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Relance de Camair-Co : on n’invente pas la roue ! par Jean Marie NZEKOUE

La nomination le 24 avril dernier du nouveau président du conseil d’administration de la Camair-Co en remplacement de l’ancien PCA qui entretenait de notoriété publique des relations exécrables avec le Directeur général en poste mérite qu’on s’y attarde. Ce qui peut apparaitre aux yeux de certains comme un simple jeu de chaises musicales est en réalité un énième réajustement en vue de donner plus de stabilité à une entreprise qui a déjà « consommé » cinq dirigeants depuis le vol inaugural en 2011. Même sans être un spécialiste du domaine, on peut supposer qu’une telle instabilité dans le management d’un établissement dont le caractère stratégique est avéré n’est pas le meilleur gage pour sortir de la zone des turbulences. Et pourtant, « l’Etoile du Cameroun » mérite un destin plus reluisant que la simple survie.
   Erigée en véritable cause nationale, la remise de la Camair-Co dans le couloir des  meilleurs transporteurs aériens d’Afrique apparait à la fois comme un défi et une épine  au pied du gouvernement. Défi parce que la compagnie aérienne nationale est tombée très bas et qu’il faut du chemin pour la hisser à son piédestal d’antan. Question d’honneur aussi parce que le système gouvernant n’aimerait pas entrer dans l’histoire comme celui « qui a tué » un symbole fort, un bien commun cher à la plupart d’entre nous. D’où cette sorte d’acharnement thérapeutique pour redonner une nouvelle vigueur à une structure emblématique. A travers ses multiples péripéties, la restructuration ayant porté l’actuelle Camair-Co sur les fonts baptismaux traduit en réalité la volonté de renouer avec un glorieux passé car l’homme politique n’a pas eu besoin d’un sondage d’opinion pour comprendre que les Camerounais, dans leur écrasante majorité, sont restés nostalgiques de la défunte Cameroon Airlines, une entreprise certes commerciale, mais devenue au fil des ans un symbole national au même titre que le drapeau, l’hymne national ou les Lions indomptables. Ceux de la jeune génération peuvent crier à l’exagération. Il n’y a qu’à rappeler la fierté qu’éprouvait tout Camerounais (de même que l’admiration dont il faisait  l’objet) à chaque fois qu’il embarquait ou débarquait d’un vol dans un aéroport africain ou européen. En tant que stagiaires en journalisme lors d’un séjour post-cursus en France en 1984, en compagnie des étudiants Gabonais, Sénégalais, Guinéens et mauritaniens, nous pouvons en témoigner.

Un secteur exigeant
   Malgré de nombreux changements d’hommes, la relance de Camair-Co n’a pas encore produit les effets escomptés. Ce qui fait dire à certains observateurs qu’en dehors d’autres mesures d’accompagnement, le dernier réajustement en date ne sera  qu’un de plus et n’apportera aucune réponse durable au problème de fond qu’on peut résumer en un questionnement : la compagnie dispose-t-elle dans son casting actuel de pilotage des outils indispensables à une vision managériale à moyen et à long terme, notamment au niveau de la prise de décisions concernant par exemple la gestion des effectifs, le redéploiement idoine des compétences, l’internalisation de certains postes de dépense, la transparence des comptes, le marketing ? Il faut reconnaitre toutefois que le transport aérien est un secteur d’activité très complexe et exigeant en termes de ressources et de management. De nombreuses compagnies aériennes parfois dotées de moyens plus importants ont fait faillite ou sont en difficulté en Afrique (Air Afrique, Air Zaïre, Nigeria Airways, Air Gabon, Air Sénégal…), en Europe ou en Amérique (Iberia, Alitalia, Varig, Continental Airlines…) Reconnaissons aussi que dans le même temps, d’autres transporteurs issus des pays moins dotés que le Cameroun en richesses naturelles, en ressources humaines, financières ou autres volent très haut dans le ciel africain et mondial. Par ses performances, sa flotte riche de dizaines d’appareils, Ethiopian Airlines a débarrassé son pays d’origine de l’image de la sécheresse et de la famine qui lui collait à la peau. Kenya Airways et South African Airways couvrent un réseau international assez vaste. Né sur les cendres de la guerre civile, Rwandair a une flotte en forte croissance. La leçon à retenir de ces diverses expériences est la suivante : la réussite d’une compagnie aérienne ne repose pas uniquement sur des ressources matérielles. C’est aussi une question d’éthique morale, d’équation personnelle et de vision stratégique.

Acquis historiques
    Toute stratégie de relance durable devrait prendre en compte certains acquis historiques incontournables car ne perdons pas de vue que la Camair-co ne sort pas du néant absolu. On aurait en effet tort d’oublier qu’au-delà des dénominations, le  passage de Cameroon Airlines à une nouvelle compagnie marquait beaucoup plus la volonté d’exorciser les tares nées d’un passage à vide qu’une rupture définitive avec un baobab dont les racines sont encore profondément ancrées dans le subconscient collectif. Ce n’est pas pour rien qu’à ses heures glorieuses, on a comparé la Camair à une portion ambulante du territoire national. D’où le surnom de « onzième province » donné à son plus beau fleuron : le Boeing 747. Combi. Reconnaissons aussi que sans en donner l’air, le Cameroun possède une culture du transport aérien relativement ancienne. Le pays s’est en effet doté d’une compagnie aérienne nationale le 26 juillet 1971 après avoir claqué la porte d’Air Afrique. Dans les années 80, c’est bien un Camerounais qui était aux commandes du Boeing 747, le plus grand avion civil de l’époque. A une certaine époque, les installations de la Camair à Douala assuraient la maintenance de ses propres aéronefs, tout comme ceux d’autres compagnies comme Air Zaïre, Air Afrique ou Ethiopian. Aujourd’hui, c’est le monde à l’envers. Où sont donc passés ces mécaniciens navigants, ces techniciens au sol, ces équipements de pointe qui faisaient naguère autorité ? Le savoir-faire si chèrement acquis, l’expertise si patiemment accumulé se sont-ils subitement volatilisés ?  Quel mauvais génie semble donc inspirer certains de nos compatriotes au point de leur faire croire que la relance de la Camer-Co est une entreprise vouée à l’échec, que renouer avec  les succès d’antan est une douce utopie, que le Cameroun n’est pas en mesure de gérer une compagnie aérienne viable et rentable en 2017. Plus le temps passe, plus on dirait que l’amnésie a laissé la place au fatalisme.  Que l’on arrête donc de nous bassiner les oreilles en faisant croire que les difficultés de la Camair-Co sont dues à l’inexpérience des managers successifs. C’est à croire que la création ou la gestion d’une société de cette nature est une grande première au Cameroun. Sans vouloir nécessairement citer quelques noms, on peut tout de même se demander comment des dirigeants successifs de la Cameroon Airlines ont-ils porté haut les couleurs les couleurs de la compagnie nationale d’alors dans le ciel africain et mondial au tout début des années 70 sans disposer du capital d’expériences ni des moyens financiers et techniques à la hauteur de ceux d’aujourd’hui ? Force est de constater que ces DG n’étaient pas d’étranges créatures en provenance de Mars ou d’autres planètes du système solaire, mais des Camerounais bon teint, dotés d’une conscience professionnelle aigue, soucieux de la préservation du patrimoine commun, aimant profondément leur pays et soucieux de sa place dans le concert des nations. Loin de considérer l’entreprise placée sous leurs commandes comme leur « chose », ils n’étaient que les mandataires en charge de la gestion d’un bien public.

 Un nouvel état d’esprit
Au-delà des professions de foi et de l’appui attendu des pouvoirs publics, c’est cet état d’esprit qu’il convient de retrouver ou de réhabilite au plus vite. Pour autant que la tâche s’annonce immense, il ne faut pas nécessairement une initiation en haute sorcellerie pour gérer une compagnie de la taille de Camer-Co. Pour ce faire, on n’a pas besoin d’inventer la roue ni tisser le fil à couper du beurre. Il est impératif d’appliquer les recettes d’un management moderne à objectifs chiffrés sans tomber dans le piège de l’assistanat permanent. En moins d’une décennie, la Camair puis la Camair-Co ont englouti près de 40 milliards de francs en subventions diverses, soit l’équivalent du montant nécessaire pour acquérir un Boeing 737-700 NG à l’état neuf (prix catalogue 2016 = 96 millions de dollars, soit 45 milliards de francs). Heureusement, l’acquisition sur fonds propres des deux Boeing 737-700 NG, jusque-là exploités en leasing, tout comme l’apurement annoncé d’une dette de 35 milliards devraient en principe permettre d’alléger les charges d’exploitation (location d’avion, assurances, amendes pour saisie…) et rendre ainsi possible un redéploiement des ressources supplémentaires pour consolider un fonds de roulement encore exposé aux aléas de toutes sortes. Par ailleurs, en internalisant certaines activités comme  l’assistance des avions (près de 4 milliards de F CFA par an) et la maintenance à travers la réhabilitation des ateliers de Douala et l’acquisition de nouveaux équipements on pourrait réaliser des économies non négligeables. Par ailleurs, un renforcement progressif de la flotte par l’acquisition de nouveaux avions sur la base du plan de relance concocté par Boeing consulting peut contribuer à l’amélioration de l’activité  passagers et le lancement du service de fret. Même si les prévisions optimistes sur un résultat brut d’exploitation bénéficiaire dès 2017 ne seront pas atteintes, on peut tout de même s’attendre à ce que des nouvelles options managériales ouvrent de nouvelles perspectives. Comme dirait l’autre, ce n’est pas la gestion d’une compagnie aérienne qui peut dépasser un pays de 23 millions d’habitants, doté d’hommes bien formés, intelligents et dont la compétence est sollicitée partout dans le monde. La réputation de nos opérateurs économiques est bien établie en Afrique et au-delà. Une clientèle solvable existe et ne demande qu’un meilleur service. La Camair-Co peut réussir son plan de relance. A condition que ses managers aient les pieds sur terre et ne se laissent pas noyer dans des querelles inutiles car chaque fois que le DG ou le PCA du moment se mettra dans la tête d’être l’oiseau rare ou l’homme providentiel ayant droit de vie ou de mort sur la société ou ses collaborateurs, cela ne fera pas grandir l’entreprise, bien au contraire ! On gagnerait aussi à s’inspirer des recettes qui avaient réussi autrefois et qui continuent à faire leurs preuves ailleurs, tout en les adaptant évidemment aux réalités et exigences de l’heure. Il parait que la consultation d’anciens techniciens de la Camair relève encore du tabou. Et pourtant, il faut un peu de tout pour construire un monde !  Il faut également afficher, à tous les niveaux et en toutes circonstances, la volonté inébranlable d’atteindre les objectifs fixés en refusant d’être tiré vers le bas, dans un jeu d’intérêts contradictoires.

Jean Marie NZEKOUE, Editorialiste
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1 commentaires:


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