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Autoroute Yaoundé-Douala : Ce que Paul Biya et Nganou Djoumessi ne savent pas Par Yannick Ebosse

A travers une injonction ferme, le Ministre des Travaux Publics Emmanuel Nganou Djoumessi vient de répercuter les ordres du Chef de l'Etat S.E Paul Biya par rapport aux arrêts de travaux répétés constatés dans l'exécution des travaux de construction de l'autoroute Yaoundé-Douala.

Alors que par courrier datée du 31 Octobre 2016, le Secrétaire d'Etat aux travaux publics Max Ohandja convoquait les parties prenantes du projet de construction de l'Autoroute Yaoundé-Douala à une concertation le 4 Novembre 2016 dont l'issue devait être la sortie définitive de crise qui secoue depuis des mois le chantier, Emmanuel Nganou Djoumessi va anticiper ladite réunion pour le 3 Novembre 2016. Pour cette fois-ci et contrairement au mépris affiché par les dirigeants de CFHEC qui n'avaient daigné se présenter chez le gouverneur pour une réunion convoquée le mercredi, ils ont été présents.

D'après des sources, le Ministre des Travaux Publics ne sera tendre envers les chinois qu'il accusera de torpiller exprès la poursuite des travaux pour bénéficier de quelques avenants. En guise de riposte Nganou Djoumessi va plutôt promettre d'infliger des pénalités à la société chinoise car ayant sciemment causé le retard des travaux. Visiblement très remonté, il va ensuite préciser que des hautes instructions lui ont été répercutées pour que les travaux reprennent dans les plus brefs délais.

Enfin le bout du tunnel ?

Le contraire aurait surpris plus d'une personne. Après un énième débrayage qui aura vu plusieurs pneus de voitures dégonflés, plusieurs chinois travaillant sur le chantier sommé d'arrêter le travail, des menaces de violences à vue, etc. le Chef de l'Etat récemment rentré d'un séjour tumultueux en Suisse, d'après des sources, aurait donné des instructions fermes au Ministre des Travaux Publics Emmanuel Nganou Djoumessi afin de faire continuer le chantier en réglant définitivement les griefs des employés qui sont consignées pour l'essentiel dans la convention collective du secteur des travaux publics signée d'accord partie et d'application obligatoire au Cameroun mais jusqu'ici balayée d'un revers de la main par les chinois de CFHEC.

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Au sortir de la concertation, l'on apprendra que les employés grévistes pour premier acquis bénéficieront pour la prochaine fin de mois d'indemnité de ration, de transport et de logement. En plus de cela et pour une première fois et de façon ferme, une commission tripartite a été désignée pour descendre sur le terrain dès lundi afin de recenser tous les problèmes des travailleurs. Ainsi, depuis des mois la Confédération Syndicale des Travailleurs du Cameroun (CSTC) qui a mené la revendication, voit la fin d'une situation qui a tout instant pouvait facilement dégénérer sur un incident diplomatique.

Habitué à la négociation syndicale et n'ayant jamais perdu son bras de fer, la CSTC vient encore de faire plier les chinois après le chantier de Lom Pangar, de Mamfé, de Kribi et récemment de l'Autoroute Yaoundé-Nsimalen. Mais pourquoi les sociétés chinoises qui exécutent ces différents marchés ont du mal à partir avec les employés camerounais ? Pourquoi ne respectent-ils pas les conventions collectives et ne payent qu'aux employés camerounais des salaires de misères dans des conditions de travail dignes des forçats de la première guerre mondiale ?

Pourquoi pour les mêmes travaux gagnés par d'autres sociétés étrangères à savoir la France, l'Italie, le Brésil, etc. l'on n'a jamais vu des débrayages ? La chine est-elle vraiment un partenaire fiable du Cameroun ? Tous ces questionnements convergent vers un même constat. S'il y a rébellion de la part des chinois très certainement il y a anguille sous roche. La corruption, le népotisme, la prise d'intérêt dans un acte, etc. étant des blocages permanents qui font penser à une collusion complice de la part de plusieurs acteurs nationaux impliqués dans le processus de réalisation des travaux.

Des employés exaspérés

Très récemment à savoir le 11 Août 2016, la localité de Lobo au PK 0 du tracée de construction de l'autoroute Ydé-Dla, un projet d'envergure du Cameroun, les ouvriers de la CFHEC (China First Highway Engineering Co. Ltd) avaient décidé de stopper les travaux.

Le Président de la république, ce jour-là, parti se retrancher dans sa résidence de Mvomeka'a, loin de tous les regards et d'après des sources en attente de son épouse de retour de l'Europe, n'avait reçu aucun rapport sur la maltraitance et des violences subies par des jeunes camerounais semblent-ils " orphelins " d'un dirigeant patriote qui devrait défendre la patrie des agressions de négriers étrangers.

Ayant entamé un 3e arrêt de travail qui fait ressortir les mêmes griefs sans qu'aucun dirigeant gouvernemental n'est pris l'initiative de stopper les nombreux abus perpétrés sur le chantier 97% d'entre eux employés camerounais dans la société chinoise CFHEC évoquaient des motifs très nombreux n'ayant jusqu'ici trouvé aucune solution auprès des autorités compétentes camerounaises et chinoises.

Après l'annonce de l'arrêt de travail, le gouverneur de la région du Centre n'a daigné faire la descente sur le terrain et enverra le sous-préfet de Lobo pour tenter d'établir un cadre de dialogue. Ce que les porte-paroles des ouvriers ne vont refuser mais " gentiment " répondront au sous-préfet que l'arrêt de la grève ne peut être conditionné que par un acte gouvernemental fort venant soit du Président de la république soit du Premier Ministre Chef du gouvernement ; tout autre décision ne pouvant au regard de la " situation pourrie " permettre une réelle sortie de crise.

Le vol, le viol et l'arnaque de la CFHEC

Devant le siège de la CFHEC dans l'arrondissement de Lobo, plusieurs ouvriers dans le calme (sans casses ni vandalismes) se ravitaillent devant un réfectoire de fortune construit pout tout au moins abriter des uns contre les intempéries. Dans un vacarme où il est difficile de se frayer un chemin, un certain Zibi Zibi Christophe Roland accepte de nous dévoiler la raison de ce nouveau débrayage des employés du chantier de construction de l'autoroute Yaoundé-Douala. Délégué du personnel au PK 16+500, peut-il préciser, ce jeune camerounais va ainsi rapidement marteler : " Depuis 3 ans, la situation des travailleurs dans ce chantier s'empire de jour en jour sans que rien ne soit fait. Nous reprochons aux chinois plusieurs griefs entre autres :

" L'affiliation normale des ouvriers à la CNPS, le bon calcul des salaires, l'application de la convention collective des employés des bâtiments et travaux publics du Cameroun signé d'accords partis en 2014 et qui prévoit un classement du plus petit employé à la 3e catégorie hors les chinois payent des employés classés à la 1ere catégorie avec des salaires pour certains n'atteignant pas 30 000 Fcfa, l'application du droit du travail parce que les chinois avec la complicité de certains camerounais licencient les travailleurs sans préavis, sans motifs, etc, la revue des primes car nous n'avons pas de primes de technicité, de congés, etc ; la prise en charge des employés en cas d'accidents car il n'existe aucune infirmerie si vous êtes accidentés dans le chantier et dans le cadre du travail l'on vous impute les frais de prise en charge dans votre salaire ; pas d'équipement de protection individuelle car ici lorsqu'on vous embauche le magasinier vous propose des chaussures et quelques équipements de protection moyennant de l'argent (les chaussures coûtent entre 3000 Fcfa et 6000 Fcfa, la tenue de travail 5000 Fcfa, etc) et enfin les chinois n'ont aucun respect pour les ouvriers camerounais qu'ils brutalisent, battent à souhait et humilient. Ils avouent qu'ils n'ont rien à craindre car lorsqu'il y aura une plainte contre eux le monnayage de nos dirigeants va faire estomper l'affaire. "

Un autre employé ayant requis l'anonymat du fait d'un acte de violence grave perpétré par un chinois nous a relaté un incident survenu la veille de la grève en ces termes : " Nous étions en train de travailler autour de 16 h 45 min. subitement sans que je ne comprenne pourquoi, le chinois me vise un marteau qui me prend au bras. Lorsque je me courbe pour apaiser la douleur en arrêtant mon bras, mon collègue en criant attire l'attention des autres ouvriers sur l'incident. Après un moment je décide de monter retrouver ce collègue afin qu'on puisse sortir et pour qu'il témoigne de l'incident en tant que témoin de la scène.

Entre temps le chinois qui m'avait envoyé le marteau revient à la charge et décide ensuite de me frapper avec une barre de fer, on l'en empêchera. C'est comme cela que l'incident sera clos. Le lendemain (jour de grève), lorsque notre rassemblement est effectif à notre base, il va se rapprocher de moi avec la collaboration de l'interprète pour me proposer de l'argent afin que l'incident de la veille soit clos. C'est alors qu'il va me proposer de me donner 65 000 Fcfa que je vais refuser après concertation avec les responsables syndicaux de la CSTC (Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun). "

Des faits aussi graves déjà recensés par les autorités judiciaires et administratives du Cameroun qui n'ont jusqu'ici jamais interpellés un chinois du chantier de construction de l'autoroute ni même le convoquer à la gendarmerie afin de s'expliquer. Pire encore, les chinois travaillant dans le chantier affirment à qui veut l'entendre qu'ils bénéficient d'une immunité diplomatique et qu'ils peuvent même " tuer " sans que rien ne leur arrivent. Des propos qui jusqu'ici n'ont fait que germer une haine " muette " chez plusieurs ouvriers camerounais qui n'attendent que leur tour pour faire une fête générale aux chinois le Jour-j car observant l'impuissance même de nos autorités judiciaires devant autant d'abus.

Pas très éloigné des abus des chinois sur le chantier de l'autoroute, le cas de Monsieur AHOMBA Ayissi Joseph, travaillant au PK 16+500 également, fait réfléchir sur cette coopération Sino-camerounaise qui commence à faire couler beaucoup d'encre et de salive. Pour cet ouvrier spécialisé, la société CFHEC est coupable de vol en effectuant à plusieurs reprises des mauvais calculs sur ses bulletins de paye. Il va expliquer ceci :

" Je vous fait voir mon bulletin de paye que voici. J'ai travaillé un mois avec des heures supplémentaires de 27 heures calculés à 533 Fcfa/heure. A la fin du mois et comme vous pouvez le constater, pour les 27 heures la société m'a payé 3 321 Fcfa au lieu de plus de 14 000 Fcfa. Je dirais que je ne suis pas un cas isolé parce que pour tous mes collègues, l'on a l'impression que les mauvais calculs faits sur les bulletins recherchent le même but à savoir spolier les travailleurs de leur dû chaque mois avec la complicité de certains camerounais. Est-ce que c'est normal !!! "

Par Yannick Ebosse


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