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Michel Michaut Moussala : Remaniement ministériel : Les conséquences des résultats du double scrutin s’annoncent dévastatrices

Plusieurs ministres vont quitter le gouvernement suite aux résultats du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre dernier.

I- Le nouveau partage du gâteau
Paul Biya avait déjà arrêté l’ossature de son gouvernement depuis quelques mois, bien avant même la convocation du corps électoral pour le double scrutin législatif et municipal qui vient de se dérouler. Le chef de l’Etat va profiter des résultats de cette double consultation pour débarquer certains ministres, directeurs généraux de sociétés d’Etat et autres responsables du Rdpc. A l’occasion certains de ces hauts responsables seront limogés non pour mauvais résultats obtenus mais pour leur longévité aux affaires que ce soit au gouvernement ou à la tête des sociétés d’Etat. Paul Biya est sorti du pays pour éviter les pressions, et peaufiner sa liste. Il y a des personnalités qui vont sortir du gouvernement en réalité pour y avoir mis long, pas parce qu’ils ont échoué aux élections législatives et municipales du 30 septembre dernier. D’autres vont quitter le gouvernement pour incapacité notoire, etc.

Région du Centre. 
Cette région a 19 ministres et assimilés au gouvernement.

 Ceux qui peuvent en sortir : 
- Grégoire Owona (Rdpc, originaire du département du Nyong et So’o). A l’issue des élections législatives et municipales le Rdpc a tout raflé mais Grégoire Owona a mal travaillé en imposant des candidats qui n’étaient pas ceux choisis par la base. Il a pris beaucoup d’argent pour positionner ces « camarades » du parti. Il a crée beaucoup de mécontentes et s’est fait beaucoup d’ennemis parmi les militants. Il y a aussi que sa longévité au gouvernement joue contre lui, gouvernement dans lequel il est entré le 7 décembre 1997 comme ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées où il avait remplacé Maïdadi Sadou.

 - Mme Bakang Mbock née Ngo Ndebi Catherine Louise Marinette, ministre des Affaires sociales (Nyong et Kellé, Rdpc). Elle a échoué puisque l’Upc a pris Eséka et elle a failli être lynchée par les populations au soir du double scrutin n’eût été l’intervention de son chef de village. Elle est aux affaires depuis le 27 avril 2001 quand elle est devenue ministre de la Condition féminine. On ne sait par quel miracle cette protégée de feu Fréderic Augustin Kodock (Upc) pourrait sauver sa tête 

 - Lazare Essimi Menye (Lékié, Rdpc). On fait beaucoup de bruit autour du nom du ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader) pour des raisons plus ou moins inavouées. Et Paul Biya n’aime pas le bruit.

 - Bénoît Ndong Soumbeth (Lékié, Rdpc) ; Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education de base. C’est sa nature intrigante qui risque de l’emporter. Il a mis beaucoup de désordre dans son département se faisant ainsi un grand nombre d’ennemis. Il et devenu tout-puissant en se faisant passer pour le parrain de certains hommes politiques et empêchant les investitures des autres.

- Philippe Mbarga Mboa, on ne voit pas quel rôle il joue à la Présidence. Peut-être qu’il est là pour des raisons que nous ignorons (Mfoundi, Rdpc). 


- Ferdinand Ngoh Ngoh, ((Haute Sanaga, Rdpc) Il est très contesté et qualifié de grand combinard pour avoir place ses frères du département à certains postes clés en un temps record : direction générale du budget, direction générale de l’Enam, etc. S’il reste, ce sera grâce peut-être au soutien de la première dame Chantal Biya qui peut bien s’en passer. 

Certains ministres du Centre pourraient ne pas sortir du gouvernement mais changer de porte-feuilles comme Laurent Serge Etoundi Ngoa, Jacqueline Koung à Bessike, Patrice Amba Salla, Luc Magloire Mbarga Atangana a déjà passé 9 ans à son poste de ministre du Commerce qu’il maîtrise très bien. 

Le président Paul Biya pourrait diminuer le nombre de ministre du Centre à 15 ou moins pour causer d’équité par rapport aux autres régions du pays.

II- Les regards sont braqués sur le septentrion
Région de l’Adamaoua. Dans l‘actuel gouvernement, cette région compte trois membres. Deux ont été nommés lors du remaniement ministériel du 9 décembre 2011 :


 -Abba Sadou, originaire du département du Mayo Banyo et ministre délégué à la présidence chargé des Marchés publics (membre du Rdpc) ; - Mme Koulssoumi Alhadji épouse Boukar, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Forêts et de la Faune (Rdpc, département de la Vina) ; - Nana A. Djalloh, ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement (département Vina, parti politique : Undp). L’Adamaoua n’a pas grand’chose dans l’actuel gouvernement mais qui peut sauter ? Nana A. Djalloh si le président du parti et ministre d’Etat Maïgari Bello Bouba ne le propose pas au président Paul Biya. S’il est remplacé ce serait peut-être pour longévité au gouvernement où il est entré depuis le 7 décembre 1997 comme Secrétaire d’Etat aux Transports.

Extrême Nord. Amadou Ali (Mayo Sava, Rdpc). Il est au gouvernement depuis 1983. Même s’il traîne des casseroles, rien que sa longévité au gouvernement milite pour son départ. Lui-même reconnaît qu’il peut sauter lors du prochain remaniement. Il dit rentrer dans son village pour s’adonner aux activités agro-pastorales dans son village. Hamadou Moustapha (Diamaré, Andp). Il n’apporte rien au président Paul Biya. Le ministre chargé de mission à la présidence ne devrait pas logiquement conserver son poste, d’ailleurs lui a fait un beau cadeau en nommant une sénatrice de son parti dans la région de l’Est. Adoum Gargoum (Logone et Chari, Rdpc). IL est entré au gouvernement comme ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieurs le 7 décembre 1997, donc 16 ans aux affaires au même poste. Adoum Garoua (Mayo Danay, Rdpc). S’il est limogé ce sera pour incapacité notoire partout où il est passé. C’est un gaffeur de premier ordre qui a mis beaucoup de désordre au ministère des Sports et de l’Education physique. Pierre Hélé (Mayo Kani, Rdpc). Le ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du Développement durable a déjà mis beaucoup de temps au gouvernement en tant que membre de l’Undp puis du Rdpc. Il était déjà vice-ministre des Finances le 13 avril 1983. Zacharie Perevet (Mayo Tsanaga, Rdpc). C’est l’un des barons du Rdpc dans la région de l’Extrême Nord, il aspire légitimement au repos comme Amadou Ali puisqu’on le signale au gouvernement dans les années 1980 comme secrétaire d’Etat avant d’être confirmé comme ministre de l’Agriculture en décembre 1977. Yaouba Abdoulaye (Diamaré, Rdpc). Voilà un ministre délégué au Minepat qui fait le mort, qu’on sent très peu.

Région du Nord. Voilà une région qui va créer beaucoup de soucis à Paul Biya : qui enlever, qui conserver ? Issa Tchiroma Bakary (Bénoué, Fnsc). Le ministre de la Communication a joué sa partition comme l’a voulu Paul Biya. Il a commis beaucoup de bourdes dans ses gestes et déclarations et le chef de l’Etat l’a toujours gardé. Il lui a donné un sénateur et son parti est en passe d’obtenir en sièges de député dans le département du Mayo Louti et il a quelques conseillers municipaux et ça suffit comme ça. Alim Hayatou (Bénoué, Rdpc). Le lamido de Garoua et Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé publique chargé des pandémies et endémies ne restera pas au prochain gouvernement. Paul Biya va le libérer pour s’occuper pleinement de ses administrés. Paul Biya ne pourra pas le conserver et nommer en même temps Aminatou Ahidjo comme ministre. C’est un problème de jeu d’équilibre.

III- Le menu frétin

Région du Littoral. Laurent Esso (Wouri, Rdpc). Ce magistrat hors hiérarchie né le 10 août 1942 a droit au repos. Il est entré aux affaires en 1986 comme conseiller spécial du chef de l’Etat, puis secrétaire général adjoint de la présidence de la République en 1988. Lui est sûr d’être reconduit mais il ne sait pas qui est Paul Biya. C’est quand on croit jouir de sa totale confiance qu’il vous débarque, alors prudence Monsieur le ministre de la Justice. Pierre Moukoko Mbonjo (Nkam, Rdpc). Il a complètement échoué en laissant la commune de Yabassi aux mains de l’opposition. Aujourd’hui, il menace de représailles ceux qui lui ont joué ce sale tour selon lui. Il n’a qu’à s’en prendre à lui-même et cela doit énormément réjouir ses adversaires au sein du Rdpc. Pierre Titi (Nkam, Rdpc). Le ministre délégué auprès du ministre des Finances chargé du Budget est encore jeune certes mais c’est un vieux ministre qui est entré aux affaires très tôt.

S’il a réussi à empêcher que le Nord-Makombé tombe aux mais de l’opposition comme Yabassi, il est peut-être temps qu’il aille se reposer ou aille exercer ses talents dans un autre ministère, mais plus aux Finances où il a été directeur du budget, ensuite directeur général du Budget et finalement ministre délégué au budget, une carrière toute rectiligne. Louis Bapès Bapès (Sanaga Maritime, Rdpc). Le ministre des Enseignements secondaires a échoué sur toute la ligne, en laissant prendre la Commune d’Edéa 1er par l’Upc. L’ingénieur de génie civil formé aux Etats-Unis, né le 17 avril 1943 à Ndom en pays babimbi devrait aller se reposer, ayant beaucoup travaillé pour le pays et pour lui-même. En effet, de 1977 à 2002, il a été directeur général de la Mission d’aménagement et de gestion des zones urbaines et rurales (Magzi) jusqu’au 22 août 2002 quand il est entré au gouvernement comme ministre de l‘Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Il occupe donc de hautes fonctions de manière ininterrompue depuis 36 ans.

Région de l’Ouest. Il est difficile de savoir qui de l’Ouest va sortir du gouvernement car le bilan des ministres de l’Ouest n’est pas si mauvais que ça peut-être Madeleine Tchuinte de la Recherche scientifique et de l’Innovation. On peut penser que Niat Njifenji étant à la tête du Sénat le nombre de ministres de l’Ouest va diminuer, ce qui n’est pas très sûr. Alors que dans la région du Nord-Ouest, Philemon Yang, le Premier ministre a échoué mais il va conserver son poste. Et dans la région du Sud. Jean-Pierre Biyiti bi Essam (Mvila, Rdpc). Le ministre des postes et Télécommunications pourrait sortir de ce gouvernement compte tenu des casseroles qu’il traîne. Et peut-être Jules Doret Ndongo, ministre délégué auprès du Minatd. Et dans celle du Sud-Ouest, Joseph Dion Ngute (Ndian, Rdpc). Le ministre délégué auprès du Minrex en charge du Commonwealth occupe le même poste depuis le 7 décembre 1977. S’il part ce serait tout simplement pour longévité au gouvernement, pas pour incompétence. Et dans la région de l’Est, apparemment, avec ces quatre ministres et assimilés au gouvernement ne connaîtra un grand chamboulement. Mais seulement, le Haut-Nyong qui a trois ministres sur les quatre qu’a la région de l’Est pourrait en perdre un au profit du Lom et Djerem qui abrite la capitale régionale Bertoua.

IV- Les grosses interrogations

Ce gouvernement va obéir à d’autres paramètres : - Est-ce que l’alliance ou la plateforme entre le Rdpc et l’Undp va continuer ? - D’autres partis politiques ne vont-ils pas entrer au gouvernement ? - Aminatou Ahidjo va-t-elle entrer au gouvernement et qui va-t-elle remplacer dans le gouvernement pour le compte du département de la Bénoué ? - Les responsables de certaines structures de l’Etat vont-ils conserver leurs postes ? - Les directeurs généraux dont certains ont déjà mis beaucoup de temps à leur poste tel Camille Mouthé à Bidias qui a déjà mis 23 ans au poste de directeur général du Fonds national de l’Emploi (Fne). - Les responsables tels que Rissouck à Moulon, le Procureur général près la Cour suprême depuis une éternité. - Rééquilibrer la répartition des ministres par département car certains en ont beaucoup et d’autres pas du tout. C’est ce qui se passe avec le Moungo qui est dix fois plus peuplé que le Nkam qui a pourtant deux ministres.


© Aurore Plus : Michel Michaut Moussala
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