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APE... et son plan par Jean-René Meva’a Amougou

Une newsletter, la semaine dernière, a repris "I want my money back", cette injonction célèbre de Margaret Thatcher lors du Conseil européen fin 1979. Avant de se désolidariser du bloc européen récemment, le propre du seul Royaume-Uni a toujours été de dire à l'Union européenne (UE) qu'on ne joue pas avec les intérêts de plusieurs pays ou même d'un seul.

On se souvient aussi du "non" au référendum néerlandais sur l'accord commercial entre l'Union européenne et l'Ukraine. Le score de 61% (même si la participation était faible) avait, en 2009, envoyé un nouveau signal anti- Europe dont on s'était allègrement passé. Mais le cri a été entendu. Il témoignait de la détection d'un piège posé à cet Etat par les "bons Samaritains du XXIème siècle".

En Afrique centrale, nous peinons à nous projeter ensemble car nous ne comprenons pas toujours les raisons, qu'elles aient des fondements historiques, sociaux ou culturels, qui motivent les actions ou prises de parole des Européens. Le problème vient en partie d'un manque de connaissance, et révèle la nécessité d'un effort massif pour remédier à nos carences communautaires. Nous ne faisons finalement rien ensemble. Ce qu'on claironne joyeusement ces derniers temps sous "Accord de partenariat économique" (auquel s'est greffé le mot "régional ") est encore venu le démontrer.

"On s'est engouffré dans ce nouveau machin de l'UE qui ne tient pas compte ou fait semblant de tenir compte de la distance croissante entre les réalités d'Afrique centrale et celles d'outre-tropiques", disait un économiste constatant la bruyance avec laquelle on a accueilli l'APE chez nous. Dernièrement, au cours d'un café littéraire à Yaoundé, un journaliste camerounais a osé le dire aux concernés eux-mêmes: "L'Europe, votre Europe est perçue comme un projet d'élites pour les élites, celles qui "circulent", "commercent", avec peu de considération pour les citoyens des pays africains que vous voulez encore asservir avec vos Accords de partenariat économique (APE).

Voyez-vous, vous avez brisé l'intégration régionale en Afrique centrale, en instaurant insidieusement la dissonance des voix entre les pays". L'amalgame est peut-être facile entre l'APE (tel que proposé par l'UE) et les égoïsmes séculaires dans la sous-région. Mais, on ne peut éviter d'y voir un lien. Parce que pour tenter de faire "rebondir" les négociations, certains dirigeants politiques de la Cemac ont choisi le déni, voire le silence, pendant que d'autres stigmatisaient, en sourdine, l'Europe en bouc émissaire de la pauvreté et du  "très-endettement" de leurs pays respectifs.

Peut-être vrai au regard de l'environnement qui a été celui des négociations d'un APE joliment surnommé "d'étape". Nos interlocuteurs ont souhaité que les décisions soient prises vite, qu'elles soient simples malgré la complexité des problèmes à résoudre.

Or ceci s'accorde mal avec le fonctionnement traditionnel des démocraties et avec des solutions qui dépassent le cadre national et exigent de se mettre d'accord entre voisins. Et comme ils nous tiennent, ils peuvent nous tirer par le cou, nous obligeant à nous asseoir à Malabo il y quelques jours.

                         
Les débats là-bas ont laissé échapper une vérité: chercher à faire progresser cette histoire d'APE très vite dans un cadre qui dépasse les un seul pays n'est pas une mince affaire.

"L'APE, croit savoir le journaliste, ne se juge pas aux seules institutions, qui existent formellement, mais à l'ampleur des possibilités réelles qu'ont de se faire entendre des voix différentes, issues des différentes composantes de la population de toute la sous-région ".

C'est ce que nos interlocuteurs refusent. Leur argument phare semble dire: l'APE n'est en fait qu'une courroie de transmission entre les terres d'opulence et les terres de pénurie. Il jette un pont entre l'abondance et la rareté. Pas mieux. Surtout pour celui propose et dispose des choses comme "les reptiles (y compris les serpents et les tortues marines) vivants " Et qui est déjà capable de nourrir ses citoyens.

Integration.org : Jean-René Meva’a Amougou

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