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FAGNI WAKO Joseph Marie : ma réaction aux 6 lettres de Marafa

Objet : Réaction en rapport à vos six(6) lettres ouvertes envoyées à l’attention de l’opinion publique  depuis votre arrestation.
Monsieur Marafa Hamidou YAYA,
Tout le plaisir a été pour moi de lire les six(6) lettres ouvertes que vous avez porté à l’attention de l’opinion publique nationale et internationale  depuis votre arrestation dans le cadre de « l’opération épervier ». Bien que vos lettres aient dévoilé certains secrets d’Etat que moi faisant partie du bas-peuple ignorait, une seule question n’a de cesse hanté mon esprit depuis. Pourquoi seulement maintenant Mr Marafa ?
En effet, il me souvient, si vous me permettez de faire un flash-back dans l’histoire de notre beau pays, que vous faisiez parti de ce même Gouvernement. Vous avez passé plus de dix (10) années à la tête du Tout Puissant Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation.  Souvenez-vous qu’en Février 2008, une poignée de jeunes courageux (« les  Apprentis sorciers »),  décident  de marcher dans la rue pour dénoncer la vie chère. Plusieurs autres jeunes compatriotes dans certaines villes du pays descendront instantanément dans la rue. Le peuple en avait marre d’avoir faim alors qu’une poignée d’individus ennemis du bien-être de la Nation s’enrichissaient jour comme nuit.  Le Gouvernement prit de panique, crût au « printemps camerounais ».  Alors que ces revendications étaient légitimes, les forces de l’ordre ouvreront le feu sur des innocents ôtant ainsi la vie à nos compatriotes jeunes « fer de lance de la Nation ». Pouvez-vous nous redire aujourd’hui  le bilan mensonger  des Emeutes de Février 2008 que vous avez communiqué à la presse nationale et internationale en votre qualité de Ministre d’Etat chargé de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ? Pourquoi n’avez-vous pas mentionné dans vos différentes lettres ouvertes que vous avez menti à ce sujet ?
Il me souvient Mr Marafa, que c’est vous qui gérez les prisons camerounaises à l’époque. Avez-vous réhabilité au moins nos prisons malgré l’enfer que vivent nos compatriotes prisonniers ? Vous n’avez rien fait allant dans ce sens. L’ironie du sort c’est que vous avez aussi découvert ce monde carcéral.  L’histoire m’apprend Mr Mafara, que le Ministère dont vous étiez le chef de tutelle a organisé les élections municipales et législatives de 2002 et 2007, les élections présidentielles de 2004 et 2011. Je suis surpris aujourd’hui que vous nous donnez des leçons de Démocratie.
N’est-ce pas vous qui donniez des instructions fermes à vos lieutenants Gouverneurs, Préfets et Sous-préfets pour que le parti au pouvoir obtienne des résultats écrasants sans précédents ? Je me souviens qu’en 2007, alors que j’allais retirer ma carte d’électeur, je me suis fait bastonner comme un bandit de grand chemin par la milice de l’un de vos lieutenants qui me croyait être  membre du Social Democratic Front (SDF). J’en garde aujourd’hui des séquelles. Sous vos ordres, l’opposition camerounaise n’a pas existé. Vous l’avez écrasé comme une mouche. Entre interdiction d’organisation des conférences de presse et meeting politiques et autres tenues de marche de protestations, vous avez tué la Démocratie de notre pays. L’histoire retient de vous comme étant l’une des personnalités  qui a contribué à l’instauration du « Parti Unique » dans notre pays. Comment avez-vous pensé qu’un pays comme le nôtre pouvait développer ses institutions sans une opposition forte ? Je préfère sincèrement m’en arrêter là puisque la liste des faits est tellement longue.
Monsieur Marafa, vous nous avez appris dans l’une de vos lettres que vous avez pensé plusieurs fois à démissionner du Gouvernement. Heureusement que vous avez précisé que c’est parce que vous avez constaté que le Chef de l’Etat ne vous faisait plus confiance. Si vraiment vous portiez les intérêts de la Nation en cœur, vous seriez parti du Gouvernement. Vous n’avez pas eu ce courage parce que seule la mangeoire et le pouvoir vous intéressait. Aujourd’hui, vous prenez le peuple à témoin. Regardez-vous dans une glace et dites-moi ce que vous avez fait pour le peuple camerounais ? Ils sont combien de jeunes Camerounais qui partent de leur pays chaque jour à cause de la situation presque catastrophique de notre pays ? Si vous êtes resté longtemps dans le bateau c’est que vous approuviez la politique du Gouvernement. Je peux comprendre que vous pensez être un prisonnier politique.
Il a été prouvé que dans le domaine de la politique, tous les coups étaient  permis. Mais la justice camerounaise a estimé avoir des preuves irréfutables contre vous.  C’est toujours difficile de voir son semblable privé de sa liberté. Mais quand on analyse votre histoire, on peut mieux comprendre que vous n’avez pas été assez intelligent si on s’en tient à vos différentes lettres. Apparemment, vous avez déjeuné  chez quelqu’un tout en oubliant  que c’est lui qui faisait le menu. Le bas-peuple dont j’appartiens n’était pas là quand vous déjeunez ensemble. Vous allez devoir régler vos problèmes entre amis et nous laisser en dehors de ça. Tout le monde peut écrire des lettres comme je le fais aussi en ce moment, et prendre le peuple à témoin de ses problèmes. A l’époque où aviez le pouvoir de changer les choses, vous n’avez rien fait alors que vous aviez la signature.
Je vous remercie d’avoir porté une attention particulière à la lettre. 

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