, le précédent avion présidentiel, le rayon d'action du nouvel appareil lui permet d'effectuer de plus longues distances, sans escales.
Epervier en action
La suite, l'Albatros quitte définitivement le ciel camerounais, sans que le chef de l'Etat daigne encore monter à bord de cet appareil qui mît sa vie et celle de son épouse Chantal Biya en danger. Une nouvelle initiative d'acquisition d'un autre aéronef présidentiel est à nouveau goupillée. Des transactions commerciales sont faites.
Des montages financiers mystérieux également. Toujours est-il que dans la foulée, pas de nouvel avion notamment le BB jet II, boule de gomme sur l'argent pourtant sorti des caisses de l'Etat pour cette opération rocambolesque. Dans l'optique de voir clair dans cette histoire, des enquêtes sont diligentées.
Le Messager : Alain NJIPOU
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/ Déplacements présidentiels : de l'avion à la voiture Paul Biya a mal à ses véhicules par Alain NJIPOU
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